Contexte & cie » Même sur Die ac Nocte, nous possédons quelques règles, un univers bien précis à apprivoiser, à comprendre. Pour ce faire, cette partie a été faite pour vous. C’est ici que vous commencerez votre aventure, que vous trouverez de quoi comprendre le forum.
Tu n'avais jamais arboré l'âme d'un soldat, errant parmi les décombres d'anciennes guerres, le palpitant écorché à vif face à tant de destruction. Il y avait ce désir de refaire le monde semblant cautériser les plaies insufflées tantôt des affrontements que de la rudesse de ton éducation au creux de laquelle les terribles moeurs familiales étaient d'ardentes régentes. Il t'était impossible d'ignorer cette vaste salle d'entraînement encombrée d'armements destinés à décimer vos ennemis. Un endroit que tu assimilais pourtant silencieusement à une obscure abysse où la torture suintée du bout des phalanges de ton paternel y crépitait avec ferveur. Déserte, tes arabesques s'y murent presque lascivement, la pulpe de tes doigts effleurant brièvement les quelques lances affaissées contre une des parois murales et ton index fut estropié d'une superficielle et rutilante crevasse, exsudée de sa propre maladresse en déviant par mégarde sur une des lames émoulues.
Les palabres engorgées d'indignation de ton père qui avaient autrefois carillonné à ton égard te revinrent subitement en mémoire, torpillant tes méninges de leur âpreté et ton crâne s'accola finalement contre le mur l'espace de quelques minutes tandis que tes prunelles se fermèrent. Un flot de regrets te conquit, toutefois entrelacés de cette véhémence qui continuait progressivement à t'éloigner des sanguinolents idéaux des Grimaldi, persuadé que leurs élans de rébellion par le biais de carmins répandus n'étaient point la plus sage décision et que certaines créatures obscures n'étaient guère aussi emplies de noirceur que pouvait le croire ta famille, certainement capables de revenir sur leurs décisions sous l'ampleur d'un raisonnement s'écoulant d'entre tes lippes à leur encontre. Mais personne ne semblait véritablement comprendre ta logique ébouillantant tes méninges. Une marginalité qui ne faisait qu'embraser ta complexité agrémentée de paradoxal. Un cocon de mystères que même tes parents ainsi que tes frères étaient incapables de craqueler de leur compréhension. Comment les balafrer d'animosité de toute manière, tes propres actes semblant parfois échapper à ta propre conscience, toi-même de temps en temps gangréné de ton intrication.
Tes esquisses virevoltèrent et tes étendues dorsales s'agglutinèrent à la paroi murale puis s'y affaissèrent lentement avant d'adopter une position recroquevillée, l'entrecroisement de tes bras embrassant ton visage abaissé et désormais dissimulé. La lassitude générée par la pression familiale, l'étendard des Grimaldi mué en épée de Damoclès planant au-dessus de ta tête, avaient exténué tant ton esprit que tes courbes et le repos au creux de cette vaste et glaciale pièce n'était qu'une fade denrée dont tu ne délectas que brièvement, un furtif mouvement affriolant subitement ton attention. Ton crâne s'extirpa vivacement de son étreinte et tes prunelles légèrement embrumées d'un voile d'épuisement papillonnèrent vers l'entrée pour se poser sur le faciès de Jeremiah qui venait à peine d'entrer.
Is it rage that I see in your eyes? Or is it despair ?
Mes pas résonnent dans les sous-terrain, se mélangeant à ceux des autres. Tiberius est je ne sais où, sûrement en train de chasser un démon ou encore, de vouloir étriper une créature obscure, ça ne m’étonnerait pas. Un léger soupire s’échappe de mes lèvres alors que j’entends dans la salle d’informatique où je dois retrouver et ma mère, et mon père. Ils veulent me parler du mariage, encore. Les préparatifs ne cessent d’exister dans les sous-terrain, alors que la date approche à grand pas. Bientôt, je serais marié, bientôt, je vais devoir assurer une descendance pour les Grimaldi. Le plus ironique, c’est qu’on m’a fiancé avec mon ex petite amie, Anastasia. Comme si ce n’était pas assez dur comme ça. Je cherche des yeux les miens, sauf que, mon regard se perd sur une silhouette que j’ai trop bien connue. Paolo. Ma gorge se serre, mon cœur palpite plus dangereusement dans ma poitrine. Au diable mes parents, je n’ai pas envie d’être confronté à mon ex. Sans plus de cérémonie, je tourne les talons et fuis la salle d’informatique pour me diriger vers la salle d’entraînement. Un refuge en quelque sorte, un lieu où je passe la plupart de mon temps libre. Entrant dans les yeux, je m’arrête en voyant une silhouette que je connais également…Diaz, mon petit frère, le mouton noir de la famille. Avachi contre le mur, il ne semble pas vraiment apte à s’entraîner, comme souvent. D’ailleurs, il me remarque et lève les yeux vers moi, laissant quelques paroles s’égarer à travers ses lèvres. Je hausse les épaules comme si de rien était, mon visage restant neutre devant ce jeune frère. Souvent, j’ai de la peine pour lui, je sais à quel point les Grimaldi sont exigeants, hors, Diaz ne remplit pas les exigences de notre père, bien que plus proche de notre mère que moi. « Lève-toi. » Dis-je simplement sans pour autant répondre à sa question, m’avançant au milieu de la salle, prenant place sur des tapis destinés aux plus jeunes, histoire qu’ils ne se cassent pas un membre. « Viens ici, il est temps que tu te bouges un peu Diaz…Ce n’est pas en restant avachi contre le mur que tu vas apprendre à te battre. » Je suis sûrement trop dur avec lui, trop froid également, mais dans un sens, j’essaye de faire du mieux que je le peux. Tiberius, si il aurait été à ma place, l’aurait sûrement traîné sur les tapis par la peau du cou. Heureusement, je ne suis pas mon frère, au contraire. Bien que nous nous ressemblions comme deux goutes d’eaux, mon caractère est moins sombre que celui de mon frère et amant de quelque nuits. Enlevant mon pull, ainsi que mes baskets, histoire d’être plus à l’aise. Une fois fait, je tourne de nouveau les yeux vers mon jeune frère. Si ce n’est pas moi qui t’entraîne, ça sera Tibérius…et tu sais à quel point il peut être mauvais et te briser un bras juste pour te donner une leçon. »
Le plus âgé s'était à peine engouffré dans la pièce qu'il t'ordonna de délaisser cette glaciale paroi murale pour échauffer ta musculature trop encombrée de somnolence tant les affrontements ne sciaient point à ta compagnie. Quelques reproches s'écoulèrent finalement d'entre tes lippes tandis que tes iris s'agglutinèrent à sa mouvante silhouette qui décida d'auréoler les tapis d'entraînement des plus frêles existences de sa présence. Fallacieuse conclusion éveillant ce chétif sourire qui fleurit le long de tes lippes. Aucune réponse à ton interrogation ne fusa à travers les airs, Jeremiah semblant davantage enclin aux poignantes actions qu'aux longues tirades. Le combat, en particulier celui à distance se révélait pourtant être une discipline savamment maîtrisée de ton être mais ton palpitant ne pouvait s'éprendre d'une telle impétueuse violence. Une entrave biaisant ainsi sournoisement et minutieusement chacun de tes actes qui ne débordaient jamais dans les extrêmes, l'excessivité incapable de les embraser. Âpre contenance qui s'amusait à faire de l'ombre à cette étincelante gloire tapie dans l'obscurité au détriment de tes proches, quand bien même elle était impatiente d'ornementer ton existence. Une déception fracassant les membres familiaux, suintée des imaginaires barrières érigées de ta propre raison, émoulue de tes marginales croyances qui assombrissait ce rôle de chasseur d'ombres te collant à la pulpe et expiatrice de ces innombrables plaies estropiant tant les êtres te chérissant que ta propre conscience.
La douleur qu'est capable de m'infliger Tiberius est bien moins amère que celle de notre père ...
Tu allas finalement t'abreuver de la proximité de ton grand-frère, tes arabesques désormais plantées en face des siennes mais tes bras n'adoptèrent guère une position de contre-attaque. Tes méninges déjà chaotiques de mille et unes délibérations s'asphyxièrent d'énièmes d'entre elles. Si Jeremiah avait réussi de s'extirper du suffocant étau de la brigade nocturne et que les acrimonies constellant son derme s'étaient à présent parées de cicatrices, ton inquiétude à leur propos ne pouvait s'empêcher d'éclore à chaque fois que tes prunelles croisaient ses esquisses, qu'il s'agissait d'une fugace retrouvaille au détour d'un couloir ou de quelques instants intimes délectés à l'instar de ceux s'écoulant présentement. Même si les souffrances physiques semblaient s'être atténuées, tu étais persuadé que celles psychiques étaient toujours crépitantes, épuisant peut-être Jeremiah au travers de terreurs nocturnes ou d'autres maux indescriptibles aux personnes n'ayant point vécu cette traumatique expérience d'antan qui l'avait ardemment flagellé.
Est-ce que ça va Jere ?
Compatissante affection insinuant des réalités possiblement dissimulées de la part de Jeremiah que tu ne parvins point à éclipser et qui déborda avec vivacité d'entre tes lippes. Le plus âgé et marqué était peut-être en proie à des tourments dont tu n'avais aucune idée. Des spéculations qui pouvaient s'avérer véridiques et qu'une fois les confidences élancées, ce fossé semblant écarteler vos deux existences s'affaisserait peu à peu, renforçant votre rutilant lien en vous rapprochant. Et tu savais pertinemment que tu empiétais délibérément sur les sentiers cognitifs privés du ténébreux, Tiberius possédant davantage de cartes en paumes pour parvenir à s'y insinuer que l'étrange cadet que tu incarnais aux prunelles de Jeremiah. Mais si ton grand-frère excellait pour repousser tes limites physiques, il n'y avait aucun doute que tu le surpassais dans le domaine du psychique, parfois même du subliminal. Chacun possédant son terrain de prédilection, les dés étaient lancés et seul le plus véhément de vous deux, s'extirperait victorieux de cet affront.
Is it rage that I see in your eyes? Or is it despair ?
J’entre sans plus de cérémonie et je le regarde. Grand-frère que je suis, je sais qu’il est celui que notre mère aime le plus, celui qui a le plus besoin d’entrainement. Je l’aime, c’est mon petit frère, mais ma façon d’être, de le prouver est loin d’être la bonne. Je suis mal, j’ai l’esprit en vrac, le cœur brisé, le corps démoli, mais je n’en oublie pas ceux que j’aime, ceux qui ont besoin de moi. Hors, lui, il a besoin de moi. Il a besoin de se bouger, de faire quelque chose avant que notre père finisse par ne plus avoir d’espoir en lui. Je refuse de voir ce jour arriver, de voir ce moment où plus rien ne sera possible. Il n’est pas comme moi ou Tiberius, c’est certains, mais il reste un membre de la famille. Il est tellement jeune, tellement enclin à avoir de l’espoir, se dire que les choses peuvent s’arranger autrement qu’en causant la mort de nombreuses créatures obscures. Je ne suis pas de cet avis, bien au contraire. Je lui dis de se lever pour s’entraîner. A la base je ne suis pas venu pour ça, mais qu’importe, les choses ont changées. Il est là, autant en profiter. Me plaçant sur le tapis, je commence à m’étirer et l’observe avancer tout en me disant quelques paroles. Je pousse un léger soupire, néanmoins, il n’a pas tort. Notre père peut s’avérer très autoritaire et je me souviens encore de mes entraînements avec lui. Pas de quartiers, non, un jour il a été jusqu’à me péter le bras devant mon jumeau parce que je ne prêtais pas attention à ses enseignements. Heureusement, la rune de guérison avait fait son effet, mais ce moment reste à jamais graver dans ma mémoire. « Raison de plus pour te bouger, si tu ne fais pas des progrès, père se chargera de ton apprentissage et crois-moi, tu ne veux pas que ça arrive. » Grimaçais, je en soupirant. Mon regard voile alors qu’il approche mais ne se place pas en position de combat, me demandant simplement si je vais bien. Je ne peux pas m’empêcher de soupirer une seconde fois. Il est trop gentil, trop attentionné, il veut ben faire. Je suis son grand frère, c’est à moi de veiller sur lui, pas le contraire. Alors, sans prévenir, je laisse mon pied frapper son genou droit pour qu’il tombe à terre. « Je vais bien, mais toi, tu vas finir avec des os cassés si tu ne te défends pas… » Je fais en quelque sorte diversion. Je ne veux pas qu’il entende mes soucis, je ne veux pas qu’il sache que j’ai le cœur brisé, que Paolo me manque. Je ne veux pas qu’il sache que plus mon mariage et plus je me sens mal…Je ne veux pas qu’il comprenne que je suis brisé, que depuis ma captivité je ne dors plus. Non, ce n’est pas à lui de savoir ça, de me réconforter. Ce n’est pas à lui de me tapoter l’épaule, c’est mon rôle et ce soir, mon rôle est de le pousser dans ses retranchements quitte à lui faire mal…Je reste près de lui, j’attends qu’il commence à se redresser. « T’es trop lent, les créatures obscures ne te feront pas de cadeaux, t’es un Grimaldi, ça fait de toi une proie de choix. » Dis-je en balançant un nouveau coup. A lui de voir si il fait l’effort de bloquer ou encore d’esquiver, sinon, il va se prendre un joli poing dans la figure et ça va laisser de belles petites traces. Je sais que je suis plus expérimenté que lui, mais j’aimerais juste qu’il se réveille.
Trônant sur le tapis, tes esquisses se meurtrirent d'étirements, ton inquiétude à l'égard de cette souffrance estropiant ton grand frère se taisant presque abruptement au terme d'une candide interrogation. Une quête d'informations destinée à lénifier ton esprit tourmenté de ces trop chétifs vestiges du bien-être de Jeremiah qui se heurta à un soupir exsudé de sa part, agrémenté d'un rude avertissement. Une mélancolique esquisse affubla tes lippes. Tu semblais te complaire au creux de cette fébrile ignorance de l'autre néphilim au sujet des fléaux que ton paternel s'était adonné à infliger quelques rares fois à tes arabesques à travers quelques ineffables entraînements. Des confrontations qui paraissaient davantage à de la simple fureur s'étant déflagrée à ton encontre en guise de punitions face à cet idéalisme t'ensevelissant incessamment.
Père a déjà pris ses dispositions pour me mettre en garde et me dissuader de continuer à vouloir suivre mes idéaux. Il a pris soin de sévir en toute discrétion même si je me doute que vous aviez dû subir bien pire avec lui Tiberius et toi.
Trop occupé à réfléchir à la préservation et à la revigoration de la faiblarde plénitude subsistant encore en ton grand frère, ton attention ne s'enticha point de son coup qui t'accabla fugacement. Une atteinte qui t'écroula aussitôt à genoux sur le tapis, ta conscience qui s'était égarée à travers mille et une pensées revenant à la réalité lorsque tes iris se relevèrent pour s'enliser au creux de ceux de Jeremiah. Une énième mise en garde écoulée d'entre les lèvres du plus âgé désireux d'éclipser les confidences portant sur les acrimonies le parsemant qui fusa parmi les airs et qui ne parvint nullement à inciter une réplique de ta part, la réalité énoncée par l'autre néphilim parée d'une fervente incontestabilité. Et le gravé de ton grand frère eut a peine le temps de finir d'emplir la pièce que tes bras s'entrecroisèrent vivement et bloquèrent son nouvel assaut. Une silencieuse tentative symbolisme de ton envie à être enclin à combler ses attentes malgré ton esprit te hurlant à l'agonie de persévérer à essayer d'apaiser ses torpeurs.
J'espère que tu iras mieux rapidement malgré certaines blessures qui ne cicatriseront jamais.
Une vocale tendresse qui s'accompagna de la subite emprise de tes deux paumes au niveau de ses jambes pour lui dérober son équilibre et régir ses muscles ventraux de la pression de ton fessier assis sur eux. Tes mains se hâtèrent, écrouant chacun des poignets du néphilim de leur poigne et les accolèrent ardemment au tapis pour l'entraver d'immobilisme. Un état qui se muerait sans aucun doute en éclats, Jeremiah étant bien trop expérimenté contrairement à ton être pour être abattu d'une riposte aussi fade. Tes prunelles qui flagellèrent son faciès de leur ardeur étaient pourtant flamboyantes de sincérité envers cet affrontement improvisé, guère ternies de cette agaçante indolence. Elles s'éternisèrent le long de ses traits tandis que ton esprit s'évada une seconde fois, happé par d'intenses réflexions.
Il y avait cette éternelle et constante remise en question qui te submergeait au quotidien, terriblement soucieux du bonheur et d'un meilleur avenir du monde que tu étais. Il t'arrivait sporadiquement de te comparer à ce mal, ce fardeau rongeant injustement les entrailles de la famille Grimaldi, bien trop prestigieuse et puissante pour se permettre d'arborer la faille que tu étais parmi ses rangs. Et peut-être devrais-tu tristement songer à t'éloigner d'eux, de ces êtres fiévreusement chéris de ton palpitant pour les soulager de cet effet d'enclume suinté de ton existence à l'encontre de leurs efforts.
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Sujet: Breaking our limits ☾ (Jeremiaz) 
