Comment as-tu vécu la révélation du monde obscur ? Quel fut tes sentiments ? As-tu été angoissé, perplexe, apeuré ? : Il était petit. Il pleurait toujours son père, peinant à se faire à l'idée qu'il ne reviendrait plus auprès de lui. Alicante lui était encore un peu hostile. C'est sa mère qui lui a tout expliqué, le prenant sur ses genoux pour lui raconter que le monde avait définitivement changé. Son innocence était déjà fissurée. Il avait déjà été confronté au chaos, au deuil. Après avoir perdu son père, la révélation du monde obscure n'avait rien d'insurmontable.
Maintenant qu'il a grandit et qu'il est en âge de prendre la pleine mesure de ce que cela signifie, force est de constater ça ne change pas grand chose aux yeux de Cam. Sa mission et son devoir envers les humains restent totalement inchangés. Quoi qu’il arrive, il demeure un chasseur d’ombres et il accomplira ce pour quoi il est fait et a été entrainé. Les nouvelles connaissances des humains n'assurent en rien leur sécurité bien au contraire. A vrai dire, Cameron ne les a jamais trouvé aussi follement vulnérables qu'à présent.

Suite à la chute de l'enclave, la prise de pouvoir des Créatures Obscures, qu'as-tu fais? T'es-tu battus ou encore, as-tu pensés que ce n'était que temporaire? Ou as-tu pris la fuite ?  : Il n’était qu’un gamin quand le monde a commencé à partir en cendres. Il a suivi sa mère et sa sœur, trouvant refuge à Alicante puis à Londres. Il n’était pas non plus un bambin et garde des souvenirs très clairs du chaos duquel il a été témoin. Il se souvient d’Alicante, ville de lumière agonisant dans le cri et dans le sang. Il se souvient du désarroi et de la peine. Il se souvient de sa mère, le pressant pour s’échapper de la ville. Il se souvient de ses grands parents, morts au combat. Et la guerre continue. Les années passent et les choses ne s’arrangent pas, au contraire.
Il n’a plus rien d’un gosse, Cameron. Il va sur ses trente ans et il n’y a plus une once de vulnérabilité. Il a perdu depuis longtemps ses douces rondeurs d’enfant.
Il est aujourd’hui l’homme qu’il était destiné à venir. Un combattant. Un soldat. Il ne supportera pas de demeurer inactif. L’idée de se terrer comme un rat le rend malade.
Constamment coincé entre sa mère et sa sœur, il demeure entre elles deux, à l’étroit. Il n’a pas envie de s’adonner aux meurtres de créatures obscures mais ces dernières lui laissent-elles le choix ? Doit-il se laisser mourir par grandeur d’âme ?
Il ne cesse de se demander ce que son père aurait fait. C’est la rengaine de Diane. « Papa n’aurait pas voulu ça. » Mais personne ne sait ce que Jace Herondale aurait fait en pareil cas. Plus que tout, Cameron aimerait pouvoir lui parler en ces temps troublés. Il voudrait savoir ce qu’il ferait à sa place.

Lors de l’épidémie, as-tu été capturé ? Si oui, comment gères-tu les conséquences ? Comment t'es-tu enfuis? Si non, des proches ont-ils été touchés, sont-ils morts ? Comment as-tu vécu cette maladie ? : Il n’a pas été capturé. Il a été impacté par tout ça, malgré tout. Il n’a tiré aucune joie des souffrances d’autrui. Il n’a pas une once de cruauté en lui. Il n’aurait jamais accepté de servir de cobaye, cependant et il voue une haine féroce à la brigade nocturne. Ils ont semés la peine et la destruction. Ils s’en sont pris à Athena et Cam a bien failli en crever. Encore à ce jour, il en est malade à l’idée de ce qui s’est passé. S’il devait croiser la route de l’un de ceux qui ont torturés Athena, il sait qu’il pourrait en venir à les tuer et ça lui fait peur. Cette haine destructrice l’inquiète mais il ne lutte pas vraiment contre elle non plus.

Quel rôle possèdes-tu dans la rébellion? Qu'es-tu capable de faire de mieux, ou encore de moins bien? Quels sont tes points faibles, tes points forts? : Ca peut paraître prétentieux, mais Cameron est un très bon chasseur d’ombres et il le sait. Le sang de l’ange qui coule dans ses veines, aidant un peu, mais l’habileté de Cam au combat ne tiens pas uniquement de cela. Il s’est entraîné avec beaucoup d’assiduité durant des années, gagnant en force, en rapidité et en agité au fil du temps. Il se bat avec confiance et assurance et aspire à faire honneur à son défunt paternel. Même s’il est mort quand il était encore un gamin, Cam est obsédé par le regard de son père. Jace lui semble à la fois très loin et très proche. Il veut faire honneur à son père et au nom qu’il lui a légué. Ce désir impitoyable l’a poussé à s’entraîner corps et âme pour effleurer le niveau atteins par son patriarche.
Cam est donc un sacré combattant, doué et plein de ressources. Il combat avec une aisance et un naturel honorable. A le regarder, combattre les démons semble aussi naturel que de respirer. Il se dégage de lui une grâce certaine, une belle nonchalance qui le caractère dans tout ce qu’il fait.
Malgré tout, il reste un homme avec des failles. Sa haute taille n’est pas toujours un avantage et son assurance lui cause parfois du tort. Il lui arrive de se surestimer et de le payer.
Au sein de la rébellion, il met ses aptitudes au service des autres en participant à la formation des chasseurs d’ombres. Au delà de ça, c’est son devoir de chasseurs d’ombres qui le maintiens en vie. Le climat de guerre actuel n’y change rien : Cam continue de chasser les démons avec vigueur. Il poursuit sa mission divine avec assurance, quitte à manquer un peu de prudence.

Ton avenir, tu le vois comment ? As-tu peur d’y penser ? As-tu des craintes, des angoisses ? : Il ne s’autorise pas à penser à l’avenir, Cameron. Pas en des temps aussi ardus. Le décès de son père le lui a enseigné quand il était encore petit : la vie peut s’écourter brutalement sans crier garde et davantage encore quand on la risque en permanence. Les chasseurs d’ombres sont des soldats, des combattants. Ils vivent dans le chaos et Cam adore ça. Il ne se sent jamais plus en vie que lorsque la mort lui tend douloureusement les bras. Alors oui, bien sûr, Cam veut vivre, mais il n’a pas peur de la mort. Il n’a peur du grand au revoir. Il espère mourir soit de vieillesse soit au combat, comme son papa.
S’il n’a pas peur de mourir lui-même, il vit néanmoins dans la peur constante de perdre ses proches. Sa mère, Diane, Athena… Ces trois là, parmi tant d’autres.