Cassandra assène un coup sur le réveil qui vient de la tirer de son sommeil. L’engin se tait et elle s’étire, prenant son temps avant de se lever. Puis, après avoir pris son petit déjeuner, elle passe sous la douche, finissant ainsi de se réveiller complètement pour attaquer sa journée de travail. D’un pas guilleret, écouteurs sur les oreilles, la jeune femme prend la direction du San Cosimato Caffe. La matinée est agréable en dépit de la saison automnale, alors elle en profite pour marcher un peu avant de prendre les transports en commun. Une fois sur place, elle se rend au vestiaire où elle enfile sa tenue de serveuse avec le badge indiquant son prénom, puis elle attache ses cheveux même si elle préfère les avoir lâchés.

Passant dans la salle, elle salue ses collègues et commence à servir les commandes des clients. La matinée s’annonce aussi animée que d’habitude avec tous ces travailleurs désirant un café avant l’embauche. Pourtant, Cassie gagne en efficacité avec les habitués dont elle mémorise les habitudes culinaires. D’ailleurs, une tête qui lui semble familière se présente devant elle, un sourire s’affiche sur son visage. Un homme venu une ou deux fois auparavant avec lequel elle avait échangé quelques mots.

- Bonjour ! Laissez-moi deviner…  Elle penche un peu la tête, le temps de se rappeler ce qu’il avait commandé la fois précédente. Café noir ?

Elle attend son approbation ou bien une autre commande mais elle serait certainement déçue de s’être trompée. Cassie aime à penser que la boisson commandée révèle un peu de la personnalité ou de l’humeur du moment. Alors elle en profite pour observer son client du jour, notant les éléments intéressants, déformation héritée de ses traques, et appréciant également le physique de son interlocuteur.

Un sourire ravi fleurit sur le visage de Cassandra, elle ne s’est pas trompée sur le type de boisson de son client du jour.

- Oui, ça facilite la vie de se rappeler les commandes, on gagne du temps et les clients sont contents d’être servi avec efficience. Et certains peuvent se montrer généreux dans leurs pourboires lorsqu’ils sont satisfaits. La jeune femme remarque le livre et son regard glisse dans cette direction pour lire le titre. Votre lecture est-elle intéressante ?

Cassandra se montre curieuse envers les clients et s’enquiert discrètement ou non de certains détails… Instaurer une relation amicale permet de fidéliser les consommateurs et parfois d’identifier des cibles potentielles. Alors, un livre est un bon moyen de nouer des relations, d’autant qu’elle-même lit et se fournit auprès de la librairie située à quelques pas du San Cosimato.

- Je vais chercher votre café.

Autant qu’elle fasse d’abord son travail avant de poursuivre plus avant la discussion. Sur le chemin, elle renseigne un autre client, puis elle dépose la tasse devant le beau brun. Un café noir qui colle bien au demandeur.

- Vous travaillez dans le coin ? Cassandra le questionne avec le sourire dans son rôle de femme normale. Elle n’a pas le souvenir d’avoir abordé ce point avec ce client. Avec d’autres, elle connait leurs petits tracas du quotidien, oreille attentive et sans jugement, car elle garde pour elle ses ressentiments envers les créatures quand elle est au San Cosimato. Vous ne faites pas parti des habitués, du moins des vieux habitués, remarque-t-elle car d’après ses souvenirs ses venues sont assez récentes.

Son interlocuteur semble plutôt profiter du bon temps, une lecture, un café, pas pressé de rejoindre une quelconque destination… Après tout, peut-être qu’il ne travaille pas. Peut-être un touriste… A voir ce qu’il lui dira au fil de la conversation.

Il semble la comprendre et Cassie apprécie. Puis il lui donne des précisions sur sa lecture et un sourire narquois étire ses lèvres.

- Les vampires ont une vision bien particulière du monde. Elle se fait pensive. En même temps, ils ne sont pas censés être là…

Elle a baissé la voix pour énoncer ces derniers mots, elle émet un jugement négatif à leur sujet sans pour autant se mettre en porte-à-faux. Son client semble partager certaines opinions rejoignant les convictions de Cassandra, néanmoins elle a tendance à se montrer prudente car les organisations humaines ne sont pas toutes bien vues. Il est inutile qu’elle éveille les soupçons sur ses activités parallèles, mais elle garde en mémoire les personnes pouvant adhérer aux préceptes des Chiavi, des recrues potentielles. Lorsque je reviens avec sa commande, Cassie écoute son interlocuteur répondre à sa remarque sur les habitués. Un professeur d’auto-défense, voilà qui est intéressant pour la jeune femme qui pratique les arts du combat. Une arrivée récente en ville donc il est peu familier de Rome. Elle ne peut s’empêcher de sourire avec indulgence tandis qu’il lui fait part de ses mésaventures en ville.

- Je suis native de Rome. C’est une très belle ville mais il faut un peu de temps pour s’habituer aux différents quartiers. Si vous avez besoin de conseils, n’hésitez pas. Cassandra se montre avenante et encline à le renseigner sur les lieux à ne pas manquer. Quoiqu’il en soit, votre profession vous aidera, les rues ne sont plus aussi sûres qu’autrefois avec la venue des Obscurs et des Néphilims. Elle énonce ces faits d’une voix neutre bien que son regard s’assombrisse. Bien qu’elle préfère ne pas ébruiter son animosité, celle-ci fait parfois surface sans qu’elle y pense. Il y a certains endroits à éviter si vous ne souhaitez pas côtoyer ces gens d’ailleurs je ne doute pas qu’en tant que prof d’auto-défense vous aurez des élèves, c’est rassurant de pouvoir se dire qu’on a un moyen de se défendre.

Elle observe ses réactions tout en se demandant s’il peut lui apprendre des techniques supplémentaires.

- Vous désirez autre chose ?

Cassie redevient professionnelle en s’enquérant des besoins de son client.