J'enfile ma veste et ne réponds même pas à la phrase de mon père. De toute façon, j'ai tord, il a raison et Lore-Ann aussi... Tout ça pour des broutilles ! Je claque la porte de l'appartement et m'éloigne en marchant vite. J'ai envie de courir, mais je sais que les voisins n'aimeront pas, ils n'aiment déjà pas quand mon père hausse la voix contre moi... Il a une grosse voix mon père et en plus, avec son allure de rustre sortit du fin fond de la forêt, je crois qu'il fait peur à tous nos voisins. Le point positif, c'est qu'on est tranquille.  Arrivé dans la rue, je soupire et j'en ai les larmes aux yeux, à croire que mon propre père ne me fait même pas confiance. Évidemment, que j'ai un stock d'allumettes dans ma chambre ! Et puis elle ne pouvait pas se taire Lore aussi ? Je serre les dents et ravale un hurlement de frustration et de colère. La pleine lune est encore loin, mais j'ai bien envie de me transformer maintenant et de courir dans la forêt à l'extérieur de la ville. J'emmènerais Louis avec moi lors de notre prochaine transformation, cela ne nous fera pas de mal de courir ensemble. Je pousse un long soupir et ferme les yeux quelques secondes. Et je commence à marcher, peu importe ou j'irais, ça sera toujours mieux que chez moi. Si je décidais de revenir maintenant, je me prendrais certainement l'engueulade du siècle. Et puis, je suis trop en colère pour rentrée. Je mets mes mains dans mes poches et mes doigts entrèrent en contact avec un objet familier. Un sourire étrange se dessina sur mes lèvres tandis que je sortis l'objet en question de ma poche pour me le mettre en face des yeux. Un briquet. Excellant ! C'est le seul objet que j'ai sur moi, je n'ai pas d'argent, pas de carte d'identité et la nuit commençait doucement à tomber. Mais qu'importe, je n'ai peur de personne de toute façon donc je n'ai rien à craindre, n'est-ce pas ? Je pris la direction du quartier de Trasteviere, vu l'heure, c'est là où il y a le plus de monde, je pourrais me fondre dans la masse plus facilement. Personne ne fera attention à une adolescente qui déambule. Je joue avec mon briquet entre les doigts et cherche l'endroit propice pour commettre mon forfait. Il me faut un lieu isolé, mais pas trop, où personne ne sera blessé. Je suis peut-être une pyromane, mais je ne suis pas vraiment une criminelle. Bon j'ai quand même enflammé le gymnase de mon ancien lycée et le casier d'une de mes camarades il y a pas si longtemps, ce qui d'ailleurs, m'avait valu un rappel de la part du directeur. Je suis une élève "sensible" comme il aime dire et je sais qu'au fond, il voudrait que mon père me fasse enfermer ou soigné. En passant près d'un bar, je vole un verre avec de la vodka dedans. Parfait, cela m'aidera à allumer mon feu de joie. Un léger sourire mauvais collé sur les lèvres, je cherche désormais l'endroit parfait. Et je ne tarde pas à le trouver. Des poubelles. Cela ira parfaitement. Je regarde autour de moi et trouve de vieux journaux, encore mieux. C'est comme si je préparais un barbecue, sauf que la, il s'agissait simplement de détente. Voir un feu que j'ai allumé s'embraser me détends. Le principal a certainement raison à mon sujet, je suis folle, mais pour le moment, je n'ai aucunement l'intention d'arrêter. Et puis, je sais me contrôler en règle générale ! Mais cette pulsion, il faut que je l'apaise et je n'y arriverais qu'en allumant ce putain de feu. Pourtant, je prends mon temps, je sais que je serais frustrée si ça ne se passe pas comme je le veux. Une fois que tout fut mis en place, je pris place sur les escaliers et pris le temps de respirer un bon bol d'air. J'étais encore furieuse, mais ma fureur avait tendance à se calmer, maintenant que je savais que j'allais brûler quelque chose. J'entendis des bruits de pas un peu plus loin, mais n'y fit pas vraiment attention dans un premier temps. Je me retourne vers la ruelle et je sens les muscles de mon corps se tendre, je sens une odeur de parfum, agréable en soi, mais qui n'avait rien à faire là. " Je sais qu'il y a quelqu'un ! Montrez-vous !" J'espère vraiment que ce n'est pas un chasseur, sans quoi, je devrais jouer la petite fille ignorante dans l'espoir de le berner. Et si ça marche pas, je n'ai qu'un briquet et des poubelles imbibées de journaux et de vodka sous la main... Peux mieux faire non ?

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Je sais que je dois assouvir cette envie, celle de mettre le feu à quelque chose. C'est plus fort que moi et je sais que je serais frustrée, si je ne le fais pas. Et ça restera dans un coin de mon esprit, jusqu'à occupé toutes mes pensées et me pousser à le faire en pire. Puis une poubelle, c'est quoi ? Ce n'est pas la première que j'incendie et certainement pas la dernière. Certains diraient que ça ne tourne pas rond chez moi, c'est très certainement vrai. Depuis la mort de maman, j'ai laissé libre court à cette pulsion que je bridais avant qu'elle ne succombe à la maladie. Ce n'est pas la première que j'incendie et certainement pas la dernière. Et étrangement détendue après avoir commis mon forfait. J'en tire même un plaisir malsain. Mais je suis normale, je ne suis qu'une adolescente à qui on ne peut rien reprocher, en apparence du moins. Jolie petite poupée blonde, je joue parfaitement l'ignorance quand je le veux, mais je sais aussi être redoutable. J'étais tellement absorbée par mes préparatifs et l'excitation croissante que j'en ressentais, que je ne faisais plus réellement attention à ce qui se passait autour de moi. Je verse la vodka et j'étais sur le point d'allumer, quand je sentis cette présence dans mon dos. Demandant qui c'est, une simple voix me parvint, me disant que la vodka était faites pour être bue et pas gâchée de la sorte. J'eus une légère grimace, ce n'était pas faux, mais s'il n'y avait que ça, j'irais chiper un verre un peu plus tard. Il y avait tellement de monde que personne ne ferait attention à moi et à ce que je faisais. Et quand elle fait un pas en avant, j'en fais un en arrière, veillant à garder une distance raisonnable entre elle et moi. Je n'ai pas d'autres issues que l'allée derrière elle, les murs étant trop hauts et le grillage également. Tant pis. J'avais pour moi la force et la vitesse et la fougue de la jeunesse si les choses doivent mal se passer. Cela ne sera pas la première fois, je suis une louve, papa disait que je devais faire attention, qu'un jour, je pourrais bien être traquée et ne jamais rentrée à la maison. " C'est de la vodka bon marché. Vous aurez juste mal au crâne demain, si vous buvez cette horreur." Je souris, dans l'attente de savoir ce qu'elle me veux, ce qu'elle est venue faire. Elle aurait pu passer son chemin, elle aurait pu alerter les autorités.. Et pourtant, elle est là, face à moi, dans l'attente que je mette le feu. Un air de surprise se dessina sur mon visage quand elle reprit la parole. M'incitais t'elle à mettre le feu ? Certes, c'était mon envie première, mais... Jamais personne n'avait assisté à ça. Je la regarde, attentivement. Elle est belle, bien que trop d'ailleurs. Son odeur n'est pas humaine, ce n'est pas non plus une louve. Sorcière ? Aucune idée. Et je m'en moquais. Je restais sur la défensive, malgré l'air qu'elle se donnait. Un peu trop hautaine sans doute. Je joue avec mon briquet, sans la quitter des yeux, je n'ai pas confiance, je ne sais rien d'elle. " Pour que vous alliez me dénoncer ensuite ? Aucune chance." Pourtant, je devais le faire, la pulsion était forte et si je retournais chez moi en étant aussi énervée, papa n'allait pas me louper. Ni Lore et je n'avais aucunement envie d'écouter leurs remontrances au sujet de mon comportement. Je me mords la lèvre inférieure, en proie avec moi-même et un conflit intérieur d'une grande violence. J'inspire, joue une dernière fois avec mon briquet avant de sortir une pochette d'allumettes. J'en allumai une, mis le feu au paquet et le jetai sur la vodka. Il ne fallut qu'une poignée de secondes avant que tout s'embrase. " Oups..." J'eus l'ombre d'un sourire aux lèvres, tandis que je tournais la tête vers cette poubelle qui prenait feu. Mon sourire devenait plus grand, plus amusé, plus vrai. Et je sentais cette pulsion destructrice commencé à s'apaiser. Mais je n'oubliais pas cette femme. " Vous êtes qui au juste ?" J'aurais peut-être dû lui demander ce qu'elle était... Je fourre les mains dans mes poches et j'attends sa réponse, tout en l'observant. Son parfum sentait bon, mais je savais qu'il devait être hors de prix. J'espérais juste que ce ne soit pas une chasseuse, cela dit, ça aurait été une drôle de tenue..

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Je la regarde du coin de l'œil tout en allumant ce petit feu. Elle semble s'amuser et moi, j'ai du mal à cacher l'excitation qui me gagne à chaque fois que je joue avec des allumettes et que je sais que je vais pouvoir assouvir cette envie qui en était presque trop envahissante. Papa pensait que ça me passerait et il n'y prête pas réellement attention, il faut dire qu'il est bien occuper. Mais, moi, je sais que c'est là et que ça ne partira pas et comme on dit si bien, pas vue, pas prise. Sauf ce soir, visiblement. Une partie de moi se sent rassurée qu'elle ne me dénonce pas. Je sais que la pyromanie est considérée comme un trouble de la personne antisociale, mais je sais que je vais bien. Alors, je n'y pense pas, je sais que c'est là et je l'assouvis quand l'envie est trop forte, mais je peux passer des semaines, voir des mois sans rien allumer. Ce soir, c'est juste l'exaspération de ma famille qui m'a poussé à le faire. Le regard perdu dans les flammes, je sais que c'est une fascination presque malsaine que j'éprouve, mais cela ne fait pas de moi une mauvaise personne pour autant. Je lui demande qui elle est et elle décide de ne pas me répondre de la manière habituelle. Je hausse les épaules, comme si cela n'avait rien de grave, comme si ce n'était pas important. " Va pour la bonne étoile." J'eus un léger sourire et n'en demandai pas plus. Elle semblait apprécier le spectacle en tout cas. Et elle me demande si j'ai d'autres passions. Je reste silencieuse quelques secondes, le regard sur le feu. J'avais appris à ne faire confiance au premier venu, parce que les gens ne sont pas forcément ce qu'ils semblent être. Les chasseurs de créatures étaient doués pour ça, pour se faire passer pour ce qu'ils ne sont pas, pour mieux nous traquer et nous détruire. " Je tag à l'occasion, mais rien de bien artistique. Enfin si on considère que les licornes ne le sont pas." Je sais que ça peut paraître gamin, mais j'aime taguer des licornes. Ces créatures mythiques, à la robe éclatante, reflétant la pureté. J'aime le mythe, j'aime dessiner la créature. Peut-être qu'elles ont exister, peut-être pas, mais qu'importe. Puis, après tout, je ne suis qu'une gamine de dix-sept ans, je ne prends pas ça réellement au sérieux, quand bien même je suis assez douée à ce qu'on m'a dit. C'est un passe-temps à mes yeux, rien de plus. Le goût de l'interdit, la peur de se faire prendre sur le fait, l'adrénaline quand il faut fuir, c'est possiblement ce que je recherche. " Et vous, des passes-temps dans la vie ou observer quelqu'un mettre le feu en fait partit ?" Elle sort de l'ombre et j'aperçois son visage et pendant de longues secondes, je la regarde. Elle est belle, incroyablement belle, mais il y a quelque chose qui se dégage d'elle, elle possède une forte aura et j'eus un sourire quand elle reprit la parole. " J'ai dix-sept ans, donc je ne suis plus une enfant. Et je sais me défendre." Je suis une louve après tout, la fuite n'était pas la seule option qui se présentait à moi quand je me sentais en danger. Je savais me battre et me défendre. Mais... Je sentais que je n'avais pas grand-chose à craindre d'elle pour le moment. Mon instinct ne me trompait que rarement en général. Pourtant, je croise les bras, la regarde et réponds avec un sourire amusé sur les lèvres. " Et puis vous allez faire quoi sérieusement ? Je crois que les flics ont autre chose à faire que de ramener une pauvre gamine chez elle. Et puis... Sans vouloir vous offensez, si vous chercher une proie facile pour je ne sais quoi, vous êtes mal tombée avec moi." Bien que je suis capable de passer pour une gosse tout ce qu'il y a de plus innocente, je ne comptais pas jouer à ce petit jeu avec elle. Je jette un coup d'œil au feu pour voir que les flammes se firent moins virulente, par contre l'odeur me fit plisser le nez. J'avais l'odorat bien plus développer que la moyenne et cette odeur m'indisposais. " J'avais oublié l'odeur... Pwah !" Je fis quelques pas en arrière, satisfaite de mon œuvre en quelque sorte. " On ferait mieux de partir, avant que l'odeur n'alerte les gens." Et je n'avais clairement pas envie de finir la soirée et la nuit au commissariat. Papa me tuerait à coup sûr.

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