Le poids de ses expériences, c’était peut-être bête à dire, mais quand on n’est pas né ou qu’on fait pas comme les autres, on en prend dans le crâne et pour son grade assez rapidement. Certes, il avait déjà des cheveux blancs, mais Adonis savait que la sagesse pouvait sortir de la bouche de n’importe qui, pour peu qu’il soit un tant soit peu réfléchi. Elle l’était sans aucun doute, même si elle se moque de lui. Il savait bien qu’être ce qu’il était, avec ses propres préoccupations, ça pouvait faire rire. Il était l’adulte pressé, au travail secret pour le moment. Mais rien n’y faisait. Elle était intelligente et elle trouverait bien où elle l’avait vu. Adonis sortait souvent, entre ses diverses affaires, les repas d’affaires, la maison close. Il était souvent dans l’action de la nuit malgré lui. On né avec un destin, le tout était de savoir ce qu’il voulait en faire. Pour son pauvre père biologique, il n’était pas devenu un Casque bleu de l’ONU, mais un bien un parraine de la pègre romaine au grand soulagement de son père adoptif. Coup dur sans doute pour l’une de ses deux figures paternelles. Lui, il ne savait même pas ce qu’il pourrait faire face à l’avenir d’un enfant. Enfant qu’il n’était de toute façon pas prêt d’avoir… Allons bon. Pourtant, il ne faut que quelques minutes de plus pour parler d’Esmeralda, de la maison close, de ce travail top secret. « Esmeralda. » Elle soupire la louve au comble de l’exaspération ou de la lassitude sans doute. « Son physique est trompeur. » Évidemment qu’il l’était. Et il se permet d’ajouter. « Comme celui de beaucoup de personnes si tu veux mon avis. » Mais ce que cette fille avait à l’intérieur ne l’intéressait pas tant qu’elle lui rapportait mille à mille cent cent euros par nuit. Pourtant, elle rit une nouvelle fois en ajoutant. « Voyons, je suis une louve. Disons que les préjugés ne font pas partie de mon éducation. Et si on se connaissait mieux, je me ferais un plaisir de l’entendre, ton histoire. » Il sourit à son tour. « T’es bien railleuse. » C’était plaisant, si bien qu’il affiche lui-même un sourire mutin. Peu était le nombre de personnes qui osaient se moquer ou bien lui parler de la sorte. Car la plus grande partie était sous ses ordres et qu’un coup de silencieux était bien vite parti de nos jours. Pourtant, il sort un paquet de cigarettes. « Je peux hm ? » Peut-être ça la dérangerait. Lui était juste impatient de connaître la fin de l’histoire. « Concernant cette magnifique et terrible créature, non, je ne lui ai pas laissé l’opportunité de me blesser. Disons plutôt qu’elle joue à un jeu dangereux et dommage, maintenant que je te connais, je pourrai pas lui faire du tort sans que tu ne sois impliqué. » C’est à lui de rire cette fois. Lui faire du mal sans qu’il ne soit impliqué. « Tant que tu me la rends en bon état de marche et qu’elle me rapporte de juteux bénéfices, tu peux bien lui faire ce que tu veux. Je ne me fiche pas de mes filles, mais leurs problèmes personnels, c’pas mes problèmes. Quand ça se passe dans mon établissement à la rigueur, en dehors, tant qu’elle revient en santé. J’en ai rien à foutre. » C’était bien Adonis, il irait jusqu’à tuer des gens pour protéger ses filles si elles étaient en danger de mort, tant que ça n’allait pas jusqu’à cet extrême ou bien que ça ne se passait pas dans la maison close, il se fichait bien des histoires de ces bonnes femmes. Pourtant, elle demeure curieuse la louve en face de lui. « J’imagine que grâce à ton poste, tu as des connexions avec toutes les espèces. Comment tu t’en sors ? Je veux dire, comment tu fais pour les canaliser sachant que la plupart, avouons-le, ont des pouvoirs plus aux moins destructifs. » Il a un sourire et repose ses yeux sur elle finalement. Elle attendait quoi ? Qu’il lui dise comment il faisait. C’était bien utopiste. « Tu as eu un pacte avec le diable ? » Il fronce les sourcils Adonis. Avant d’ajouter. « La question est sans doute de savoir qui est le diable n’est-ce pas ? » Alors qu’il s’amuse de la regarder. « La vérité, c’est que la maison close n’est qu’une partie de l’iceberg. Sans doute est-ce mal venu, mais on ne dit pas qu’il faut taper sous la ceinture pour réussir beaucoup de chose. Le charme et la luxure, c’est le premier point. » L’autre c’était la famille, mais elle le devinerait sans qu’il ait besoin de l’ajouter. Finalement, il hausse les épaules. « Qu’est-ce qu’un sorcier, ou un vampire quand ils perdent leurs moyens face à ce qu’ils désirent ? Rien des moutons. » Le secret était de connaître les faiblesses des autres pour mieux les exploiter ou les canaliser. « Alors petite louve, ce qu’il faut pour canaliser les puissants, c’est soit les attaquer mesquinement, soit les contenter. C’est toute l’astuce et les ficelles du métier. » De mafieux. Mais elle n’était pas bête, Calypso savait très bien ce qu’il sous-entendait. Surtout si elle connait les D’Angelo. Finalement, il perd son sérieux et retrouve un sourire en coin. « C’est risqué et ma nuque pourrait bien craquer tous les jours de ma sainte vie, mais au moins on sent l’adrénaline et qu’on a un rôle a joué dans tout ce bordel. » C’était ça qui le faisait vibrer.