Tu saignes et ça ne s’arrête plus. Pourtant, ce n’est pas le plus important pour toi. Ce qui compte à l’heure actuelle est de retrouver ta soeur et ta Parabataï. Tu es convaincu de leur présence dans les lieux mais rien n’y faire, tu ne la ressens pas. Déjà que tes sens séraphiques ont du mal à se manifester puisque tu as découvert tes origines tardivement et seulement grâce à tes parents adoptifs. En plus, tu es blessé et tu n’as pas trouvé stèle. L’as-tu seulement ramené avec toi ? Ou l’as-tu laissé chez toi ? C’est là où tu te rends compte à quel point tu es tête en l’air contrairement à Luna. Tu es sûr que si elle était dans les parages, elle t’aurait réprimandé d’avoir oublié un tel instrument important. De ce fait, tu ne peux pas soigner ta plaie et c’est fâcheux puisque ça t’empêche de marcher convenablement ou même de réfléchir correctement. Ca bouge autour de toi. Ca hurle, ça crie et tu grimaces. Tu ne comprends pas ce qui se passe. Tu te rappelles juste avoir plongé dans la piscine. Avoir ri sans raison notable ensuite, tu as senti comme un tremblement de terre. Tu ignores jusqu’à présent comment tu t’es retrouvé dans la salle principale, si il s’agit de la salle principale. Tu n’en sais rien Ezekiel, il y a juste quelque chose qui attire ce qui te reste d’attention. Ou disons plutôt quelqu’un. Jeremiah. Qu’est ce qu’il peut bien foutre ici ? Cette fête n’est pas ouverte aux rebelles. Il connait les risques. Il sait que si les créatures le voient, il sera bon pour la torture. Tu vois des vampires, des fées de la brigade nocturne. Tu les connais bien puisque tu les côtoies tous les jours. Ils ne doivent en aucun cas le voir alors avec ce qui te reste de force, tu fonces sur lui. Tu as préalablement attrapé ta veste quand tu as quitté ce qui reste de la piscine. Tu n’as pas retrouvé le reste de tes affaires. Tu ne réfléchis pas réellement Ezekiel, tu retires ta veste et tu la déposes sur le côté gauche de son cou. Sans un mot, sans rien de plus, tu poses ton index sur tes lèvres comme pour lui intimer l’ordre muet de ne rien dire. De te faire confiance pour une fois. Tu n’as aucune raison de l’aider. Au contraire, si on vous attrape, vous serez interrogés, torturés et sûrement pire que ça. Tu ne veux pas y penser, tu veux juste cacher sa rune visible alors que tu le pousses à l’extérieur. Toi, tu es habillé d’un simple boxer blanc devenu à moitié rouge à cause de ce liquide ayant quitté ton corps mais tu t’en fous. Vous devez trouver un endroit où les créatures ne peuvent vous retrouver. Vous arpentez un couloir qui vous ramène ailleurs. Tu regardes de temps à autre derrière toi, pour t’assurer de ne pas être poursuivis, ne pas être suivis par quiconque. Après avoir ouvert la première porte que tu trouves, tu le balances à l’intérieur et tu restes derrière la porte. Tu entends des pas. Beaucoup trop de pas pour arriver à les compter. Ils cherchent les rebelles. Ils les traquent et toi, tu es prêt à croiser les doigts pour qu’on vous retrouve pas. Quand le bruit s’éloigne, tu te tournes vers Jeremiah. Sourcils froncés, tu es loin du provocateur que tu as toujours été avec lui. « T’es con ou t’es con ? Tu fais quoi ici ? » Non tu ne cris pas. Tu ne hausses pas le ton et ce n’est pas l’envie qui manque. Tu es juste sur tes gardes. Tu es conscient que si tu fais un faux pas, on vous rattrape et tu es déjà entrain de te vider de ton sang pour être martyrisé davantage.

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Les cris résonnent dans tous les sens, la fumée me pique les yeux, m’irrite la gorgée. Je peux sentir quelques lignes de sang rouler contre ma peau, venir tâcher mon vêtement. Je ne suis pas gravement blessé, non, je cherche mon jumeau, je cherche ma fiancée et je cherche Paolo. Comment est-ce arrivé ? Comment personne n’a-t-il rien vu venir ? Je n’en sais rien, mais une chose est certaine, je suis à découvert et je risque gros. Qu’importe, je dois sauver le plus de personnes possibles. Du moins, c’est ce que je me dis et ce, jusqu’à ce que mon regard croise le bleu océan du sien. Il est blessé, davantage que moi et ça se voit. J’aurais peut-être du foutre le camp, me diriger ailleurs. Mais je le vois approcher et, instinctivement, j’approche également de lui. Il m’attrape et je peste froidement. « Aie !’ » Bon, je ne suis pas en position de négocier, car déjà, il m’entraîne je ne sais où en m’indiquant de e taire. Sa veste contre mon cou, je fronce les sourcils en le voyant aussi peu habillé. Il a été tirer son coup ou quoi ? Etrangement, cette idée me dérange vraiment. Je ferme ma gueule, la respiration haletante, je le regarde avec curiosité et surprise. Pourquoi m’aider ? Bien qu’au fond, ça ne serait pas la première fois, vu ce qui s’était passé dans la ruelle. Une fois de plus, il m’entraîne dans les couloirs puis me pousse dans une pièce, qui apparemment, semble être une chambre. Merveilleux. Planté contre un mur, j’écoute les bruits de pas en me retenant presque de respirer et ce, jusqu’à ce que les bruits commencent à s’éloigner. Une fois les bruits éloignés, Ezekiel se positionne devant moi et me demande ce que je fais ici, avant de me balancer que je suis con. Bien sûr…pour une fois, il n’a pas son air charmeur et, étonnamment, ça me déboussole un peu. Néanmoins, je me reprends vite et répond d’une façon ironique. « Je viens profiter du buffet bien sûr ! » Je refuse de lui dire ce que je fais ici, ça relève des rebelles, pas de son côté. Néanmoins, mon regard glisse sur sa blessure et, vu son peut d’habit, je peux deviner que sa stèle n’est pas dans les parages. Sans lui demander son avis, je l’attrape par le bras et le rapproche de moi, sortant ma stèle avec ma main de libre. « Viens ici, ne bouge pas. » Grognais-je alors que je passe ma stèle sur sa rune de guérison que je reconnais rapidement, bien que vu l’état de ses blessures, pas sur que ça fonctionne entièrement. Une fois fait, je réalise que je suis en train de l’aider comme lui l’a fait quelques secondes auparavant. Bloqué contre le mur, je fais en sorte de reculer le plus possible pour remettre une certaine distance entre nous. « Je peux savoir ce c’est que cette manie de venir à mon secours ? Je vais finir par croire que tu m’aimes bien. » Dis-je en ricanant, bien que je ne fais que murmurer. Des bruits de pas reviennent dans notre direction et j’attrape Ezekiel par le bras le traînant vers le lit. « Sous le lit, grouille ! Si on te choppe avec moi, t’es mort ! » Bordel, mais dans quelle merde je me suis fourré moi aussi ? Au lieu de me barrer, j’étais coincé avec Ezekiel dans une foutue chambre. Me glissant sous le lit, je suis obligé de replier les jambes pour pas qu’elles dépassent vu ma taille. Cessant presque de respirer, je prie pour que la porte ne s’ouvre pas…bien que vu l’endroit confiné où je me trouve avec le jeune homme, je ne suis pas sur de ce qui est le pire.

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Pour une fois, tu n’as pas envie de blaguer. Pour une fois, tu ne t’amuses réellement pas de cette situation parce que tu es conscient des risques. Si on te trouve avec Jeremiah, il y aura pas de marche arrière. Ils s’en foutront de ton statut ou de ton nom de famille. Ils te balanceront comme tous les autres en te considérant tel un déchet bon pour les oubliettes. Et tu ne peux autoriser cette finalité. En toute sincérité, quand bien même tu tiens à ta vie puisque tu es loin d’être suicidaire, tu penses surtout à ta soeur et ta parabataï. Elles seront elles aussi interrogées et probablement torturées. Tu refuses cette possibilité. Tu refuses l’idée qu’elles soient blessées à cause de toi. Et te voilà entrain de te mordre les doigts. T’aurais sûrement dû le laisser se débrouiller tout seul après tout, ça ne serait pas la première fois qu’il se fasse capturer par les créatures … mais non. Il y a quelque chose qui te répète sans cesse avoir pris la bonne décision. Et puis, si ça se trouve, tu seras bientôt vidé de ton sang au moins, t’aurais fait une bonne action avant que tu ne crèves. Suite à sa réponse, tu lèves les yeux au ciel. Bien sûr qu’il ment. Il n’est pas là pour le buffet il se moque de ta gueule. Maintenant qu’il en parle, il n’était pas le seul rebelle à être ici. Tu as été enfermé dans la piscine avec trois autres nephilim en caval. Ca ne peut pas être une coïncidence. Tu as appris que le hasard n’existe pas. Et s’il s’est mit dans la tête de se rapprocher de toi pour soutirer des informations ? Et s’il t’utilise pour le bien de son mouvement de rebelles ? Tu n’as pas le temps d’y réfléchir davantage, il attrape ton bras et directement, tu ressens une légère brûlure au niveau de l’une de tes runes. Il t’aide à guérir tes plaies. Chose qui te surprend réellement, portant sur lui un regard à la fois étonné et interrogateur. Il aurait pu te laisser mourir dans ton coin, ça fera un ennemi de moins. Non, il décide de t’aider et ça te laisse pour l’instant, sans voix. Alors que la douleur commence petit à petit à diminuer, tu ressens des forces gagner ton corps. Tu as même l’impression que tu gagnes quelques couleurs supplémentaires au niveau de ton visage à la peau mordorée. Quand il te lâche, tu penches la tête vers ta plaie, remarquant qu’elle s’est fermée du moins, tu ne saignes plus d’une manière abondante. Il te réveille une nouvelle fois de ta torpeur avec cette nouvelle question. Au départ, tu hausses les épaules. Tu t’apprêtes à répondre mais encore une fois, il te prend de cours. Des bruits des pas qui s’approchent dans le couloir. Vous trouvez refuge sous le lit et vous n’êtes pas réellement à votre aise. T’aurais du te concentrer pour trouver une sortie. Trouver une solution à votre calvaire actuel mais … non. Ton esprit vagabonde ailleurs. Tu tournes la tête vers Jeremiah et tu murmures pour qu’il soit le seul à tendre. « Non sois tranquille, je ne t’aime pas bien et je n’ai aucune envie de me marier avec toi non plus. Il y a que ton corps qui m’intéresse et puisque je ne suis pas nécrophile et bien … il faut te garder en vie. » Sourire énigmatique sur les lèvres, tu essaies de garder ton sérieux mais tu finis par rire légèrement avant de mettre une main devant ta bouche. La porte s’ouvre et tu bloques ta respiration. Instinctivement, ta main se pose sur la sienne. Non, elle la serre carrément. Tes yeux suivent avec attention la porte qui s’ouvre brutalement avant de se refermer avec la même délicatesse. Tu ignores ce qui se trame mais tu imagines qu’ils n’ont pas le temps d’entrer dans toutes les pièces vu l’immensité du château. Moyennement soulagé, tu débloques ta respiration non sans lâcher la pression. Tu remarques à cet instant précis vos mains liées. Tu reprends la tienne sans pour autant essayer d’occasionner une distance considérable entre vous après tout, ce n’est pas possible vu l’espace restreint. « Tu sais ce que tu viens de faire Grimaldi ? Tu viens de me sauver les fesses toi aussi. Pourquoi ? » Sourcil haussé, tu le regardes attentivement. « Et … tu n’es pas le seul rebelle ici, je le sais. Est-ce que … vous êtes responsables de ce qui s’est passé ce soir ? » Étonnement ta voix n’a rien de menaçant. Tu as réellement besoin de savoir parce que tu as de plus en plus des doutes sur les créatures obscures. Chose, que tu gardes pour toi. Tu n’es pas fou pour aller te confier à un homme déclaré comme ton ennemi. Aussi attrayant et désirable soit-il.

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