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Sujet: Un rituel, une fée, des ennuis - Hibiscus & Elio Mar 18 Sep - 12:21
Je pouvais sentir l’air frais balayer mon visage et chaque centimètre carré de ma peau mis à nue, les rayons bénéfiques du soleil recouvrir mon corps et le faire briller. J’étais en osmose avec la nature. Chacun de mes sens semblait relié à la nature. Ma vue appréciait les rondeurs des arbustes, l’éclat des fleurs et des feuilles, mon ouïe se délectait du clapotis proche de la rivière qui s’écoulait, mon toucher ressentait les caresses du vent, comme une plume sa baladant sur ma peau, faisant dresser les poils, mus par une sensibilité nouvelle, mon odorait s’imprégnait de la terre, de l’humus, du parfum odorant des fleurs. Et même le goût, car la magie était présente. J’avais appris cette communion du corps et de l’esprit avec la nature grâce à Donovan, mon ancien amant, une fée qui avait beaucoup compté pour moi. La sorcellerie n’était pas un art si fermée que cela, j’avais beaucoup appris par moi-même ou au contact d’autres sorciers, mais ces magies étaient souvent brutes, utilisant des artefacts, des potions ou des cercles dessinés à la craie pour mieux convoquer les forces surnaturelles. Pourtant, avec Donovan, j’avais appris une autre sorte de magie, une magie reliée à la terre, reliée à toutes ces forces de la nature qui nous dominent sans qu’on le sache et qu’on ne respecte plus assez. Et justement, je voulais me parfaire dans cette discipline, alors rien de mieux pour cela que de me rendre en forêt, là où je pourrais m’exercer tranquillement. Et j’y étais. En commun avec la nature. Pour être au maximum de mes capacités, j’avais enlevé mon haut, restant en simple pantalon noir d’une manière souple pour ne pas me gêner dans mes mouvements, et je restais torse nu, assis en tailleur près d’une clairière. Ne cachant plus ma nature, mes bois de cerf ornaient ma tête comme une couronne aurait pu le faire. Voilà ma véritable forme.
La méditation terminée, je me relevais, pour commencer une danse des mains assez complexe et harmonieuse, le tout dans un cercle formé par plusieurs bougies blanches. Le but du rituel était simple, il s’agissait de réussir à accélérer la croissance d’un arbre par la seule force de la magie. J’avais planté une graine face à moi et je multipliais les mouvements de main et les prières en latin pour parvenir au résultat. C’était une magie complexe que je ne maîtrisais pas encore tout à fait, mais pourtant j’y parvenais assez pour que la graine ait planté ses racines et que timidement l’arbre sorte de terre, fragile pour le moment. La concentration était extrême, et je ne pouvais pas faire attention aux alentours. De toute manière, dans une forêt, je n’avais aucun risque n’est-ce pas ? Et pourtant, mon attention fut détournée, rendant la suite de l’exécution du sortilège plus difficile. Je soufflais, sans voir à qui je m’adressais pour le moment.
Qui est là ?
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Sujet: Re: Un rituel, une fée, des ennuis - Hibiscus & Elio Jeu 20 Sep - 20:38
Dame Nature demeurerait éternellement cette amante dont tu appréciais te délecter lorsqu'aucune occupation ne gangrénait ton temps dénué de toute afféterie, l'immortalité engorgeant les rutilantes racines de ta silhouette qui alimentaient incessamment ses entrailles. Tu te pavanais presque lascivement à travers la haute et luxuriante végétation forestière, le bout de tes phalanges effleurant les plantes débordant sur ton chemin au cours de ton silencieux sillage. Tu te galvanisais de mille et une textures, tantôt veloutées tantôt rugueuses jusqu'à ce que tu décidas de culminer une branche d'arbre grâce à tes féeriques ailes que tu exhibas éphémèrement lors de ton ascension avant de t'affubler à nouveau de la banalité d'une apparence humaine. Confortablement installé, tes étendues dorsales avachies contre le tronc, tu extirpas de tes accoutrements ta cigarette à l'édulcoré arôme chocolaté pour aspirer quelques fumantes bouffées et les expier lentement à travers les airs, tes iris s'entichant du firmament drapé d'un truculent azuré à travers la feuillue parure de l'arbre accueillant ta présence. Quelques bribes de solaires faisceaux égayaient ta pulpe de leur pétulance et tes prunelles s'éclipsèrent de leur contemplation de cette toile infinie pour s'enticher de l'étendue arborescente.
Elles se frayèrent un chemin parmi les nombreux troncs parsemant les entrailles forestières puis s'affaissèrent, la somnolence s'emparant peu à peu de ton être. Une quiétude qui s'éternisa sur plusieurs minutes jusqu'à ce que plusieurs bruits résonnant à travers la forêt ne la firent vriller en éclats. Délaissant la branche supportant tes arabesques, tes jambes vagabondèrent à nouveau une fois que tes voûtes plantaires embrassèrent le sol à la fois terreux et boisé. Tu t'enfonças davantage au creux des tréfonds de Dame Nature, te rapprochant peu à peu de ses sons bien trop étranges pour lui appartenir. Des excroissances de cervidé affriolèrent subitement ton attention et tu contournas un imposant olivier pour savourer la proximité avec la créature mais ta vue fut à peine dégagée que l'ennui entremêlé d'une fleurissante fureur assombrirent ton faciès.
Quelqu'un que tu aurais préféré ne jamais rencontrer ...
Une intonation endurcie de froideur qui s'écoula d'entre tes lippes à l'égard de ce sorcier peut-être bien malchanceux de faire face par mégarde à ton existence. Ce masque suintant d'un fallacieux charme que tu te plaisais à arborer au quotidien n'était point aujourd'hui, bien trop vivement craquelé de cette découverte. Nul besoin de t'anéantir d'inquiétude envers cette couverture balafrée par tes propres soins car l'opulence forestière masquerait outrageusement cette noirceur qui crépitait incessamment en tes entrailles. Ta cadence reprit, te rapprochant lentement de l'inconnu, une aura particulièrement ternie de menace te collant à la pulpe tandis que tes iris contemplèrent avec rudesse ses paumes génératrices de fléaux à ton esprit. Des mains que tu n'aurais eu aucun scrupule à couper violemment de leur poignet si ta patience n'avait plus été qu'un amas de cendres.
Désormais disposé face à lui, tes iris auréolés d'un voile d'agacement roulèrent fugacement, témoignant leur indignation à l'égard de l'autre créature obscure. Un soupir ennuyé fut finalement érigé de tes badigoinces.
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Sujet: Un rituel, une fée, des ennuis - Hibiscus & Elio 
