Cambriolage à l'Italienne

Manie et Morgan

J'avais passé du temps a surveiller l'appartement que j'avais accepté de cambrioler il y a quelques semaines. Une peinture et quelques documents, voilà ce que je devais dérober, mais le tableau était vraisemblablement ce qui intéressait le plus celui qui avait passé ce contrat. Et j'avais décidé de le faire le soir-même, ne voulant plus attendre, connaissant au mieux les habitudes de cet homme et de la jeune femme qui vivait avec lui. En bas de l'immeuble, j'enfilais des gants pour ne laisser aucune trace de mon passage et j'enfonçais mon bonnet sur ma tête, il faisait froid en ce soir de décembre et personne ne remarquerait une personne lambdas dans le coin. J'avais décidé de passer par une fenêtre à laquelle j'avais facilement accès. Je ne sais pas qui est cet homme, mais pour quelqu'un passe un contrat pour moi, via la mafia, c'est que ce n'est pas non plus n'importe qui. Enfin, j'imagine. Je soupire et me mets en mouvement, plus vite, j'aurais le tableau et les documents souhaiter, plus vite, je pourrais retourner à mes occupations habituelles. J'ai énormément de choses à faire ces temps-ci. Regardant une dernière fois autour de moi, je me dirige vers la ruelle ou se trouve mon accès à l'appartement. J'arrive sur le petit balcon sans encombre, il faut dire que cet exercice physique je l'avais fait tellement de fois que c'était presque devenu automatique désormais. L'appartement était plongé dans le noir, tant mieux, signe qu'il n'y avait personne. J'inspire légèrement et casse la vitre rapidement et le plus silencieusement possible. Ce n'est pas parce qu'il y avait personne dans l'appartement que j'étais hors de tout danger, les voisins pouvaient très bien entendre quelque chose et je serais dans la mouise la plus complète. Et il était hors de question que j'aille en prison. J'entre alors dans l'appartement, faisant attention avec les bouts de verres qui jonchaient le sol. J'étais quelqu'un de prudent lors de mes cambriolages, ce qui contrastait avec ma personnalité qui me faisait foncer dans le tat sans chercher à comprendre. Là, je jouais ma liberté pour de nombreuses années si je faisais la moindre petite erreur. Encore que j'étais couvert par la mafia, mais ce n'est pas une excuse en soit. En premier lieu, je devais m'assurer que l'appartement était bine vide et c'est donc par faire le tour complet de l'endroit que je commençais. Personne, pas un chat. Je me détendis quelque peu, cherchant ce tableau et tomba dessus dans une pièce qui devait certainement faire office de salon. Je posais mes yeux sur l'objet et décrétai que je n'y connaissais rien en art. C'était moche en fait et je me demandais comment on était prêt à mettre des sommes exorbitantes pour des peintures aussi laides... Doucement, je décrochais le cadre et m'attela à enlever la peinture le plus de précautions possible. Je la glissais ensuite dans le sac que j'avais amené pour ce vol. Passant le sac par-dessus mon épaule, je filais dans les autres pièces pour voir où se trouvait son bureau. Je voyais des piles de dossiers et fouillais négligemment dedans. Je cherchais un petit cahier rouge. Apparemment, ce qui était noté dedans était important. Je relevais soudainement la tête, me figeant complètement lorsque j'entendis un bruit de serrure qui s'ouvre. Et merde, elle avait de l'avance ce soir, j'avais compté encore une bonne heure de tranquillité. Ne trouvant pas le cahier, je décidais de sortir le plus discrètement possible de l'endroit. Je retenais mon souffle et tentai de calmer mon rythme cardiaque qui s'était grandement emballé sous le coup de la surprise et de la peur. Elle ne savait pas que j'étais là, donc quelque part, j'avais encore une chance de pouvoir sortir sans qu'elle me voie. M'approchant de la porte du bureau que j'avais laissé entrouverte, je distinguais la silhouette de la jeune femme qui vivait en ces lieux.

La journée à l’Université avait été difficile, j’avais passé quelques examens. Quand je dis quelques… c’est trois. Un oral et deux écrit. Croyez-moi, les molécules et les hormones, je les connaissais maintenant. J’étais épuisée et nerveuse. Les notes de l’oral devaient entrer pendant mon chiffre au restaurant. Il s’agissait des derniers examens avant le match… Le match consiste à donner l’hôpital et le milieu d’exercice dans lequel tu seras mis pour l’internat. J’avais choisi l’hôpital le plus proche de chez moi et de la meute, dans l’équipe de chirurgie. Peu de gens arrivaient à la faire, mais avec les bonnes notes que j’avais accumulées, les lettres de recommandation que mes professeurs m’avaient données et avec le camp de médecine que j’avais effectué, j’avais de bonnes chances. J’avais pris un peu d’avance sur les autres… car j’avais beaucoup appris en étant bénévole à l’hôpital. On voulait m’engager au dispensaire, mais ma meute avait besoin de moi… Je ne pouvais pas être plus absente de ce que j’étais déjà.

Quoi qu’il en soit, je rentrai rapidement chez moi me changer avant de commencer à servir les gens riches. Il fallait toujours être impeccable et souriante. On voulait qu’ils reviennent. Je tirai mes cheveux en longue queue de cheval, puis l’attachai avec un élastique noir, à effet cuire. Puis, enfilai mes pantalons noirs, bien moulants et ma chemise blanche bien repassée. L’uniforme pourrait être pire et puis je me sentais assez féminine avec cela. Je pris le temps de me calmer légèrement et de bien respirer avant de repartir. J’aimais marcher et chaque fois que je le pouvais je le faisais. Même si cela pouvait prendre 1h ou plus. Il fallait bien des avantages à être louve.

Une fois sur place, l’ambiance était à son pire, une serveuse était tombée, le manager semblait rouge de colère et les clients impatients. Manquait-il quelqu’un? J’entrai rapidement dans la salle des employés, retirai mon manteau, mes bottes et enfiler mes petits souliers confortables. Il fallait que je baisse la tension des lieux. J’attrapai les dernières commandes sur le passe-plat et allai les porter aux tables désignées. La serveuse qui était tombée avait donc le temps de reprendre son souffle et sa confiance, je m’occupais de ses places. «Joe!  Je m’occupe de ça. Relaxe » Dis-je à mon patron. Avec le sourire aux lèvres je continuai jusqu’à ce que la salle de vide peu à peu. La cadence avait été folle pendant des heures, mais ce n’était pas plus mal, j’avais complètement oublié mes notes. Joe semblait plus calme et disposé à être aimable avec ses serveuses. L’une d’entre elles était déjà dans les toilettes à pleurer, il n’en fallait pas une de plus. La douceur était revenue et l’ambiance était restée calme pendant quelques heures. À 1h30 de la fin de mon chiffre Joe s’approcha de moi : « Manhattan, tu peux rentrer si tu veux, je sais que tu attends tes résultats et demain c’est un grand jour, c’est ton match. Tu as été d’une grande aide ce soir. Merci. On devrait s’en sortir. Allez, rentre, avant que je ne change d’avis.» Il ne m’en fallut pas plus pour que je raccroche mon tablier et que je file chez moi. J’appelai un taxi qui prit environ 10 minutes à arriver. J’étais nerveuse, heureuse et excitée à la fois. C’était étrange pour moi.

J’arrivai chez moi 1h avant mon heure habituelle. J’avais donc le temps de prendre une belle longue douche avant de m’asseoir sur le sofa et regarder le reste de ma série. Mais quelque chose me semblait bizarre. J’entendais un cœur battre. Mon oncle n’était pas là et il ne reviendrait pas avant quelques jours. Ce n’était pas le son des cœurs de mes frères ni de mon père. Je pouvais sentir une certaine nervosité de sa part également. Je pris une grande respiration et pris mon air dur. Je pouvais me transformer à tout moment si je le souhaitais. «Je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous prie de sortir de votre cachette. Je préfèrerais la manière douce qu’à la manière forte. Vous vous êtes engouffré dans un tas de problèmes…» J’étais sérieuse, mon ton était fier, fort et distinct. Il ne fallait pas jouer avec moi. J’étais super gentille, douce et généreuse, mais quand on pénétrait chez moi ainsi, je l’étais beaucoup moins.

J’attendais patiemment que cette personne sorte de sa cachette, entre-temps, je continuais de faire le tour des pièces. Je m’arrêtai dans le salon pour voir qu’il manquait quelque chose. Je ne réagis pas, mais je lui dis simplement : «Je peux sentir ton corps battre, tu sais. Il ne sert à rien de se cacher. Qui sait, je te laisserai peut-être partir avec ce que tu as pris.»

Ma tactique allait-elle fonctionner? Allais-je enfin voir qui avait cambriolé ma maison? Seul le temps nous le dira.

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Cambriolage à l'Italienne

Manie et Morgan

Tout se passait bien, l'appartement était désert, comme il était sensé être et je n'avais donc aucun mal à progresser. En silence. J'avais étudié minutieusement les plans de l'endroit et je savais à peu près ou chercher. Les battements de mon cœur étaient réguliers, ce n'était pas la première fois que je me livrais à des cambriolages, ni la dernière, je suppose. Rosa allait me tuer si elle savait ce que je faisais de mon temps libre, enfin, je suppose qu'elle est plus ou moins au courant, elle est loin d'être sotte. J'arrive dans le bureau, le tableau est là et ce n'est qu'un prétexte pour couvrir la raison principale de ma venue. Mais, en elle-même, la toile devait valoir son pesant d'or. Un léger sourire amusé se dessina sur mes lèvres. J'entrepris de la voler, avec le plus de précaution possible, il n'était pas question de l'abîmer avant qu'elle ne soit revendue. Puis je partis en quête du petit carnet rouge, la véritable raison de ma venue et il pouvait se cacher n'importe où. Je soupire et me mets à sa recherche en fouillant des piles de documents poser sur un bureau, un carnet ça peut se glisser entre tout et n'importe quoi, mais il n'était visiblement pas dans cette pile. J'entrepris d'ouvrir un tiroir, quand je m'arrêtais subitement, le bras suspendu dans le vide. Un bruit de serrure s'était fait entendre. Bordel. Je n'avais pas prévu cela.Et mon cœur s'emballa d'un coup, sous l'effet de la surprise et d'un début de panique, mais je me repris bien vite, pas assez cependant. Je m'approchais de l'encadrement de la porte et je vis la silhouette de la jeune femme qui habitait en ces lieux. Elle s'adressait à moi d'une voix forte et ferme. Comment avait-elle... ? Et je compris soudainement que ma situation était pire que je ne l'imaginais. Il n'y avait qu'une seule et unique raison pour qu'elle sache que je suis là. Et instinctivement, ma main se portait sur l'arme que je détenais sans pour autant la sortir. J'eus un sourire amusé sur les lèvres quand elle ajouta qu'elle préférait jouer à la manière douce. Elle confirma mes soupçons quand elle ajouta qu'elle pouvait sentir les battements de mon cœur. Une louve donc. Génial. Je n'avais pas besoin de ça ce soir, mais soit, si je devais me battre avec elle, ça ne serait pas la première fois, ni la dernière et je songeais à Kaled et un sourire amusé se dessina de nouveau sur mes lèvres. Je secoue légèrement la tête, chassant le jeune homme de mon esprit, bien qu'il n'en soit jamais très loin, et me concentre de nouveau sur ma situation. " Bien jouer, je dois bien l'admettre..." Je sors de ma cachette et la regarde fixement. Je n'avais nullement peur d'elle et de ce qu'elle était, il en fallait plus pour m'intimider. Un sourire se dessina sur mes lèvres, il n'était pas question que je renonce à ce carnet, advienne que pourra, je ne repartirais pas sans. On m'a payé pour ce boulot et je compte bien le terminer, sans quoi ma réputation allait sans aucun doute en prendre un coup, même si personne ne m'en voudrait de ne pas avoir réussi ce contrat à cent pour-cent. " Au passage, très bel appartement..."  Ironie quand tu nous tiens... J'observe la jeune femme, il ne me semble pas avoir déjà croisé sa route, mais Rome est une grande ville, il n'y a rien d'étonnant à ce fait. Elle semble tendue, en même temps, je dois l'avoir surprise. Je serais sans doute dans le même état si je trouvais quelqu'un dans mon appartement à mon retour. " Vu que tu es là, tu va peut-être pouvoir m'aider." Je déambule dans la pièce, sur le qui-vive, prêt à réagir si besoin est. Je ne la quitte pas des yeux, je sais que les loups sont rapides et dangereux pour la plupart, même si elle a l'air presque inoffensive sous cet aspect. Elle est jolie d'ailleurs, pas franchement mon style, mais jolie. " Je cherche un carnet rouge que ton oncle à en sa possession. Si tu sais où il se trouve, je te conseille de me le dire, ça sera mieux pour nous deux." Il n'y a plus de traces de plaisanterie ou d'ironie. Je suis on ne peux plus sérieux et je pense qu'elle le sent. Pourtant, je sens qu'elle ne va pas être vraiment coopérative, il faudra donc que je me montre persuasif. Ce qui ne me posera pas réellement de soucis vu sa nature, quand bien même, c'est une femme.