Ses gants en plastique le protégeaient du contact avec le métal. Il était habitué à les porter dans son travail, sa peau ne supportait pas le contact de son outil privilégié. Une habitude à prendre, mais après quelques malheureux accidents on finissait par s’en souvenir. La douleur n’était pas quelque chose qu’il trouvait désagréable mais la cicatrisation par contre… il s’en passerait bien. Landon finit de nettoyer son aiguille avant de la ranger et d’enlever cette seconde peau. Le salon n’était pas grand, un petit endroit avec trois employés et lui. Enfin… deux maintenant que Giulio était décédé de cette étrange maladie. Cela avait été un choc, rude et violent, pour eux tous. Et quelque part, Landon avait l’impression d’avoir échouer sans aucune raison. Il n’était pas responsable de cette chose. Pourtant, une petite voix s’amusait à le tourmenter et à l’inquiéter. Il soupira et salua ses employés, signe qu’il rentrait chez lui. Chez eux. Rose et Weyland ne seraient probablement pas encore rentré mais, ce n’était pas grave. Ils finiraient par arriver. Il avait simplement besoin de se poser sur un canapé, de caresser son chien et de ne pas trop réfléchir. Sa veste en cuir sur le dos, il se coule dans les rues de Rome, un bonnet sur la tête. Il n’aimait pas utiliser son glamour pour rien alors il passait son temps à porter des bonnets, des chapeaux et autres accessoires. Même chose pour les lunettes de soleil. Quand il sortait, il ressemblait à une star étrange. Son appartement n’était pas si loin à pieds. Enfin, il ne trouvait pas que cela soit si loin. Il rentra dans l’immeuble, et une odeur qu’il connaissait bien vint lui chatouiller les narines. Il savait parfaitement ce qu’il allait trouver. Encore un message qui venait de sa famille. Il n’avait pas envie de savoir quel larmoyant message sa mère voulait lui faire parvenir et quels reproches son père s’amuserait à lui faire. Il était bien au-delà de tout cela. Mais, il était tout de même ravi que ses parents haïssent suffisamment la Terre pour ne pas venir en personne. Au moins pour l’instant. Devant sa porte il se baissa pour ramasser le message à l’odeur de la Faërie . L’énorme chien-loup qui l’accueillit à l’arrivée lui arracha un sourire. Ils eurent une petite conversation avant qu’il ne s’assoie dans le canapé, son compagnon préférant retourner dans son énorme panier. Il regarda ce message sans l’ouvrir. Ses relations avec sa famille n’étaient pas… au beau fixe. Plus depuis longtemps. De toutes les manières, entre son père et ses deux femmes, dont sa mère… il n’arrivait plus à vivre. Il faut dire qu’il n’avait épousé sa mère que pour avoir un héritier aux affinités canines. Il n’y avait pas d’amour entre eux. Juste une relation étrange. Son autre femme était une Faë féline. Oui. Ne cherchez pas la logique. Beaucoup de monde ne comprenait pas non plus comment cela pouvait fonctionner. Ou comment la mère de Landon n’avait pas encore assassiné son époux. Mais, leur plus grand désaccord reposait sur la famille humaine qui l’avait élevée.
Assassinée, tuée parce qu’elle avait eux le malheur d’élever un fée. Et si il s’en était sortie grâce à l’intervention de ses parents biologiques, sa famille humaine avait périt alors qu’ils auraient pu être sauvé. A 17 ans, tout cela lui avait fait un choc. Et il n’avait jamais été capable de pardonner cette injustice. Il envoya valser le message sur la table basse. On ne pouvait pas dire que sa vie en Faërie avait été un conte de fée. Sans son frère aîné, il se serait sans doute fait manger par plus fort que lui. Et puis les différentes meutes canines qui peuplaient le domaine de son père avaient été des interlocuteurs de choix

Mais il ne voulait plus penser à ces années à la Faëire. Depuis qu’il était venu sur terre en 2000 sa vie était nettement meilleur. Il existait enfin en dehors de l’ombre que son père s’était construit d’un héritier. Son frère n’avait pas compris. Mais, il n’avait jamais eux la même vie que son plus jeune frère, il n’y avait jamais eux ces préconçus sur ses épaules car son affinité avec les félins n’allait pas de paire avec le nom O’Conchuir. Être tatoueur lui avait apporté une certaine stabilité, un certain renouveau. Depuis Alicante et la bataille, il en avait eu bien besoin. Il aimait son quotidien monotone mais l’apparition de la mystérieuse Rose l’avait bousculé dans son habitude. Belle, intrigante, elle avait su attirer son attention. Elle avait su capturer son cœur de la plus douce des manières. Depuis, il en était encore plus heureux. Elle l’avait acceptée, lui et ses différences, cette femme si forte et pourtant si vulnérable avait fait tomber les murs de son cœur. Et Weyland n’avait fait que rendre les choses encore plus extraordinaires. Même si Landon n’était pas encore aussi à l’aise avec lui qu’il ne l’était avec elle.