La journée entière avait été assez étrange. Toute la matinée, elle l'avait passé à regarder d'anciens jeux olympiques, tourmentée de savoir si elle allait accepter l'invitation de ses anciens camarades. Une fête de retrouvailles avaient-ils dit, un peu comme les anciens qui veulent savoir ce que tout le monde devenait. Elle se sentait pas mal ridicule, Aphrodite. Sur son canapé, de grosses chaussettes en laine doublée, un pyjama trop grand et une couverture sur les genoux, mangeant dans un bol son mélange préféré de yaourt et de grains, on aurait dit une adolescente. L'ancienne championne n'était pas remonté sur des patins depuis des années, traumatisée par son accident. Elle n'arrivait pas à surmonter le fait que dès qu'elle essayait de faire des figures, la douleur de son genoux se réveillait et devenait insoutenable. Aphrodite, elle était à moitié atrophiée. Elle se voyait comme ça. Alors, elle soignait les autres parce qu'elle ne pouvait pas se soigner elle-même. C'est le cœur lourd et la tristesse dans les yeux, que finalement, elle était sortie de son mutisme pour jeter l'invitation dans la poubelle et se préparer à partir pour son après midi de travail à l'hôpital. Aphrodite, elle courrait toujours partout sur son lieu de travail. Non seulement une infirmière n'avait jamais le temps de se reposer mais Aphrodite, elle voulait prouver qu'elle pouvait faire mieux. Alors, elle ne prenait pas le temps de s'asseoir, s'épuisant à la tâche. L'évolution de sa vie était déjà si intense alors qu'elle avait si peu vécu. Un peu trop intense. Pas assez, aussi. C'est pour ça qu'elle voulait redevenir la petite fille, qu'elle voulait retrouver des sensations, qu'elle voulait se sentir vivante encore. C'est pour ça, qu'elle voulait être comme lui, avec lui. Elle y pensait souvent, Aphrodite, à Zaccaria. Elle traversait la porte de l'hôpital, pour rentrer chez elle, alors que perdue dans ses pensées, elle reconnue une silhouette familière. Aphrodite, curieuse et aventurière, s'avança discrètement, son coeur battant de plus en plus vite alors qu'elle reconnaissait l'homme. Il avait occupé ses pensées toute la journée et l'électricité qui passait dans son corps à chaque fois qu'il se trouvait près d'elle rendait son cerveau engourdi. L'air qu'il abordait sur son visage était sérieux, il semblait préoccupé et concentré par une autre personne qu'Aphrodite n'arrivait pas à distinguer. Lui aussi, était en filature. Enfin, elle s'amusait Aphrodite. Enfin, l'impression de son coeur battant fort dans sa poitrine lui donner des sensations excitantes. Enfin, elle était à ses côtés. Sans savoir pourquoi, la jeune fille s'était rendue compte qu'elle attendait les moments en compagnies de Zaccaria, ce loup-garou à la noirceur si attirante. Ils se dirigeaient maintenant vers une ruelle où moins de monde se trouvait, Aphrodite n'arrivait toujours à discerner la personne que le loup suivait. Elle avançait discrètement, sur la pointe des pieds. Elle était douée pour ça. Aphrodite, elle savait que l'homme sentirait bientôt son odeur, à moins qu'il ne soit trop concentré sur sa tâche. Elle savait aussi, qu'il ne serait pas contente. Elle s'en fichait. C'est alors qu'il se figea et que, soudainement, elle perdit sa trace. Aphrodite, elle ne savait plus où il était mais elle sentait sa présent. Elle sentirait toujours sa présence. « Zaccaria... » Dit-elle d'une voix basse, prudemment, sachant qu'il l'entendait. « Je sais que tu es encore là... » Continua-t-elle, révélant au passage qu'elle le suivait réellement. 

La discrétion est un art, un mouvement calme, une allure basique et presque banale. Je dois me fondre dans le décor, ne penser à rien d’autre qu’au type qui avance vers un lieu que je pense être important pour la suite de mon enquête. Apparemment, cet homme serait un traitre, un allié des Nephilims rebelles. Alors oui, aujourd’hui, on m’a foutu en filature. Je suis bourreau en règle générale, je ne m’occupe pas de ces conneries, mais apparemment tous les espions sont occupés et moi et bien, j’étais encore disponible. Poussant un long soupire, mes mains dans mes poches, je reste à bonne distance sans jamais le quitter des yeux. Par instant, je m’arrête pour qu’il ne se sente pas observé, piégé comme un rat. Franchement, ce n’est pas comme si je n’avais que ça à faire aujourd’hui, mais malheureusement, on ne discute pas les ordres de l’alpha et surtout, de la Brigade Nocturne. J’ai beau détester l’autorité, je ne me vois pas me foutre des tonnes de créatures obscures sur le dos…Je ne suis pas suicidaire quand même. Passant devant plusieurs magasins et habitations, je fais à peine attention aux autres, du moins, c’est ce que je faisais jusqu’à ce que son odeur vienne me caresser les narines. Je serre légèrement les dents, ainsi que les poings dans les poches de ma veste. Que fait-elle ? Peut-être qu’elle prend juste le même chemin et qu’elle va dévier ? Oui, peut-être, bien qu’après dix minutes, je me résous à comprendre qu’Aphrodite, la belle Aphrodite me suis. Continuant ma traque, je finis par abandonner l’idée de mener ma mission à bien. Trop dangereux, Aphrodite va finir par me faire repérer et elle, elle risque sa peau, petite humaine qu’elle est. Loin d’être content, un grondement s’échappe de ma gorge discrètement alors que je bifurque dans une ruelle assez rapidement. Une fois dans la ruelle, je me sers de la force de mes jambes pour bondir dans un escalier de secours et me tapir dans l’ombre. Une fois fait, j’attends qu’elle entre dans cette ruelle et mes yeux jaunâtre s’illumine doucement dans l’obscurité. Elle prononce mon prénom et je ne réponds pas, l’observant simplement. L’obscurité lui va à merveille, cette silhouette enchanteresse, ce charme que j’ai du mal à repousser. Aphrodite est un appel à la luxure, au désir à elle toute seule. Me mordant la lèvre inférieure, je finis par sourire en coin et à me redresser en silence. Bondissant sur le sol, j’atterrir derrière elle en poussant un grondement menaçant. « Tu pensais vraiment pouvoir me suivre sans que je ne m’en aperçoive ? » Dis-je d’une voix rogue et rugueuse. Attrapant le bras de la demoiselle, je la fais se retourner avec une certaine fougue et peux de douceur, une fois qu’elle me fait face, je la pousse assez pour plaquer son dos contre le mur humide. Ma main libre vient se poser contre le mur, juste à côté de sa joue droite. « Tu viens de me faire perdre une personne intéressante…Qu’est ce qui t’es bien passé dans la tête ! Je bossais et toi, tu commences à me suivre. » Grondais-je en plantant mon regard dans le sien. Le pire, c’est que je ne suis même pas en colère, pas véritablement en tout cas. Parce que ouai, elle me connait assez pour savoir que me mettre en colère est clairement dangereux. Mon visage se penche légèrement sur le côté, mes iris ne quittent pas le sien, mon corps est proche du sien mais ne le touche pas, ne fait que légèrement le frôler. « Tu devrais savoir que les rues ne sont pas sans dangers quand je suis dans les parages. »

« Tu pensais vraiment pouvoir me suivre sans que je ne m’en aperçoive ? » Entendit Aphrodite, dans son dos. Son coeur fit un bon quand elle entendit enfin sa voix, se perdant une nouvelle fois dans un flot de sentiments qu'elle ne comprenait pas. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle sentait le besoin vital d'être près de ce loup, d'être avec lui et comme lui, de partager son univers. En tant qu'humaine, elle se sentait si fragile face à lui, elle ne voulait pas être le poids de trop, celle qu'il faut protéger. Aphrodite, elle ne voulait pas que Zaccaria la mette de côté comme son père l'avait fait. Elle sentit la chaleur de la main du loup se poser sur son bras, sans douceur aucune, l'amenant contre le mur. L'humidité la frappa comme un fouet, sa tête soudainement collée contre la parois. Toute autre fille ce serait indignée de ce manque de douceur mais pas Aphrodite, elle avait l'habitude. Elle connaissait Zaccaria. Aphrodite, elle ne souriait pas beaucoup non plus, sentant la frustration de l'homme en face d'elle, de ne pas avoir pu finir sa mission. Aphrodite haussa les épaules, commençant à afficher un petite sourire en coin. « Peut-être que j'avais envie que tu t'en aperçoives, justement. » Dit-elle en haussant un sourcil, sur un ton amusée qu'elle quitta immédiatement en voyant la mine en colère de Zaccaria. Celui-ci plaça sa main libre près de sa joue droite, pendant que leurs iris se fixaient dans se quitter. Aphrodite, elle en oublia presque de respirer, obligée de penser à reprendre son souffle pour ne pas suffoquer. Parfois, elle pouvait être ridicule, Aphrodite. Forte et fragile, intelligente et stupide, inconsciente et peureuse. Des contraires façonnés par son expérience de vie, la compétition, l'histoire de famille, rêver en grand puis ne plus rêver du tout. « Tu viens de me faire perdre une personne intéressante…Qu’est ce qui t’es bien passé dans la tête ! Je bossais et toi, tu commences à me suivre. » Gronda-t-il sur Aphrodite. La jeune fille eut un mouvement de recule, se cognant légèrement la tête contre le mur. Il pouvait être effrayant parfois, Zaccaria. Mais elle savait, Aphrodite, qu'il n'était pas vraiment en colère sinon il ne pourrait pas contrôler la bête en lui. Elle observait les iris du jeune homme sans les quitter, envouter par ce désir brulant de son corps qui frôlait le sien. Sa respiration se faisait plus haletante tandis qu'une pression électrique s'exerçait. Elle ne répondit pas au loup, attendant la suite qu'elle savait arriver très rapidement. « Tu devrais savoir que les rues ne sont pas sans dangers quand je suis dans les parages. » Dit-il si près d'elle. Aphrodite, elle n'en pouvait plus, son coeur battait la chamade et elle se doutait que le loup s'en rendrait compte très rapidement. La jeune d'Angelo mit quelques secondes à reprendre ses esprits puis elle décida de rentrer dans son jeu. Tester les limites, toujours plus loin, c'était comme ça qu'ils fonctionnaient. Ils se cherchaient, ils se titillaient, ils se provoquaient mais ils ne se trouvaient jamais. Parce qu'ils ne savaient pas l'un comme l'autre où ça pourrait les mener, parce qu'ils n'étaient pas près pour le savoir. Aphrodite, elle s'approcha encore plus près, une main sur épaule, elle ne s'arrêta seulement que quand leur nez se touchaient. Aphrodite, elle savait qu'il n'irait pas plus loin. « Sauf que, je n'ai pas peur de ce genre de danger. C'est peut-être dur à comprendre, mais moi, j'aime le danger que toi, tu représentes. » Dit-elle tout bas, sachant qu'il entendrait tout. Enfin, elle se recula légèrement, parce qu'elle même ne supportait tant de proximité. C'était trop dur. « J'ai essayé de te suivre parce que je veux prendre part à tout ça. J'en ai marre d'être celle qu'on met de côté. » Avoua-t-elle, énervée elle aussi, pensant à son père, à son frère et à Zaccaria. Elle voulait retrouver le chemin qu'elle avait perdu voilà plusieurs années. « Je veux une place dans ce monde. » Dans ton monde, ne dit-elle pas. Parce que si elle le suivait, elle pouvait le protéger, ironiquement.