chronologie :
- 1985 : naissance à Los Angeles.
- 1996 : (11 ans) décès de Jace + départ pour Alicante + entrée à l'Académie.
- 2003 : (18 ans) chute d'Alicante + fuite vers Londres.
- 2011 : (26 ans) départ pour Rome. Mathilda rejoint la rébellion, accompagnée de ses enfants.


Comme tous les parents, Jonathan Herondale souhaitait le meilleur pour son enfant. Diane était la première née, celle qui porterait l’héritage de la famille même si Jace n’avait jamais été spécialement porté sur la question. Mais suite à la mort de son grand amour et son mariage avec Mathilda, Jace avait changé. Il n’avait pas perdu son sens de l’humour, ni sa désinvolture légendaire – dont Diane semblait avoir hérité d’une façon plus édulcorée. Pourtant il n’était plus tout à fait le même. Plus sombre. Plus sévère aussi. Certes il souhaitait le meilleur pour Diane. Mais cela passait avant tout par la rendre meilleure, elle. Dès sa naissance, elle avait été chouchoutée. Et entraînée. Elle devait être la meilleure. Il refusait de perdre un autre morceau de son cœur. Le seul moyen de la protéger était d’en faire une combattante hors pair. Elle n’atteindrait jamais son niveau, bien sûr. Mais elle serait plus forte, plus rapide que les autres Chasseurs d’Ombres. Cela n’avait pas empêché la mort de Jonathan Herondale, pensait-elle amèrement des années plus tard.


Elle avait vu la chute des Nephilim. Elle avait vu la perte d'Idris et l'invasion d'Alicante. Elle avait dû fuir, comme beaucoup de ses pairs. Elle devait désormais vivre cachée. Elle n'en voulait pas aux Créatures Obscures. Au fil du temps, elle avait appris autre chose qu'à combattre. Elle avait côtoyé de nombreuses Créatures Obscures bien avant d'arriver à Rome. Ses propres cousins - les Lightwood - faisaient partie des traitres. Pourtant, ils n'étaient pas des monstres à ses yeux. D'autres Nephilims avaient rejoints la cause adverse. C'était eux, les véritables traitres. Et non pas ceux tortures et massacres au nom d'Accords dépassés. Tout ceci n'était qu'une série de malentendus et de mauvaises décisions. C'était le cas de beaucoup de catastrophes. Diane était intelligente mais naïve. Elle pensait - avec certitude - que si les Créatures Obscures avaient été mieux traitées, jamais la révélation du Monde Obscurs n'aurait eue lieu. Et tout le monde vivrait en paix. Un rêve, une illusion, un espoir.


Son époque était bien différente de celle de son père. Ils avaient fui à Rome. Une décision de Mathilda. Protection. Vengeance. Sa mère ne pensait désormais qu'aux assassins de son époux. Elle ferait couler le sang des Créatures Obscures. Elle nourrissait désormais cette rage qui l'avait poussé à rejoindre la rébellion. Diane tentait de protéger son cadet des idées maternelles. Il ne fallait pas attiser la haine des Créatures Obscures. Ce n'était pas ce que Jace aurait désiré. Elle s'adaptait tant bien que mal à cette nouvelle vie. Il était si facile désormais d'être repérée et dénoncée. Massacrée. Elle n'avait pas peur. Elle n'avait jamais eu peur. Jamais pour elle-même, en tout cas. Elle craignait pour sa vie, parfois mais c'était surtout pour ses proches qu'elle tremblait. Fidèle à sa famille comme à sa nature, elle faisait passer en priorité sa mission de Nephilim. L'ennui était l'élément récurant. Désormais formatrice pour la rébellion, elle aime le contact avec les jeunes mais se demande souvent ce qu'aurait été sa vie si la grande révélation n'avait pas eu lieu. Et cet ennui, ces doutes qui la rongent, elle les combat en sortant au grand jour, en jouant les espions et en bravant les interdits. Cela lui attire des ennuis. On n'aime pas les fauteurs de trouble, dans la rébellion. Mais son dévouement à la cause et son nom lui valent protection. Elle écope d'une tape sur les doigts, d'une remontrance et la vie reprend son cours.


(2017) son bâton en électrum émet un claquement lorsqu’elle le fait apparaître dans sa main. Habituellement caché sous la forme d’une épingle à cheveux, elle le porte surtout lorsqu’elle doit se rendre à l’extérieur du QG. Beaucoup plus discret qu’une arbalète. Elle avait attiré le démon dans cette ruelle sombre. Elle le traquait depuis des heures et avait fini par attirer son attention en faisant mine d’être une humaine complétement saoule. Désormais libérés, ses cheveux volèrent autour de son visage l’entourant d’un halo doré sous la faible lumière de l’unique lampadaire de la ruelle. Elle entendit un sifflement dans son dos, à peine quelques secondes avant qu’elle ne se retourne pour affronter le démon. Elle évita les coups, se déplaçant tel un courant d’air. De loin et pour les humains, elle ressemblait à une danseuse. De près et pour les Chasseurs d’Ombres, comme pour les Créatures Obscures l’ayant connu, elle était la copie de son défunt père. La même démarche féline. La même arrogance sur le visage. La même concentration dans le regard. Elle préfère pourtant le combat éloigné, affectionnant l’arbalète qui lui a été offerte à son dixième anniversaire plutôt que les épées – comme c’était le cas de son père. Son caractère lui-même a été atténué par l’influence de Mathilda. Diane a certes cette arrogante typique des Herondale mais elle est bien plus posée que ne l'est le reste de sa fratrie. Un cri retentit tandis que le démon se rétracte sur lui-même, aspergeant les environs de son sang noir et acide. Diane s'éloigne juste à temps, la brûlure ne l'atteint que légèrement au bras. Elle lâche un grognement de douleur mais porte plutôt son attention sur la silhouette qui se tient à quelques pas d'elle. La lame séraphique éclaire alors un visage familier. Lucian Lovelace a été désigné pour effectuer cette mission à ses côtés. Si elle apprécie les Lovelace, elle a pourtant bien du mal à s'entendre avec lui. Bien trop calme à son goût, ne réagissant quasiment pas à ses blagues, professionnel jusqu'au bout. Elle n'arrive pas à le dérider, elle n'arrive pas à le cerner. « Je gérais la situation. », lui reprocha-t-elle. Il lui répondit par haussement d'épaules. « Je sais. » Diane leva les yeux au ciel et lui tourna le dos, relevant ses cheveux d'un geste brusque, plantant son arme redevenue bijou dans la masse blonde. Un hurlement inhumain éclata derrière elle. Elle n'eut que le temps d'apercevoir Lucian tomber au sol, un nouveau démon le surplombant. Elle s'élança mais la créature s'enfuit. Elle allait partir à sa poursuite mais les cris de douleur de son compagnon la stoppèrent. Elle se laissa tomber à ses côtés, tentant d'écarter les mains de son visage. « Lucian, laisse-moi voir. Montre-moi ! » Enfin, elle aperçut les dégâts. Dans une tentative de sauver sa vie, Lovelace avait poignardé le démon. L'éclaboussure provoquée avait atteint son visage, ses yeux.

Ainsi, Diane Lightwood et Lucian Lovelace virent leurs destins être liés.