As-tu participé à la rébellion des créatures obscures ? T’es-tu battu avec eux, ou encore, as-tu laissés faire ? Il n'y croyait pas, et pourtant. Révolté dans l'âme, rompu aux soulèvements déjà de son vivant il n'a pas hésité à mêler sa voix aux protestations, à prendre une part active dans les affrontements. Persuadé que le mouvement serait rapidement écrasé il s'y est pourtant impliqué, ce nouveau combat offrant à son existence languissante un électrochoc plus que bienvenu. Si ses mains furent tâchées de sang il s'en moque, les voyant déjà pourpres et crachant depuis toujours sur la morale.

Comment vois-tu les humains et les Néphilims ? Penses-tu que c’était mieux avant, ou encore que c’est mieux maintenant ? Il ne haïssait pas les Nephilims. Il était ravi que les rôles soient inversés, oui. Satisfait de voir leur orgueil jeté à terre et piétiné par les Créatures Obscures qu'ils méprisent tant. Mais il ne nourrissait aucun désir de trouver l'espèce entière décimée, ne voyant dans les combats contre les chasseurs d'ombres qu'une regrettable nécessité. Depuis que le fléau s'est abattu sur son peuple en épargnant leurs ennemis, la donne a changé. Il peine à croire qu'ils aient pu créer une maladie si implacable qu'elle laisse le plus puissant des sorciers démuni, mais ne peut ignorer les faits. Le désintérêt, les moqueries se font doucement happer par la rage devant leur immunité, leur supposée cruauté. Les hommes, il les a détestés, appréciés, brutalisés, goûtés, dessinés, certains même dévorés. Il en a été un, et quelque part il se souvient. Aussi il ne peut se voiler la face en prétendant qu'ils sont tous les mêmes, qu'ils se rangent dans une seule boîte sans distinction. Leurs corps sont indéniablement faibles et leurs esprits jeunes, du reste il les considère individuellement. 

Lors de l’épidémie, as-tu été contaminé ? Si oui, comment gères-tu les symptômes ? Si non, des proches ont-ils été touchés, sont-ils morts ? Comment as-tu vécu cette maladie ? Un cataclysme dans son existence apathique. Pour la première fois depuis des décennies l'épouvante a noué ses entrailles et serré son coeur silencieux. Il a tremblé à l'idée de s'éteindre, lui qui comptait tant sur son éternité. Il a fixé son reflet des heures sans ciller, les yeux dévorés par la peur, se demandant chaque soir si ce serait le dernier. Frappé par la fragilité nouvelle de son corps il s'est mis à douter de sa propre supériorité, incapable de comprendre pourquoi il ne repoussait pas l'affection comme n'importe quelle maladie. Pas plus qu'il ne saurait dire maintenant pourquoi elle ne l'a pas emporté, le laissant perdu et terrifié. Croyant de plus en plus à un châtiment tombé des cieux, une réponse démesurée au bouleversement de l'ordre si longtemps établi. Aujourd'hui il peine encore à assimiler les conséquences de sa contamination, sur laquelle il fait de son mieux pour garder le silence - peu désireux de servir d'expérience.  

Quelles sont tes capacités, ce que tu es capable de faire ? Possèdes-tu des traits physiques distincts, des pouvoirs, autre chose ? Fin duelliste de son vivant, il est encore capable d'aisément se défendre, quoi que comptant plus sur ses capacités surnaturelles qu'un entraînement régulier. La lame et le pistolet à poudre désuets remplacés par les crocs et griffes, moins élégants mais tellement efficaces. Jeune vampire il possède tous les dons propres à son espèce quoi qu'il n'excelle particulièrement dans aucun, n'étant pas plus maître de la manipulation qu'il ne manque de force ou de rapidité. Son plus grand talent se révèle sous ses coups de pinceaux, peintre reconnu et aquarelliste se défendant.

Ton avenir, tu le vois comment ? As-tu peur d’y penser ? As-tu des craintes, des angoisses ? : Brouillé. Encore quelques mois plus tôt c'était l'éternité, et il aurait semblé ridicule de s'en inquiéter. Il remarquait à peine le présent, bercé par la certitude que chaque matin aurait une infinité de lendemains. Tout s'est assombri depuis qu'il craint pour sa survie, depuis que la mort, la vraie cette fois ci, l'a marqué de son empreinte. Réalisant que l'avenir ne lui est pas acquis il redoute la suite, persuadé que l'accalmie ne sera que de courte durée. Peinant à avaler que celui qui a jeté cette calamité sur le pays se soit estimé soudain satisfait, et ne vienne pas chercher les rescapés. Ne croyant guère aux miracles il se force à savourer les jours qui défilent, comme s'il ne découvrait que maintenant combien ils sont précieux.