For curiosity create new relations
Idunn & Chiara

Cela fait trois jours qu’elle attend la bonne opportunité Idunn. Trois jours qu’elle grommelle dans son coin en observant le tableau des gardes sans y voir le nom de Chiara inscrit au même moment que le sien. Et les dieux savent comme elle a la curiosité tenace la viking. Plus les jours passent, plus les questions fourmillent dans son esprit et il lui tarde réellement de pouvoir y apporter des réponses. Mais ce soir les choses semblent enfin vouloir s’accorder selon son bon vouloir. Elle a lu le prénom de l’infirmière sur le panneau et même si sa propre journée se termine avant celle de Chiara elle compte bien trouver le temps de l’interpeler entre deux portes pour assouvir sa soif de réponses. « Docteur ? » La voix d’un interne la tire de sa contemplation et son regard azur se pose sur le visage si jeune de l’humain qui lui tend un dossier d’une main mal assurée. « On demande votre avis sur ce cas complexe. » Elle sait que sa condition de vampire ne rassure pas tout le monde ici. Elle sait ceux qui en sont dégoutés, ceux qui voudraient lui planter un pieux finement tailler en plein milieu du cœur. Elle sait aussi que certains la craignent, parce qu’ils redoutent dans leurs plus sombres cauchemars qu’elle se jette à leur cou pendant qu’ils dorment dans la salle de repos. L’interne qui lui tend le dossier fait partie de ceux-là. Sa carotide bat irrégulièrement sous le col de la blouse verte. Elle s’en amuse souvent Idunn, pour elle-même. Parfois, les mots décident de sortir une bonne fois pour toute, parole libérée qui se fait mordante aux oreilles des intéressés. Mais ce soir il a de la chance, elle est de bonne humeur Idunn. Elle a une chance de croiser la route de Chiara et de découvrir un peu plus le passé de Nate Gallagher. Non pas parce qu’elle souhaite tout savoir, ou tout contrôler, mais parce qu’elle est réellement curieuse de savoir où il était ces dernières années, récupérer des petites miettes de l’histoire de ce vampire qu’elle songeait disparu pour de bon. Alors elle se contente de lui sourire, avec douceur et le plus de bienveillance possible. « Bien sûr, vous êtes en charge du patient en question ? Vous pouvez me faire un topo en même temps que je jette un coup d’œil aux résultats ? » Sa voix est douce, sa gestuelle discrète et délicate, elle cherche à tout prix à le mettre en confiance, dérider les expressions nerveuses de son front, adoucir le contour de ses épaules remontées, calmer les battements rapides de son cœur. Il hoche la tête, avale difficilement, sans doute dans l’espoir d’humecter une gorge trop sèche, avant de reprendre la parole lui détaillant le cas de la jeune femme accueillie ce matin aux urgences et dont l’état ne fait que se dégrader depuis son arrivée sans qu’aucun médicament ne soit parvenue à soulager ses maux. Elle l’écoute avec attention, tout en parcourant des yeux les feuillets de la batterie de tests qu’ils lui ont fait faire depuis son admission et c’est son propre front qui commence à se strier de marques de contrariété. Peu à peu les visages de Nate et Chiara s’estompent de ses pensées pour ne laisser place qu’aux réflexions profondes du médecin. Ces cellules grises s’activent alors qu’elle commence à plisser les yeux, sentant venir le cas délicat de la journée se profiler sous ses yeux. « Je vois. Un cas bien complexe. Vous avez demandé un prélèvement des plaquettes ? » Voix profonde et regard plongé dans les résultats de la dernière prise de sang. Hochement de la tête de l’interne dont le rythme cardiaque recommence à s’accélérer. « Il a été fait il y a une heure. » Il est donc trop tôt encore pour avoir les résultats, cela est embêtant mais pas désespérant pour autant. « Je n’ai rien à dire pour l’instant, le résultat des plaquettes vous apportera les précisions nécessaires pour vos hypothèses. Mais en attendant vous pouvez toujours aller voir du côté des reins, les symptômes pourraient cacher une infection de ce côté-là. » Il hoche la tête à nouveau et récupère le dossier qu’elle vient de refermer, lui adressant à nouveau un sourire bienveillant. « N’hésitez pas à revenir me voir si vos examens ne donnent rien. Mais pour l’instant vous vous en sortez très bien. » Assure-t-elle tout en le regardant déjà s’éloigner vers les étages supérieurs de l’hôpital. Elle pourrait le suivre, elle a fini ses consultations de la journée. Elle pourrait passer du côté des urgences, se plonger dans le tourbillon des corps et des odeurs diverses. Sang, sueurs, médicaments. Mais son regard s’accroche à la silhouette blonde qu’elle veille depuis trois jours. Immédiatement le souvenir de Nate surgit à nouveau dans son esprit et d’un seul mouvement de corps elle rattrape la jeune femme qui s’éloigne déjà dans le couloir. « Mademoiselle Borgia ! Chiara attendez ! » Elle la rattrape facilement Idunn, et son regard vient glisser sur le visage aux courbes pures de la jeune femme. « Auriez-vous le temps de faire prendre une petite pause dans l’immédiat ? J’aimerais m’entretenir avec vous à propos d’une de vos relations, si vous voulez bien m’accompagner dans mon bureau. » Elle est douce Idunn, elle ne veut surtout pas alarmer la jeune infirmière qui se tient devant elle. Pourtant sa question n’en n’est pas vraiment une, et sans vraiment attendre de réponse précise la viking fait un signe de la main pour lui indiquer le chemin de la pièce en question. A quelques mètres de là où elle se trouvait, Idunn ouvre la porte en verre sur laquelle son nom est incrusté en lettres fines. D’un pas leste elle contourne son bureau afin d’atteindre le petit frigo dissimulé derrière une porte de bois et elle en tire une petite poche de sang. Car en vérité les heures ont été longues pour elle depuis sa dernière pose. Arrivée tôt dans l’après-midi grâce à sa voiture aux vitres teintées et son chauffeur attitré, elle sent la fatigue tirer sur ses nerfs et la faim commencer à la faire doucement souffrir. « Je vous offre un encas ? Je n’ai que du B+ à proposer, je suis navrée. » Elle se tourne vers Chiara tout en vidant la poche de sang dans sa propre bouteille hermétique, prête à en sortir une deuxième si la blonde qui lui fait face en manifeste l’envie.


© Artchie

Idunn & Chiara

For curiosity create new relations

« Vous êtes un vampire mademoiselle. » Le genre de phrase qui constitue ton quotidien. C’est surprenant pour les gens qu’une vampire puisse travailler dans un hôpital. C’est vrai que ce n’est pas toujours facile pour toi mais tu as appris avec les années à vivre avec cette odeur du sang, les guerres t’y ont aidé. Toi qui pensait qu’il serait plus simple d’être infirmière que médecin, c’est sans doutes là qu’à été ta première erreur. Tu ne dors presque plus, tu ne manges que lorsque ça devient nécessaire mais tu es en vie, si on peut appeler ça ainsi. Tu arrives à avancer, si ton coeur battait, il le ferait sans nul doutes à chaque inspiration que tu prendrais et c’est tout ce qui compte. Dans cet hôpital, certain n’ont pas cette chance, celle que tu as eu en tout cas. « Oui jeune fille et si tu ne veux pas qu’il t’arrive des problèmes, tu ferais mieux de dormir car crois-moi, tu ne veux pas finir comme moi. » Tu portes un regard tendre sur cette jeune enfant qui ne doit pas avoir plus de onze ans. Tes doigts passent sur sa peau brûlante pour mourir dans ses cheveux. Si seulement la froideur de la tienne pouvait suffir à faire descendre sa température, tu resterais là toute la nuit s’il le fallait, à la veiller, à faire comme si elle était ta propre fille mais elle a une famille, une mère qui t’adresse un sourire reconnaissant, comme si tu venais de faire quelque chose de surhumain alors qu’il ne s’agissait que de ton travail. « Je repasserais demain matin, quand je prendrais mon service. » Tu murmures pour la mère de l’enfant qui te répond par un simple hochement de la tête, amplement suffisant. Le visage pâle, les yeux qui se ferment presque tout seuls, te voilà naviguant dans les couloirs de l’hôpital, des dossiers à remplir à la main. Tu ne veux pas le faire mais ça fait parti du travail et déléguer ne serait pas très professionnel. Ton esprit est perdu, il est ailleurs et tu entends à peine cette voix qui t’appelle, tu ne réagis qu’à ton prénom pour te retourner et tomber nez à nez avec mademoiselle Varangr. Tu devrais probablement avoir peur mais là, tout ce que tu es capable de ressentir, c’est une profonde lassitude. « Oui ? » Tu ne soupires pas mais cela pourrait presque s’entendre dans le timbre de ta voix. Cette lassitude n’est pas fréquente chez toi mais dernièrement, tu as du mal à ralentir, à mettre le hola pour juste respirer un bon coup et penser à toi pour une fois. Tu estimes juste qu’en cent cinq dix huit ans, tu as largement eu le temps de penser à ta personne, voilà tout.Elle te parle et tu l’écoute. Tu prends soudainement conscience que vous n’avez jamais réellement échangé elle et toi mais ce qu’elle te dit là, ça te fait peur, parce que tu ne sais pas de quoi elle veut parler, et tu détestes ne pas savoir. « Je… j’ai ces dossiers à remplir mais… je suppose que je peux faire une pause de cinq minutes. » Tu as bien compris dans son regard, dans ses mots, qu’elle ne te laissait en réalité pas vraiment le choix. Tu la laisses passer devant, faire quelques pas pour ouvrir la porte de son bureau et à ton tour, tu te mets en marche pour la suivre et toi aussi pénétrer dans ce bureau que tu ne connais pas encore. Tu prends le temps d’observer un peu partout, les cadres comme les livres te semblent anciens mais tu apprécies ce qui s’en dégage. Tu ne repportes ton attention sur elle que lorsque l’odeur ferreuse du sang parvient à tes narines. « Non merci, je ne bois que lorsque c’est nécessaire. » Tu as un peu honte d’avouer cela à ta supérieure mais c’est ce que tu es, tu ne veux pas abuser non plus de sa gentillesse de t’en proposer alors que tu ne sais même pas encore ce qu’elle peut vien te vouloir. Là, debout au milieu de la pièce et les dossiers qui demeurent toujours dans ta main, tu l’observes, elle est belle. « pardon d’entrer tout de suite dans le vif du sujet mais vous avez parlé de l’une de mes relations, que puis-je pour vous ? » Ca t’intrigue de savoir ce qu’elle te veut, de savoir de qui elle parle.
AVENGEDINCHAINS