Une journée comme une autre, c’est ce que l’italien voulait croire, bien sûr, il aurait pu aller rendre une visite de courtoisie à Thelma, mais ce n’était pas dans ses intentions. Il n’était pas assez fou pour confronter, pas aujourd’hui, il y avait plus important. De l’argent à récupérer auprès d’un rustre qui avait cru pouvoir profiter des services de ses filles sans en payer le prix. Même s’il était tôt, Adonis avait l’envie, voire même le privilège de vouloir prendre un café dans ce lieu fréquenté. Qu’est-ce qui est plus humain qu’un autre humain dans la foule ? C’est son adage, pour se cacher autant être dans une foule, on y parvient de suite mieux que seul. Et Arès n’était pas là, Arès n’avait pas pu profiter de quelques minutes pour aller lui chercher le précieux sésame, un café noir sans sucre, grand gobelet en fait. Mais vêtu d’un costume hors de prix et d’un téléphone dernier cri dans l’autre main, le demi-Jordanien avait un peu de mal avec le soleil, malgré le brun de ses yeux, les rayons étaient trop fort pour lui cette matinée. Il n’avait pas dormi, il avait passé la soirée à écumer les bars et les autres maisons closes pour faire du démarchage, comme il le faisait chaque semaine. C’était épuisant de vivre la nuit, mais avait-il simplement le choix ? Pas vraiment. Le travail appelle le travail, et il était, quoi qu’on puisse dire entre méchant et mesquin, un bourreau du travail acharné.

« Un café noir… Sans sucre… Oui à emporter… Tenez… Oh, non ça va gardez la monnaie… C’est rien… Au Revoir. » Dit-il simplement à la petite barista qui lui tendait le gobelet de carton alors qu’il remonte la file tout simplement. Ses lunettes de soleil sur le nez et ses boucles noires en vrac sur le haut de son crâne. C’était si rare les garçons aux boucles si bien dessinées que ça faisait porter l’attention sur lui, mais Adonis s’en fichait pas mal. De son autre main, il sort une cigarette menthol qu’il allume avec difficulté. Ça le fait respirer, même s’il sait pour ces cancers et autres maladies, c’est un moyen de se détendre en ce bas monde bordélique avec toutes ses histoires depuis dix-huit ans. Il soupire et prend une gorgée de café. Forcément ça vient lui brûler les lèvres, mais il est habitué, son grognement empêche un juron de sortir, jusqu’à ce que son dos tape celui d’une autre personne. Oh, le café ne se reverse pas, mais la clope, elle tombe au sol, alors que là, il lève les yeux au ciel à travers les verres teintés. Après il aurait pu passer son chemin, mais il se retourne vers la personne qu’il a bousculée ou l’inverse jusqu’à être presque surpris de la voir par ici. « Mauvaise nuit, je suis désolé. La cigarette ne vous a pas brûlée ? » Phrase qu’il expulse de sa bouche, alors que son pied écrase sans ménagement la cigarette à peine consumée. Cette matinée allait vraiment être l’une des pires, il le sentait.

Tu as du mal à te réveiller. Tes yeux te font mal et tu es persuadée que le blanc est animé par quelques petites veines rouges. Tu ne dors pas très bien et pour cause, tes deux boulots t’épuisent réellement. Tenir un bar, c’est facile, disent-ils. Tu parles, tu es certaine qu’ils ne tiendraient même pas une seule soirée. Tu dois t’assurer que les commandes arrivent à temps. Qu’il y a aucune querelle entre deux individus ayant forcés sur l’alcool. Tu dois gérer tes serveurs et tes barmen surtout ceux qui s’absentent à la dernière minute pour “urgence”. Tu n’es jamais à l’abri des mauvaises nouvelles et tu dois à chaque fois trouver une solution efficace et rapide. Garder la tête froide, ne pas t’enflammer. C’est l’attitude que tu as acquise avec le temps même si parfois, c’est plus difficile à faire qu’à dire. En plus de ça, il y a tes tâches au sein de la Brigade Nocturne. Tes recherches, tu tiens à tes recherches. Trouver l’origine de l’épidémie. Trouver le pourquoi du comment elle a été évaporée dans l’air. Trouver la raison pour laquelle, quelques amis ont péri. Oui, pour ses recherches, tu veilles tard, ne te laissant que quelques heures de repos. Et ce matin, la fatigue défigure tes traits pourtant si fins. Traits encore plus froids qu’à l’accoutumée. Tu attends ta commande patiemment. Tu en profites même de fermer les yeux derrière tes grosses lunettes noires. C’est ça, quelques secondes durant lesquels tu ne ressens plus brûlures au niveau de tes prunelles. La barista t’interpelle. Elle te tend le gros gobelet et toi, tu souris. Elle te tend le Saint Graal en réalité. La seule boisson capable de te donner de l’énergie, nécessaire pour affronter une journée de travail. Tu le récupères et tu t’apprêtes à lui donner de la monnaie. Sauf que, tout se passe si vite pour que tu comprennes ce qui vient de se passer. Une petite brûlure au niveau de ton index et ton café qui se renverse à moitié. Merde. « Dritt » C’est amusant en réalité. Malgré toutes ces années passées sur le territoire italien, il t’arrive encore de parler dans ta langue natale. Le norvégien se manifeste surtout quand tu rales, tu pestes, un peu comme maintenant. Tu auscultes ton doigt. Rien de bien grave par contre, c’est l’individu derrière toi qui a payé le prix de la maladresse du premier homme. Trois petites victimes des aléas de la vie. Malgré tout, tu te mets à sourire. Tu essaies de calmer les esprits comme tu peux. « Pas grave, je comprends. » Dis-tu à l’humain. Et alors que tu te tournes vers l’autre personne, tu te figes pendant un instant. Cette odeur est particulière. En tant que louve, tu arrives à détecter les senteurs des gens autour de toi, te permettant de savoir de quelle race il s’agit. Si le premier est un humain, le deuxième est sûrement un chasseur d’ombre. Mais son visage ne te semble pas familier. C’est ni un Lightwood ni un Cornaro. Tu es tout de même sur un terrain neutre, tu ne vas rien faire de maladroit. Tu te contentes juste de glisser tes lunettes de soleil sur ton crâne et de t’adresse à l’homme. « Votre habit est tâché, laissez-moi vous payer un café pour m’excuser. » Techniquement, ce n’est pas à toi de faire mais à l’humain. Après tout, s’il ne t’a pas bousculé, jamais t’aurai fait la même chose à ton tour. Et puis faut dire que vous ne semblez pas des adorateurs du matin, vu vos mines tirées et fatiguées.

AVENGEDINCHAINS

Spoiler:

C’était bien sa veine à Adonis de tomber dans un aléa qui n’allait faire que le ralentir à la longue. Il soupire une nouvelle fois alors que la blonde jure en il ne sait quelle langue et à vrai dire il s’en fou. Son costume n’est pas foutu une chance pour lui. Mais au moins, il restait présentable. Quoique la tache de café sur le bas du pantalon valait le coup d’œil. C’était dommage, mais de toute façon, il pourrait rentrer pour prendre une douche, dormir une ou deux heures avant d’aller recommencer ses méfaits ailleurs. Il soupire dans le fond le mafieux. Elle avait beau être jolie la blonde, il était de méchante humeur à ne pas savoir quoi faire face à elle. C’était véritablement un crime que de tâcher un costume à ce prix-là, mais bon, il s’en formalisait en serrant les dents l’humain. « Pas grave, je comprends. » Oh, il doutait le brun qu’elle puisse comprendre ce que c’était de vendre des armes ou bien de gérer une maison close. Mais elle n’en doute pas. Mais il a un geste de la main pour lui assurer que ce n’était pas grave. Si elle comprenait, c’était parfait… Pourtant Ambrosia lui posait de multiples problèmes avec des clients qui ne semblaient pas profiter à fond de ses services. Et ça avait le don de le contrarier. Alors, ce café aurait dû le réveiller, mais là, il était totalement sur les rotules, en plus d’être ridicule. Il soupire en regardant une nouvelle fois la femme qui lui fait face. « Votre habit est tâché, laissez-moi vous payer un café pour m’excuser. » Il a un petit sourire en coin. S’excuser alors qu’il était le fautif ? C’était un comble. « Je ne saurais pas vous le refuser. » Conclut-il souriant, le jetant le café présent dans sa main à la poubelle. De toute façon, il en manquait la moitié… Les lunettes sur le bout du nez, il les remonte en faisant mine de la laisser passer devant. « Mais je vous en devrais un en retour. » Parce qu’il était dans la faute également. Un costume pour une bousculade, il était perdant, mais qu’importe. Tant que la compagnie demeurait agréable. Il salue de nouveau la barista, agréablement accompagnée. Il la regarde. « Je vous en prie, commandez. » Gentleman, il ne l’était pas souvent. La seule personne à avoir tant d’égard était Chiara lorsqu’elle était encore en vie. Mais aujourd’hui, il ne l’était pas avec Thelma, ni avec son autre demi-sœur, ni avec ses filles à la maison close. Pourtant, il en avait tous les airs. Une fois sa commande faite, il ajoute. « Sur place. » Malgré le monde, ils allaient trouver une place en terrasse. Il en connaissait vraiment les divers coins. « Double Expresso, sans sucre. Oui… Non, ajoutez des viennoiseries. » Ils en auraient sans doute besoin, alors, c’est lui qui va chercher une tape. De toute façon, ils seraient rapidement servis. Il prend place en face d’elle. Délibérément nonchalant, retirant ses lunettes de soleil en regardant Rome de cette terrasse. « Je peux savoir votre prénom ? Après tout, vous payez le café, j’imagine que c’est le strict minimum pour vous remercier. »

Prendre un café avec des inconnus n’était pas son lot quotidien de soucis. Il avait trop à gérer pour perdre son temps dans ce genre de situation. Et pourtant, c’était tout de même arrivé. Une histoire de café renversé ? On pourrait se croire dans un mauvais film de Noël où tout arrive par hasard. Mais ce n’était pas le genre de la maison. Rien n’arrivait pas hasard, avec son business, il était obligé de voir à l’avance, de prévoir, même une femme devait être savamment étudié pour prévoir la suite des choses. Mais là, il ne s’agissait que d’un café, sans doute une unique fois à la croiser. Aussi jolie qu’elle puisse être. Il met ses lunettes de soleil dans sa poche, malgré les cernes. Ce n’était qu’un simple humain après tout, il avait tous les vices et une courte vie pour en profiter. Cependant, il a besoin de connaître son prénom, rien que pour la remercier. C’était la moindre des choses. Au moins une chose qu’il avait apprise de sa mère et pareil pour Salvator. « Calypso ou Caly, peu importe. Et tutoie-moi, je suis pas si vieille. » Et en effet, ça se lisait sur son visage qu’elle avait la jeunesse devant elle. Enfin, avoir un visage si juvénile, face à lui qui approchait dangereusement des quarante ans, il aurait pu se retrouver avec sa propre fille en face de lui, à prendre un café. « Eh bien, merci Caly. » Dit-il taquin ne répondant à son sourire. Elle avait le mérite d’être agréable. C’était un plus dans cette matinée chaotique. « Et toi ? D’ailleurs » Un instant, il en vient à s’interroger. Caïn, Adonis. Adonis, Caïn. La question était toujours un problème à ses yeux, mais de son bon matin. « Adonis. » Simplement Adonis. Car Ado, c’était le surnom que lui donnait Arès ou Chiara. Et le voir sortir d’une autre bouge que celle de l’indienne ça lui faisait encore étrange, plus qu’il ne voulait bien l’avouer. Il trempe ses lèvres dans l’expresso tant mérité, quand elle reprend. « Ton visage m’est familier. Travailles-tu dans le domaine de la restauration toi aussi ? » Le Valente a un petit sourire en coin en reposant le gobelet sur la table. La restauration, tout dépend de ce dont elle voulait parler. Mais disons qu’il travaillait dans la restauration du corps et pas dans le domaine alimentaire. Il est un petit peu moqueur dans sa réponse. « J’aurais voulu en dire autant, un joli minois comme toi, on ne doit pas l’oublier souvent. » Il aurait pu la draguer, mais si elle se souvenait de son visage, lui pas du tout. Il avait eu l’impression tout à l’heure en la bousculant, mais là face à face, ça semblait lui échapper totalement. « Mais non, je ne suis pas de ce milieu-là, je fréquente pas mal de restaurants en revanche. C’est peut-être comme ça que ça te dit quelque chose hm ? » Les restaurants, c’était les meilleurs endroits pour parler business sans se faire mettre sur écoute par la Brigade Nocturne ou bien la Police romaine ou Interpol au choix. Les possibilités étaient assez larges à ce sujet. Il met son menton dans la paume de sa main en reprenant. « Et donc tu tiens un restau'. Où ça ? » Parce qu’il devait bien s’intéresser un peu à elle pour faire la conversation. Lui parler de lui, qu’est-ce qu’il pourrait bien dire. Il était homme d’affaire ou traideur quand ça l’intéressait. Et les chiffres sur son compte en banque pouvaient bien évidemment faire croire ce genre de mensonge. Mais en général, il essayait au possible de ne pas parler de son métier, un tant soit peu illégal sur les bords, même si c’était sa spécialité de jouer avec la légalité pour ne pas avoir de problème. « Pas que Rome soit rempli de restau où ça craint niveau hygiène, j’en cherche toujours des nouveaux, histoire de varier les plaisirs. Changer les habitudes. Bien qu’il n’y est qu’ici qu’on trouve le meilleur café de la ville. Habituée aussi ? » Il boit une nouvelle gorgée de la boisson amère, lui tendant l’assiette de viennoiseries. « Sers-toi. » Promis, il n’avait pas mis de GHB dans les pains au chocolat.

Oublier le visage d’une fille, c’était rare, lui qui passait sa vie à en chercher de nouvelles. De tout horizon, de toute ethnie. C’était ça d’être un proxénète. Mais il se satisfaisait de son statut de Don et de trafiquant d’armes pour des pays aux conflits déclarés. C’était son job la guerre et la luxure. Donc, pourquoi oublier le visage d’une belle fille. Parce qu’avec son teint et ses cheveux blonds, elle était mignonne, c’était indéniable. Pourtant, elle répond dans un sourire. « Oh je n’en suis pas si certaine. » Qu’on ne puisse pas l’oublier ? Sans doute parce qu’elle n’y tenait pas, mais elle avait déjà dû faire sensation, même si ça ne revenait pas au Valente, il arriverait bien à la situer dans la vie de Rome à un moment ou un autre de la conversation. Pourtant, il ne travaille pas dans le monde de la restauration. Dieu sait qu’il la fréquente sans peine, Arès également. Mais ce genre d’établissement. C’était incongru. « Oui, peut-être. Je ne tiens pas un restaurant non, je suis gérante de la Pleine Lune, si jamais tu connais. » Il passe sa main sur ses joues, jusqu’à son menton, la barbe de deux jours lui faisant se rappeler qu’il devrait se raser. Mais oui, La Pleine Lune. C’était un repère de loup-garou. Il en avait longuement entendu parler de la bouche d’Arès. Son petit frère était un loup de la meute Shadow. « De nom surtout, j’ai du y passer, une ou deux fois. Un ami m’en parle longuement puisque son frère y passe son temps. » Oui, le jeune D’Angelo passait son temps dans cet établissement, et Arès et Adonis avaient dû le forcer à sortir plusieurs fois… Des humains dans un repère de loup pro-créatures, c’était parfois risqué, mais pour sortir Archie de ce bordel. Il fallait bien ça. Le Jordanien prend une gorgée de café, une nouvelle fois, il s’étonne de l’effet de la caféine sur son organisme, bien que vieux et périssable. Elle était donc une louve. C’est ce qu’il imaginait. La Shadow ne laisserait pas son précieux établissement aux bons soins d’une terrestre comme ils aimaient vous appeler. « Et donc que fais-tu dans la vie, Adonis ? Un homme d’affaires ? » Il relève les yeux vers elle, sortant de ses pensées pour la regarder. Oui, sans doute le costume donnait cette impression. Dans un sens, il était un homme d’affaires. Et son sourire en coin s’élargit au fur et à mesure qu’il cherche quoi répondre. C’était un peu incongru de présenter son métier. « On peut dire ça comme ça, je suis dans les affaires. Plus celles de la nuit. » Ou de l’ombre suivant les trafics. Mais ce n’était pas quelque chose qu’il voulait dire à la première jolie fille venue. Alors, il garde son petit sourire sur le visage. Oui, elle n’en saurait pas plus sur son métier, car il ne se dévoilait pas de la sorte le premier matin venu. Quoiqu’il s’agisse encore d’un soir, il n’avait pas dormi après tout. « Ah oui je n’aurai pas pu dire mieux. En plus, on est sur un terrain neutre, loin des chamailleries qu’on voit un peu partout. » Il prend une dernière gorgée de son expresso. En l’écoutant. C’était le meilleur café de la ville. C’est vrai. Et le terrain neutre permettait de voir des loups et des humains partager les premières heures du jour ensemble. Intéressant. « Je ne me trompe pas en imaginant que tu es une louve. » Dit-il en sourdine ? « C’est toujours intrigant de voir que vous êtes comme nous, à quelques gênes différentes cela dit. Les seules personnes aux capacités spéciales que je côtoie sont Archie, un petit louveteau, le frère de mon ami justement. » Il soupire et vient s’installer contre le dossier de la chaise en croisant ses mains entre elles sur la table de la terrasse. « Je suis donc empreint d’une banalité affligeante. Vous êtes déconcertant. » Surtout déroutant de savoir que s’il le mettait en colère, elle pouvait lui arracher la tête comme pour rigoler. « Mais j’imagine qu’on te le dit tous les jours. Donc tu bosses dans cet établissement et c’est tout ce que tu fais ? »

Un travail top secret ? Sans doute, du moins, pour une partie. Le terrestre n’était pas du genre à montrer qu’il pouvait être dangereux au premier abord. Qui irait se méfier d’un costard cravate sans pouvoir qui marche en plein milieu de Rome. Certes, il semblait presque inoffensif, si ce n’est vraiment un agneau, c’est vrai qu’il ne savait pas rivaliser avec les loups ou les vampires. C’était bête, mais c’était comme ça. Faible pour le reste de sa vie, à moins qu’il saute le pas et cherche un créateur. Pourtant, il vise juste et elle s’en amuse quand il parle de sa malédiction, de cette allégeance à la lune et à une meute. Il ne pourrait pas vivre aux crochets d’un autre chef que lui-même. C’était un peu ça Adonis. « On était des humains du moins si on écarte les sorciers. Je garde les caractéristiques d’une terrestre avec des pouvoirs en plus » C’est à lui de sourire en coin cette fois. « Alors derrière quelques pouvoirs en plus, il y a une histoire, celle d’une jeune fille devenue louve, si on se connaissait un peu mieux, je me ferais un plaisir de l’entendre. » Pas qu’il était curieux Adonis… Enfin juste un peu. Si un vampire ou un loup avait de base une histoire… C’était beau, presque mieux que le frère d’Arès qui était né comme ça. Ça avait un certain charme d’avoir connu la faiblesse et d’être désormais un peu plus puissant tout en restant vulnérable. Pourtant, il n’y avait pas de quoi se sentir vulnérable quand on a plusieurs hommes à ses ordres, attitrés à une protection certaine. Il était relativement en danger Adonis de par ses affaires et de sa mortalité. « Je ne crois pas non. J’ose dire que nous sommes tous uniques, chacun à sa façon. Tu es un terrestre, mais je suis certaine que tu as des attributs qui te rendent spécial. » Cette banalité dont il se blâme, Caly en trouve encore une autre facette, une autre face qu’il préférait ignorer. Ce qu’il avait pour lui, c’était ce sens des affaires louches et cette aptitude à tirer avec une arme. Il sourit finalement. « Tu restes sage, c’est apaisant d’entendre ça de la bouche des plus jeunes. » Ça laisse un peu d’espoir au monde dans lequel ils vivent finalement. « Et Archie, ça me dit quelque chose. Il fait partie de la meute Shadow, je présume ? » Il reprend une gorgée de café avant de répondre. « Exact. D’Angelo. Ils sont à la fois attachants et insupportables quoi qu’ils fassent. » Conclut-il dans un soupire alors qu’il pense au nombre de fois où il a dû sortir Arès d’un faux pas et qu’il en faisait autant pour Archie. Finalement, le monde semblait si petit. Rome était si petite. Tout le monde pouvait se connaître qu’ils soient d’une meute ou simplement d’un groupe mafieux. C’était à la fois beau et inquiétant. Finalement, elle ajoute. « Hum, je travaille aussi dans une cellule spéciale qui cherche un remède à l’épidémie » jolie et intelligente. Ça avait le mérite de retenir son attention au Valente. Les jeunes cachaient si bien leur jeu désormais. Enfin avec cette guerre cachée, tout le monde était sur ses gardes. Il lui avait avoué avoir un lien avec des loups, alors elle devait avoir une once de respect ou de confiance face à lui pour dire des choses en pus sur sa vie. Puis cette question sur les dommages de la maladie. Évidemment. Il n’avait rien connu de cette maladie. Ses hommes si, mais lui et sa famille, Dieu, ils étaient tous en santé. Puis sa question vient résonner dans ses oreilles. « Tu connais une certaine Esmeralda ? » Il plisse les yeux, hausse les sourcils. Oh que oui il en connaissait une. Une jeune femme capricieuse, dominatrice, qui n’a pas la langue dans sa poche. Une de ses filles. Esmeralda était sans aucun doute une bonne source de revenus, mais Adonis savait qu’elle n’avait pas une bonne réputation et qu’elle ne cherchait pas à en changer. Une femme qui se revendique malgré son attache dans le travail du sexe. C’était souvent inattendu. « Si nous parlons de la même Esmeralda, j’en connais une. Suffisante, vulgaire, mais étrangement agréable à regarder. » Évidemment, c’était un homme, il jugeait étrangement les femmes. Mais celle-ci avait un contrat avec le Valente. « Une de mes employées. » Il a un sourire en coin. « Mais elle ne se cache ni de ce qu’elle fait, ni de ce qu’elle est. Donc j’imagine que mon métier n’est plus si top secret. Tu m’excuseras de devoir passer pour le méchant mac en cette belle matinée. » Fait-il en buvant une autre gorgée de café, se coupant un bout de muffin. Pourtant, il est curieux. « Aurait-elle était offensante ou menaçante de quelques manières que ce soit envers toi ? »