Un été caniculaire, l'air suffocant d'une petite maison modeste dans l'un des quartier pauvre de Naples, un cri traverse la nuit. Le premier-né de la famille Manzo vient de voir le jour, enfant destiné à être aimé, chéri dans une famille unie, ou presque, il est beau Celestino, sa mère en est fière de son principe. Tino, grandit dans une famille pauvre, mais heureuse, du moins c'est comme ça qu'il perçoit les choses le gamin. Curieux, aventurier, il n'a jamais été très doué à l'école. Sans doute un peu trop rêveur, bien trop libre dans son cœur que pour accepter de perdre son temps sur un banc. Malheur des parents, eux qui espéraient le meilleur pour ce fils chéri, l'espoir revint pourtant, tout n'est pas perdu. Angela, principessa, née six ans après Tino, enfant douce, rieuse, malicieuse. Elle sera appliquée, autant qu'il est rebelle. Elle est l'ange tombé du ciel, il est celui qui sera banni. Par par sa famille, pas par son dévorant désir de liberté ou d'aventure, non, par un accident stupide.


Tino il est sauvage, c'est l'enfant terrible depuis qu'il sait marché, c'est l'adolescent rebelle au coeur tendre, celui qui gueule plus fort que ses potes, mais qui embrasse sa mère quand il rentre le soir. Il est comme ça le gamin. Il sait que son comportement fait du mal. Il voudrait être meilleur. Être différent. Il fait ce qu'il peut, il voudrait que ses parents soient fiers. Il voudrait que son père travail moins, que sa mère ne se tue pas à la tâche chez les ricco, alors le soir il sort par la fenêtre de sa chambre, il va dans les beaux quartiers et il se sert de ses talents. Il est sportif le brun. Très agile aussi. Il vole comme les oiseaux de toits en toits, il entre dans les maisons qu'il rêve d'avoir, et dérobe sans jamais se faire prendre, il trempe dans des trafics d'oeuvre d'art, il travail sur commande parfois, il est doué. Comment expliquer à sa mère qu'il ne dort jamais, qu'il se contente de courir après la joie, la gloire, le bonheur, leur bonheur. Il se dévoue pour les siens, il donnerait sa vie pour le sourire de sa soeur.


Sa curiosité, c'est son talent, c'est son regard pétillant qui le rend charmant, mais c'est surtout ce regard qui lui fait gagner sa vie. L'enfant curieux est devenu photographe, il laisse son imagination le guider. Il veut tout. Maintenant et sans attendre. Il veut la vie dont il rêve, pour lui et pour les siens. Il a vingt-deux ans le grand enfant, il se balade la nuit, conscient des dangers qui peuvent rôder, mais bien trop confiant que pour imaginer être la victime du sort. Triste nouvelle, le gamin est retrouvé inerte. Retrouvé ? Non. On ne l'a pas laissé dans la rue le beau brun, il a été attaqué par une bête, un sauvage hors de contrôle, il a survécu miraculeusement, Dany à son chevet, précieux mentor, responsable de cette nouvelle vie qui s'offre, mais surtout le responsable de sa chute. Tino ne rentrera pas chez lui, il est trop abîmé par la vie, il ne veut pas inquiéter ses parents, alors il invente des raisons, mais ses géniteurs ne sont pas crédules, respectueux cependant, ils ne poseront pas de question.

Les jours ont passés, Tino n'est jamais rentré chez lui, pas vraiment, trop différent, trop à fleur de peau, trop violent, le gamin est devenu une bête qui craint de blesser ceux qu'il aime plus que tout. Il a prit la route de Rome, Dany à des amis qu'il dit. Il lui apprend tout ce qu'il sait, le gamin est bon élève, lui qui est devenu un loup par obligation, apprécie sa nouvelle condition. Il n'a pas d'adresse fixe, il ne s'attache pas. Il vit sa vie comme il l'entend l'enfant. Charmeur, amoureux des mots, des filles, il élève la drague au niveau de discipline olympique, rien ne lui fait peur, ni l'espèce, ni la condition, il se sent libre. Il se sent bien. Malgré les tensions, la rébellion, il prend ce qu'il estime être important, il donne juste ce qu'il faut pour assurer sa place dans la meute, mais il reste en dehors la plupart du temps. Loin de lui l'envie d'être attaché, il n'est pas de ces chiens qu'on tient en laisse. Encore moins depuis la mort de Dany, assassiné froidement dans une ruelle sombre. Le gamin est devenu homme, se retrouver seul change bien des choses, il réfléchit un peu plus, mais ne fait toujours pas les bons choix. Stupido.