Ta respiration était rapide. Tu te sentais frôler la perte de contrôle totale sur toi-même. Il y avait une partie de toi qui maudissait cette soirée, qui maudissait cette rencontre. Peut-être que tu aurais dû rester loin d’elle, ne jamais l’approcher, ne jamais l’aborder. Après tout, elle restait une Grimaldi. La haine et la rancoeur qu’ils vouent envers ton espèce est aussi grande que l’univers. Ils sont tous nés pour tuer, pour chasser les créatures obscures comme toi. Alors, espérer une belle entente, ou ne serait-ce qu’une discussion calme et polie s’avère frôler l’impossible Tu as eu de l’espoir quand tu n’aurais jamais dû. Le côté réaliste de ton esprit semble absent. Il semble oublier devant qui tu te tenais quelques minutes plus tôt. De même que lorsque tu étais auprès de Jeremiah. La difficulté que tu avais pour croiser son regard, pour entendre sa voix… Jamais tu n’aurais cru que les choses deviendraient autant hors de contrôle, autant déprimante pour toi. Au fond, tu restais le même homme. Au fond, tu gardais les mêmes valeurs. Ce n’était que ta couleur de peau ainsi que ton régime alimentaire qui était différent. Tout le reste, c’était encore toi. Encore Paolo l’ancien Néphilim toujours prêt à combattre, toujours prêt à se sacrifier pour sa famille ou pour une bonne cause. Ce que tu avais fait. Te sacrifier pour ta famille lors de cette mission suicide qui ruina ton existence, il y a un an. Le regard rivé dans le vide, tu serre les poings. À un niveau que tu sens quelques gouttes de sang couler le long de tes paumes avant de tomber au sol. N’y portant pas la moindre attention, tu cherche à retrouver un minimum ton calme. Tu prends de grandes inspirations, tu tente de distraire ton esprit. Ce qui s’avère être bien plus ardu que tu ne l’aurais cru. Levant l’un de tes poings, tu frappe sur la surface devant toi. Aucune impression de douleur ne parvient à ton cerveau. La seule chose qui attire ton attention, la voix qui retentit derrière toi. Les notes un peu plus aigu te font constater qu’il s’agit d’une demoiselle, avant même que tu pivote. Tentant toujours de prendre ton calme, tu mets un court moment avant de te retourner, faisant ainsi face à la jeune femme. Son visage te semblait légèrement familier, mais sans plus. “Tu veux quoi?” Lui demandes-tu, sèchement. Ta voix est grave, forte et froide. Tu n’avais pas réellement envie de te faire déranger alors que tu venais de terminer une conversation peu agréable avec Vega. Mais, tu ne pouvais simplement prendre la fuite, simplement quitter le château. Alors, tu te contente de rester là et hurler sur la première venue. Ce que tu regrette assez rapidement. Ce n’est pas pour autant que tu t’excuse. Peut-être que ta culpabilité soudaine ce lit sur ton visage, peut-être que non. Selon ce que désire la jeune femme, tu choisiras la réaction que tu lui fourniras. Pour l’instant, tu reste ainsi. Le vampire solitaire et colérique que tu es.

507 mots
AVENGEDINCHAINS

Paolo & Luna

Wrong time, wrong person

Soirée qui t’ennuie, où tu ne te sens pas la plus à l’aise. Lightwood qui côtoient les Lovelace, qui côtoient les Grimaldi. Si ce n’était pas aussi grotesque, tu pourrais sans doutes en rire. Rien ni personne n’a quoique ce soit en commun et tu ne cesses de te demander ce que toutes ces supercheries veulent vraiment dire. Tous des assassins. La voilà la vérité dans laquelle tu t’enfermes, dans laquelle tu évolues parce que c’est tout ce qu’il y a de vrai pour toi. Une vérité que tu n’as jamais prononcé à voix haute, simplement parce qu’elle ferait trop de mal autour de toi. C’est beaucoup trop il supportable pour toi. Tu jettes un regard désolée à Ezekiel, tu as essayé pour lui mais tu ne tiens plus dans cette pièce remplie d’hypocrisie. Il te faut prendre l’air, peut-être crier au monde entier combien tu détestes tout ceci, tu ne sais pas vraiment. Tu prends la direction des jardins, tu suis les lumière, le verre à la main, ne cherchant que la solitude. Tu te sens complètement dingue d’avoir accepté de venir mais ça a aussi du bon de pouvoir voir de nouveau visage, en retrouver d’autre également. Le calme de l’extérieur contraste merveilleusement avec le brouhaha incessant dont tu as été la victime à l’intérieur. Tu es reposée, enfin. C’est ce que tu crois tout du moins jusqu’à ce que ton regard se pose sur une silhouette que tu aperçois au loin. Tu l’observes d’abord de là où tu te trouves et finalement tu te rapproches. Suffisamment en tout cas pour le voir distinctement frapper le sol de ses poings. Un geste qui t’amuse, un geste qui te fait sourire et le rire qui s’échappe de tes lèvres, doux et aériens, tu ne le retiens en rien. Son regard sur toi est bien le dernier de tes soucis, il pourrait bien te sauter à la gorge que tu le laisserais faire, juste pour avoir le plaisir de le tuer par la suite. Radicale, tu l’es sans doutes un peu trop. Tu aimes aussi flirter avec le danger sans te poser de question. « Mais qu’a bien pu faire le pauvre sol à un vampire comme toi ? » Tu n’es pas dupes, tu sais évidemment que c’est un vampire bien qu’il ne soit pas totalement proche de toi. Tu joues un peu trop, ton comportement est des plus détaché et agaçant et c’est ce que tu désires le plus, t’en fichant qu’il s’agisse d’une créature de la nuit. Tu ne sais pas pourquoi ça compte tant mais ce soir, tu as juste décidé que tu ne te prendrais pas la tête car ça n’en vaut pas la peine. « Ce que je veux… voyon voir. » Tu reprends ses mots, jetant des regards à droite et à gauche pour finalement aviser un petit banc de pierres sur lequel tu prends place. Les deux mains d’abord sur tes genoux, c’est ton coude droit qui vient prendre place sur ceux-ci, ta main soutenant ta tête quand ton regard reste rivé sur la créature devant toi. « Que tu ranges les crocs Vampirella. Le rôle du grand méchant ne te sied pas du tout au teint. T’es assez pâle comme ça. » Des mots que tu ponctues d’un sourire angélique, d’un regard qui en dit long sur tes pensées que tu veux juste provocante, juste assez pour voir jusqu’où il ira. Tu sais que tu ne crains ici, dans les jardins du château. Encore moins parce que tu es armée, tu as sur toi ta stèle, tu as sur toi un poignard. Juste au cas où.