Tu ne sais pas ce qui t’a pris à accepter ce défi lancé par tes collègues. Il faut dire que la Saint-Valentin est devenue une fête horrifique pour toi. Depuis le décès de ton mari, tout ce qui a un rapport de près ou de loin avec l’amour, te rend fébrile. Et ne t’inspire qu’une profonde indifférence. La plaie est probablement toujours ouverte, tu en es consciente. Tu sais que ce n’est pas une histoire à balayer aussi facilement, à oublier comme si ce n’était rien de très important. Au contraire, t’y penses toujours. Tu fais des cauchemars parfois où tu revis la scène encore et encore, en boucle jusqu’à te réveiller en sanglots. Tu n’en parles jamais, discrète sur ta vie privée. La seule au courant est la chef de ta meute, celle qui t’avait sauvé et celle grâce à qui tu respires toujours. Tu pensais pouvoir passer la journée dans le labo, travaillant comme tu sais le faire sur l’épidémie. Tes collègues n’étaient pas de cet avis. Ils t’avaient titillé. Tu n’en es pas capable, disaient-ils, avec cet air arrogant sur la tronche. Tu n’as supporté qu’on doute de tes capacités alors tu as accepté ; tu vas participer à l’animation de cet étrange sorcier au sourire loin d’être naturel. Tu vas aller jusqu’au bout rien que pour prouver leur ineptie d’avoir douté de toi. Te voilà, pénétrant dans l’antre étonnement éclairée. Le soleil te caresse le visage et ça te fait du bien. Tu fermes les yeux un instant pour profiter, ne remarquant pas que la porte derrière toi, c’était fermée. Tu préfères commencer à explorer les lieux. Rien de bien dégoulinant d’amour. Au moins, penses-tu. Au moins tu ne risques pas d’avoir une overdose de fleurs et autres niaiseries du genre. Tu te mets à attacher ta tignasse blonde et sauvage. Tu dois être concentrée, tes sens doivent être à leur maximum. Tu es jeune Calypso. Un bébé et pourtant, tu es une louve affirmée, capable de détecter le danger avant qu’il ne se présente. Tu fais un pas en avant mais tu t’arrêtes. Tu entends des pas derrière toi. Suspicieuse et prête à attaquer, tu te retournes et tu t’arrêtes avant d’assigner un coup à cette deuxième personne. Ses traits te sont familiers. Ses cheveux longs, sa carrure imposante et pourtant, une aura bienveillante se dégage de lui. Quand tu croises son regard particulier, tu le reconnais. « Désolée, j’ai failli te taper. » Pourtant, ton expression n’offre aucune apologie. Tu es concentrée à l’observer davantage. « Rayel c’est ça ? On s’est rencontrés à l’hôpital. Grâce à tes dons, mes camarades sont sauvés. » Et pour ça, tu lui en es reconnaissante. Les loups-garous de ta meute avaient été la cible d’un attentat sur lequel tu enquêtes toujours. Tu pensais en perdre plus d’un ce jour là mais tes peurs s’étaient évaporés quand tu l’avais vu à l’oeuvre. Il avait sauvé tout le monde grâce à sa magie. « Donc merci pour ce que tu as fait. » Tu sais faire preuve de gentillesse quand il le faut. Mais pas toujours, ça dépend de ton humeur sûrement. Et puis, tu ne le connais pas. Tu ne peux te permettre de faire preuve de mauvaise foi, dès le début vu les idées qui germent dans ton esprit.

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Tu ne sais pas ce que tu fais là Rayel, vraiment pas. La saint Valentin. Concrètement, tu ne l’as jamais fêté, à tes yeux, le plus beau des cadeaux est celui qu’on offre par simple envie et non pas parce qu’il s’agit d’une fête qui vous l’impose. Tu n’as jamais vraiment compris ce principe, et tu ne le comprendra certainement jamais d’ailleurs, mais pourtant tu es là, prêt à participer à une animation prévu pour cette fête des amoureux et alors que tu te laisses embarquer de l’autre côté de cette porte étrange, tu te demandes encore qu’est-ce que tu peux bien faire là. Mais c’est trop tard, tu n’as plus moyen de faire demi-tour désormais, tu as joué le jeu et tu n’as plus qu’à assumer. Tu aperçois quelqu’un devant toi, tu aurais dû te douter qu’en venant seul dans ce genre d’endroit on ne te permettrait pas de vivre l’aventure réellement seul, après tout cette fête est la fête de l’amour, et pour vivre un amour, il faut au minimum être deux, voilà pourquoi tu lèves les yeux au ciel en te traitant mentalement d’idiot. Oui tu es un idiot de t’être pointer ici, il n’y a pas d’autre mot pour ce genre de comportement. Mais alors que tu es perdu dans tes propres pensées, alors que tu t’insultes toi même, voilà que la personne que tu ne faisais qu’apercevoir se retrouve soudainement très proche de toi mais surtout à deux doigts de te frapper. D’un mouvement de peur et certainement de défense instinctive, tu fais un pas en arrière et ton pied se retrouve en déséquilibre par le mélange d’un caillou mal placé et de la loi de l'apesanteur qui t'entraîne au sol. Tu as beau essayer de retrouver ton équilibre en te rattrapant à cette branche à côté de toi, tout ce que tu parviens à faire c’est que cette dernière se coince dans la manche de ton vêtement de sorte à ce qu’il se déchir sans que tu n’y puisse rien. Tu laisses entendre un rire lorsqu’une voix de femme se fait entendre, t’offrant des excuses vis à vis de la situation alors que tu te redresses en observant tes affaires qui ne ressemble plus à rien, montrant tout une partie de ton corps, tel que ton bras et la naissance de ton pec. J’ai cru remarqué ouais, tu m’as surtout fait tomber en fait… Un nouveau rire t’échappe alors que ton regard devient beaucoup plus interrogateur désormais, posant du coup le violet de tes yeux pour la première fois sur elle. Elle semble te connaître, ou du moins, elle connait ton prénom et l’endroit où te trouver la majorité du temps. Tu l’observes sans un mot dans un premier temps, tu ne cherches pas qui elle est, tu te souviens très bien d’elle en réalité, il faut dire que depuis ta perte de mémoire totale, tu fais constamment travailler ta mémoire actuel pour que plus jamais cela ne t’arrive, parce que tu as peur d’oublier le moindre détail de ta vie de nouveau, alors oui Tu reconnais très bien la louve devant toi. Si tu l’observes de la sortes c’est certainement parce que pour le coup tu la vois dans un cadre totalement différent, et tu découvres la beauté qui émane d’elle, plutôt que la peur et l’urgence qui tu avais découvert chez elle lorsque tu as dû donner un coup de main pour sauver ses amis. Je n’ai fais que mon travail… Toi c’est Caly… Calypso, c’est ça ? Tu es un sorcier Rayel, tu pourrais être comme la majorité de ces êtres obscures, être imbus de ta personnes ou bien te sentir au dessus du lot, mais ce n’est pas ton cas, en réalité, tu te sens bien plus humains que sorcier en ce qui te concerne même si tu ne peux nier ta vraie nature et c’est pour ça que tu considères le fait de sauver les gens comme ton travail, c’est ce qu’il a été pendant des années, et ce, jusqu’à ce que le monde obscure se montre à découvert, et même depuis tu ne veux pas que ça change, même si tu dois bien avouer que depuis l’épidémie, tu soigne de manière plus humaine que magique, de peur de faire une connerie. Ta magie, tu ne l’utilises qu’en cas d’extrême urgence, et cela avait été le cas ce jour là, et si tu n’avais pas vraiment eut l’occasion d’en savoir plus sur eux, d’être sûr que tout avait bien marché pour chacun d’entre eux, tu profites de cette nouvelle rencontre pour prendre des nouvelles. Il n’y a pas eut d’effet secondaire ? Je veux dire… Tout le monde va bien désormais ? Cela peut paraître étrange comme question, mais tu te vois mal lancer un “depuis l'épidémie je risque de tuer toute personne que je veux soigner” cela risquerait de jeter un froid que tu ne veux pas ressentir. Alors tu t’en tiens à cette seule question, espérant qu’elle y réponde sans trop en poser en retour.

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On dit que tu es parfois un peu trop sur la défensive. Qu’il suffit d’un petit bruit, un petit craquement de bois pour réveiller tes sens, te mettant dans une position de combat. Tu t’es moquée d’eux, tes amis. Non, tu n’es pas similaire à un félin prêt à attaquer tout ce qui bouge. Tu as juste un instinct de survie plus supérieur à la normale vu ton expérience passée et les mois passées dans la forêt, toute seule. Maintenant que tu vis cette situation, tu te rends compte que tes amis, n’avaient pas tort. Le pauvre jeune homme est ta nouvelle victime. Il a été tellement surpris qu’il a trébuché sur un caillot. Tu voulais le rattraper à temps pour éviter une chute certaine. Tu as tendu les bras pour attraper le sien mais la loi d'apesanteur se moque bien de vous. Tu n’arrives que toucher son t-shirt qui se déchire sous l’impact de la chute mais aussi de ton mouvement de pseudo aide. Au début, c’est une expression choquée qui s’immisce sur ton visage. Ensuite elle se fait transformer par la honte. Tu voulais l’aider mais enfin de compte tu n’as fait qu’empirer les choses. Alors tes mains plaquées sur ton nez et tes lèvres, tu chasses ta froideur naturelle pour une expression moins accablée et plus amusée. Et au final, tu éclates de rire quand tu écoutes le sien. C’est vrai que, la situation aussi chaotique qu’elle puisse être, peut aussi se révéler comique. « Je suis vraiment désolée » Et tu l’es, rien qu’en regardant son haut à moitié déchiré. Vous vous connaissez. Vous vous êtes rencontrés la première fois dans des circonstances moins glorieuses. C’était lors de l’attaque contre ta meute. Une journée horrible que tu préfères oublier même si tu gardes en tête, les recherches afin de retrouver le ou les coupables. « Oui c’est bien ça ! » Ca te surprend qu’il se rappelle de toi ou peut-être que si. Tu n’avais pas pu garder ton calme ce jour-là. Tu hurlais sur les médecins pour qu’ils aident tes camarades. Certains t’avaient catalogués comme l’hystérique du service. Et encore une fois, tu as honte. Par contre, quand Rayel était arrivé, tu t’es calmé parce que t’étais certaine de sa capacité à soigner tout le monde. Et puis, faut dire que ses yeux d’une couleur loin d’être conventionnelle, t’avait marqué. Sa question ne te choque pas. Après tout, ce n’est pas rare qu’un médecin désire suivre les étapes de guérison de ses patients. « Ah oui oui ils se portent bien, tous. Grâce à toi » Dis-tu non sans lui offrir un petit sourire franchement reconnaissant. C’est l’une de tes peurs ça pour ne pas dire, ta peur la plus viscérale. Celle de perdre tous ceux qui te sont chers. De les voir disparaitre l’un après l’autre. Tu as déjà vécu cette situation et tu pries tout, le ciel, dieu, une quelconque entité divine, pour que cela ne se produise plus. « On avait peur de les perdre enfin, j’avais peur de les perdre. Voir ceux à qui on tient partir sans qu’on ait les moyens de les aider ou les garder auprès de nous … c’est ... » Tu ne trouves pas le mot. Douloureux ? Non, plus que ça. C’est plutôt « Insurmontable. » Oui, c’est probablement ça. Tu secoues la tête. Tu ne sais pas ce qui t’a pris pour avouer une telle peur à un total inconnu. Tu ne veux plus y penser, c’est préférable d’avancer. « Bien. On va découvrir ce qui se passe par ici ? Ce Baba Vaudou ne m’inspire pas confiance surtout avec un nom pareil » Tu grimaces d’une manière comique. C’est vrai. Qu’est ce qu’il a bien pu faire dans sa vie pour hériter un titre aussi ridicule ? En tout cas, il ne te fait pas peur, ni lui ni sa magie. Tu commences alors à explorer l’endroit où les arbres vous encerclent par tous les côtés. « Alors, qu’est ce qui t’a emmené par ici ? La curiosité ? » Demandes-tu sans le regarder, un peu trop concentrée à regarder là où vous avez atterri. Même si ce Baba Vaudou ne te fait pas peur, tu restes tout de même vigilante.

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