« I put a spell on you and now you're mine, you can't stop the things I do, I ain't lyin'… » Tes mots se perdent silencieusement alors que ton regard balaye la fête foraine. Tu ne sais pas trop pourquoi tu as cette chanson en tête depuis quelques heures, cela fait bien plusieurs années que tu n’as pas regardé Hocus Pocus, mais tu n’es pas dans un état d’esprit à te plaindre. Tu adores Halloween, fête noire, festival des monstres, la seule nuit de l’année pendant des années où tu pouvais être toi-même, les mortels ne s’effrayant pas de te voir, ton déguisement étant ta vraie nature. Bien sûr, depuis la guerre, depuis que les créatures des ténèbres ont été révélées au monde, tu n’as plus besoin de te cacher, mais cela ne change rien à l’affection que tu portes à cette nuit clairement fantastique ~ Cette fête foraine organisée dans Rome t’a inspiré et tu as laissé ton pessimisme au placard pour une soirée. Tu te balades, une sucette rouge sang – mais bel et bien sucrée – entre tes dents, chantonnant sans vraiment le réaliser, ton regard se perdant sur la foule. Tu aperçois Ezeckiel au loin et une grimace tord tes traits, avant que tu ne partes dans l’autre sens. Tu passes les gens plus rapide qu’un mortel, voulant t’éloigner au possible du néphilim, préférant que ta soirée ne soit pas gâchée par sa présence. Ton esprit, perdu entre la chanson qui ne te quitte pas et le regard bleu qui te hante, se perd au loin et tu ne reviens à la réalité que lorsque tu percutes quelqu’un. Tes mains surgissent d’un coup et stabilisent la jeune femme que tu as failli faire tomber, une excuse au bord des lèvres, tes yeux se fixant sur… « Luna. » Deux émotions te prennent à la gorge, l’une d’agacement de voir cette personne que tu ne peux supporter, une autre d’un désir qui te perturbe profondément. Tes yeux se troublent, ta respiration se coupe et un sourire charmeur vient se peindre sur tes lèvres. Oh Loreto, tu ne sais pas comment tu t’es retrouvé là, mais il semble que ce monde t’accueille à nouveau avec beaucoup de charme et de plaisir. La créature qui se trouve devant toi est juste comme tu les aimes, de longues boucles brunes, des joues de porcelaine rosies par le froid ambiant. Elle et toi, et la musique qui tourne dans ta tête – i put a spell on you and now you're mine – et la fête foraine qui vous entoure. Ton sourire s’agrandit, prédateur, joueur, cela fait si longtemps que tu n’as pas pu t’amuser. Tes mains la quittent maintenant qu’elle est stable, mais l’un de tes bras glisse dans le sien, l’entraînant virevolter avec toi. « Mademoiselle, une soirée en votre présence serait un plaisir, me feriez-vous l’honneur ?»

AVENGEDINCHAINS

Adis & Luna

I put a spell on you

Une balade, une surveillance qu’ils disaient. Toi, tu as écouté, tu es sortit alors que tu aurais mille fois préféré t’entraîner, te battre sans doutes seule mais ça aurait au moins eu un réel intérêt. Mais comme toujours, tu t’es fais avoir. Trop gentille que certain dirait alors que la gentillesse est loin d’être une de tes qualités premières. Tu n’es pas gentille Luna, tu ne sais pas faire, ta nature est bien différente. Pourtant, ce soir, tu ressens des émotions diverses. Tu ne sais pas trop ce qui se passe, tu as conscience de qui tu es, Luna Lightwood-Santiago, et pourtant, c’est comme tu étais habitée, comme si quelqu’un était là, avec toi, pouvait contrôler qui tu es et ce que tu ressens. C’est tellement absurde, tellement loin de ce en quoi tu crois. Tu es prise d’un étourdissement, tu as la tête qui tourne et si tu es sur le point de chercher un endroit où t’asseoir, tu n’en as pas le temps. Tu te sens partir en arrière, bousculé par une masse bien plus forte que toi et il te faut quelques instants pour reprendre pleinement tes esprits. Tu entends ton prénom, ça te fait poser pour la première fois ton regard sur l’homme qui te tient encore par les épaules. Adis, ton pire cauchemar, en temps normal. Ce soir, c’est différent, ta grande clémence semble encore faire des siennes et instinctivement, tes doigts viennent caresser sa joue, un sourire un peu naïf aux lèvres. « Adis. Je ne m’attendais pas à te voir ici, ce soir. » Il était même la dernière personne que tu espérait voir ce soir et pourtant, tu en serais presque satisfaite de cette rencontre impromptue. Ses mains te quittent pour que son bras se saisissent du tien. Tu te mets à tourner, à te retrouver à ses côtés comme si c’était la chose la plus normal entre vous. Tu souris. Toi, Luna, Nephilim, sourit à un Vampire. Toi, la fille qui doute de tout, de toute le monde, qui ne fait confiance qu’à Ezekiel, ton parabataï, tu souris à cet homme qu’en temps normal, tu voudrais toi-même tuer.  « L’honneur ? Auriez-vous bu autre chose que du sang monsieur Fernandez ? » Tu lâches un léger rire en prononçant tes mots. Si tu juges qu’il n’est pas dans son état normal, tu n’es définitivement pas mieux. Tu ne te sens pas vraiment femme, ou plutôt, tu ne te sens pas vraiment dans ton corps. Homme ou femme, tu ne sais pas, tu as l’impression qu’il y a quelque chose de différent, comme si un rêve secret s’était propagée en toi, comme si tu étai toi et à la fois quelqu’un d’autre. Une autre, un autre. Difficile à décrire cette envie de changement, tu n’es pas bien dans ton corps, ce n’est pas le tien et cette impression est tenace, comme si tout était bien réel. Le plus intéressant ou désespérant dans cette histoire, c’est l’envie que tu as d’accepter, d’en apprendre plus, de te découvrir. « Et si j’accepte, que voudriez-vous faire ? » Le vouvoiement qui ne vous va pas du tout. Vous ne savez pas parler tous les deux, ce n’est pas assez amusant. Vous battre, ça c’est vous, ça vous correspond à merveille. Ce soir sera pourtant différent sans que tu ne puisses comprendre pourquoi. Peut-être parce que naturellement, trop naturellement, tu resserres ta prises sur son bras, te fichant d’être vue avec lui. En apparence en tout cas car elle hurle, elle hurle la Luna au fond de toi, elle hurle que tu n’es qu’une imbécile, que tu ne dois pas faire ça car il est Adis, celui que tu ne peux pas voir en peinture.