Ezekiel & Luna

You make me feel better

« Tu frappes comme une enfant de cinq ans. » Sourire qui caresse tes lèvres, tu lui tournes autour, tel un félin autour de sa proie. A croire que tu t’apprêtes à le dévorer. Mais non, tu t’amuses, joues et surtout, tu te délectes de ce sentiment de supériorité qui te traverses. Tu mènes le jeu, tu mènes la danse et ce n’est pas pour te déplaire. Elle est plaisante l’idée qui te vient à l’esprit. La simple idée d’avoir le pouvoir, de diriger et contrôler quand d’autres s’écraseraient devant toi. Tu n’es pas un tyran, loin d’être le genre de femme qui exige respect et baise-main quand elle s’approche. Mais avec Ezekiel, c’est différent d’avec les autres. Ca l’a toujours été il faut dire. Il a suffit d’un regard, le jour de votre rencontre pour que quelque chose naisse entre vous. Personne n’a jamais su le comprendre ce petit détail qui a fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui et c’est tant mieux. C’est votre secret, c’est à vous, vous appartient et tu ne veux pas le partager. Tu ne vois pas d’intérêt à mettre des mots sur quelque chose qui ne concerne que lui et toi. « Tu m’as déjà habitué à mieux Ezekiel Lightwood-Bane. » Son nom entier qui claque sur ta langue comme une douce moquerie. Un rappel de qui sont, étaient ses pères. Un rappel de tout ce qu’ils ont fait, du talent qui était en eux tant pour la magie que pour le maniement des armes. Tu ne veux pas qu’il oublie, tu fais ça pour qu’il se surpasse, qu’il te montre qu’il est comme eux, qu’il suit leur trace et se dévoue corps et âmes à ce qu’il pense juste quand bien même tu ne partagerais pas ses idées. C’est comme ça que ça fonctionne dans ton esprit, pour lui, tu es prête à tout, à te damner corps et âme parce que tu sais que ça en vaut la peine, qu’il en vaut la peine. Parabataï. Le voilà le lien qui vous uni, vous lie pour le meilleur et pour le pire. Une décision prise en âme et conscience, une décision des plus évidentes, le reflet de vos âmes et de vos désirs, ne jamais vous quitter. L’évidence que beaucoup ne comprennent pas et dont tu ne te formalises pas. Ta  vie, tes choix, qu’ils le veuillent ou non et ça n’est pas prêt de changer. Une seconde d'inattention, une toute petite seconde et te voilà au sol. Tu soupires, c’était déloyal, tu ne peux rien dire car tu es la première à agir ainsi à faire dans le déloyal quand c’est nécessaire. Tu ne bouges pas, restes allongée, juste relevée sur tes coudes pour l’observer avec une pseudo moue boudeuse pas le moins du monde crédible. Tu essayes toujours avec Ezekiel, te dit qu’un jour, ça fonctionnera peut-être. Les entraînements sans armes aucune, c’est ton domaine, tu maîtrises cet art à la perfection quand Ezekiel lui, t’apprends à viser avec une arme à la main. Vous vous complétez simplement tous les deux et il y a des moments où tu ne te sens toi même que si tu le sais dans les parage, que si tu le sens près de toi. « Tu sais qu’un jour, à faire ça, je vais vraiment faire la gueule ? » Caresse du bout des doigts contre sa joue, sourire innocent au bout des lèvres, la sincérité est visible dans ton regard, autant que la malice dont tu fais preuve pour te saisir de son poignet pour le faire basculer et te retrouver en position de force au-dessus de lui. Le rire qui résonne dans la pièce est la preuve de ta fierté. Il est là l’avantage avec Ezekiel. Votre relation, c’est sans ambiguïté, jamais, rien que d’y penser tu en frissonnes presque de dégoût. Il est bel homme, tu ne diras jamais le contraire le concernant mais tu n’as jamais associé son image à autre chose que celle d’un frère, tu sais au fond de toi qu’il en sera ainsi pour toujours, c’est comme ça, comme une évidence, tu ne vois pas les choses changer, tu ne veux pas qu’elles changent non plus.

Tu as appris qu’avec elle, il n’y a pas de répit, pas de repos, jamais. Luna est une machine de guerre, tu l’as compris dès l’adolescence. Quand toi, tu apprivoisais tes pouvoirs et apprenais à les contrôler, elle, elle était déjà au sommet de sa forme. Si tu te débrouilles aussi bien dans les combats à main nue c’est grâce à elle et c’est quelque chose que tu avoues sans aucun problème. Tu n’as pas de complexe à non seulement admettre tes faiblesses mais aussi clamer qu’en effet, elle te surpasse et de loin dans cet art. Elle a cette façon unique de bouger, d’esquiver les coups ou même d’en donner quand on s’y attend le moins. Cependant, après tout ce temps passé à t’entrainer avec elle, tu as appris à mieux visualiser ses attaques et même les contrer. Tu as aussi appris que la jeune brune a une technique assez particulière ; elle n’arrête jamais de te provoquer. Tu le vois dans sa façon de dire ses mots voire même dans sa manière de te regarder. A vous voir, on aurait dit deux félins qui attendent le moment propice pour attaquer et c’est sûrement le cas. Du moins avec elle, tu as appris à rester constamment sur tes gardes mais aussi ne pas toujours respecté les règles. Maintenant que t’y penses, tu ne serais pas le chasseur d’ombre que tu es aujourd’hui si elle n’était pas là. Elle est ta force, la fille de la Lune. Elle est ton reflet quand bien même vous ne partagez aucun lien de sang. Non, ce qui vous lie est bien plus important que des veines similaires. Ta Parabataï, celle à qui tu as donné un bout de ton âme. Et si c’était à refaire, tu n’hésiterais pas, jamais. Entre vous c’est une évidence, c’est écrit sur les pierres sacrées de vos existences et tu remercies cet ange gardien de l’avoir mis sur ton chemin. Tu remercies ta tante d’avoir l’idée de l’adopter et la ramener à la maison. Alors qu’elle attaque, tu esquives le coup et d’un geste maîtrisé, tu la renverses sur le sol. Un sourire narquois se peint alors sur tes charnues. Elle a su où appuyer pour te pousser à bout ; tes parents. Tu es fier d’être lié à ces deux grands noms de famille. Lightwood-Bane, c’est la legacie pour laquelle tu es prêt à te damner s’il le faut. « Hum ? Il faut toujours profiter des failles de l’autre pour riposter. Combat loyal ou pas. » Tu viens de citer l’un de ses nombreux conseils avant de te retrouver en position de faiblesse, fesses par terre.  « Mauvaise perdante ? » Dis-tu amusé suite à son expression boudeuse. Tu lui tends ainsi le bras pour qu’elle se redresse mais Luna est fourbe. Te voilà allongé, la jeune femme sur toi. Les yeux levés au ciel, tu te mets à rire. « Je viens de te laisser une faille c’est ça ? » Pas besoin qu’elle te réponde, tu sais que c’est le cas. Mais c’est ce que tu aimes avec la jeune brune ; tu apprends toujours avec elle, tout le temps. Essuyant les gouttes de sueur perlant sur ton front, tu soupires en posant tes mains sur ses cuisses. A vous voir ainsi, on aurait dit deux amants. Ils sont loin du compte, il n’y a aucune ambiguïté entre vous. Ce qui vous lie dépasse toute envie de chair. « Petit café ? » Demandes-tu non sans regarder l’horloge murale qui indique neuf du matin. Luna n’a pas eu une longue nuit de sommeil et comme à son habitude, elle a préféré venir ici s'entraîner. Toi, tu n’as fait que la suivre. Comme toujours, comme l’indique votre routine. Mais contrairement à elle, tu te fatigue rapidement et c’est quelque chose qui t’énerve parfois. C’est peut-être pour ça que tu t’entêtes de profiter de ses entraînements dès que tu le peux, ainsi tu arriveras peut-être à être moins exténué. Une petite claque sur ses fesses, rire aux éclats, te voilà entrain de courir dans la salle pour la fuir avant de partir vers la pièce principale. Vous êtes seuls à cette heure-ci, ce qui te va à merveille. « Ton café, tu le veux comme toujours ? » Non seulement elle est ta parabataï mais elle est aussi ta colocataire. Faut dire que ses habitudes, tu les as apprises par coeur. Alors que tu entames les préparations, tu soupires en levant les yeux sur la jeune femme. « Tu n’as pas eu une nuit complète de sommeil depuis quand au juste ? » Tu ne sais plus. Depuis toujours, quand tu te réveilles, tu la trouves déjà prête à s'entraîner. Tu te demandes d’ailleurs si elle ne souffre pas d’insomnie.    

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Il est loin d’être faible ton parabataï, tu le sais mieux que personne. Vous vous rendez coups après coups, depuis toujours, oubliant les sentiments et la peur de blesser l’autre. Vous avez votre stèle et votre rune pour vous aider à guérir de toute manière, c’est ce que tu te dis et te répètes. Tu la vois comme ça la vie, facile parce qu’il y a les runes. Ce n’est pourtant qu’une apparence dont tu as bien conscience. Là, dans cette salle, il n’y a pas deux chasseurs, il n’est pas questions de soldats ou de guerriers. Juste deux êtres qui cherchent à faire valoir leurs compétences et capacités. Deux êtres qui veulent montrer ce qu’ils valent à l’autre, ce qu’ils savent et ont appris au cours du temps. Deux personnes, deux néphilims qui s’aiment peut-être trop parfois. Des parabataï, simplement. C’est ce qu’il représente pour toi cet homme qui vient juste de te mettre à terre. Ca te fait soupirer, tu détestes quand il fait ça et te prend par surprise mais il a raison en citer l’un de tes nombreux adages. Il faut toujours profiter des failles et faiblesses de l’adversaire afin de riposter et de prendre l’avantage. Il a retenu ce que tu as pu lui dire, ça ne t’empêche cependant pas de bouder. C’est toi, ce qui te caractérise et tu ne serais sans doutes pas toi même si tu ne te permettais pas ce genre de comportement avec lui. Tu te dis que c’est pour mieux l’attendrir, ce n’est pourtant pas comme ça que ça fonctionne réellement entre vous. « Je ne suis pas mauvaise perdante. » Il sait bien que si, tu fais celle qui n’est pas concernée, celle que ça n’intéresse pas le moins du monde et c’est bien tout le contraire. Perdre n’est pas une option, tu l’as toujours su et pensée et tu fais tout pour que ça n’arrive jamais. Sourire qui reprend place sur tes lèvres, tu l’observes, jettes un oeil à cette main qu’il te tend pour t’aider à te relever. C’est ce qu’il n’a pas compris, tu n’as pas de pitié, même pour lui et quand de sa main tu te saisis, c’est pour tirer dessus et le faire basculer sur le sol, te retrouver sur lui avec cet air de suffisance qui te colle à la peau. « Est-ce que dans la rue, si tu te faisais attaquer, tu viendrais tendre la main à ton adversaire pour l’aider à se relever ? Non. Fais ça, et tu es mort. Et je n’ai pas tellement envie que ça arrive vois-tu » Une évidence que tu prononces tout en haussant les épaules, sentant ses mains se poser sur tes cuisses. C’est presque un geste normal à vrai dire, un geste sans arrière pensée, comme lorsque tu le rejoins en pleine nuit dans son lit et qu’il te prend dans ses bras. Tu ne dors jamais, ou pas bien longtemps mais entendre sa respiration si apaisé dans son sommeil, c’est ce qui te fait du bien. Te dégageant de sur lui, tu t’assois un instant sur le sol pour faire quelques étirements, retrouver une mobilité digne de ce nom, comme si vous ne vous étiez pas entraînés ce matin est important pour toi, tu ne veux rien laissé paraître, jamais. Qu’on te pense faible, atteignable et sans intérêt, c’est ce que tu cherches trop souvent, ce qui fait ta force et agace quand on se rend compte que tu es loin de ce que tu parais. « Petit café avec plaisir. » t’es déjà debout, tu fais la fausse outrée quand tu reçois une tape sur les fesses et qu’il se met à courir comme un gamin pour rejoindre la pièce principale. Ca te fait sourire, ça te fait soupirer mais surtout ça te fait avoir des étoiles dans les yeux parce que c’est comme ça que tu aimes le plus le voir, de si bonne humeur. « A se demander lequel est le plus vieux parfois. » Tu murmures pour toi en levant les yeux au ciel et le rejoignant. Cette pensée, il la connaît par coeur, tu ne sais plus vraiment à combien de reprise tu lui as répété qu’il ferait mieux de se montrer plus sérieux par moment. « Comme toujours, je n’ai pas changé d’habitude depuis hier matin. » Taquine jusqu’au bout alors que tu le regardes préparer quand toi tu te contentes de prendre place sur l’une des chaises. Pour le regarder, pour te reposer car la fatigue commence à se faire sentir et visiblement elle comment à se voir à cette question qu’il t’adresse. « Ca se voit tant que ça ? » Tu demandes en passant tes mains sur ton visage comme si ça allait suffir à tout faire disparaître,  ce que la fatigue ne soit qu’un vague souvenir. En réalité, tu ne sais pas depuis quand tu n’as pas eu de vrai nuit, ce n’est plus le genre de chose que tu comptes, ce serait une perte de temps et tu le sais. Dormir n’a jamais été au centre de tes préoccupations, tu n’as jamais pensé à ça comme étant quelque chose de bon mais plutôt comme une perte de temps. Et au fil du temps, ton corps s’est adapté, tu n’as plus eu besoin de beaucoup d’heures de sommeil pour aller parfaitement bien, telle une insomniaque de nature, tu t’étais construite ainsi. « Je ne compte plus à vrai dire. Tu sais bien ce que je pense de l’acte même de dormir. » Tu es détachée, trop peut-être quand tu t’adresses à lui de cette manière. « Ça ne t’affecte pas au moins ? » Car il reste plus important que tout Ezekiel.

Tu lèves les yeux au ciel et ton expression montre à quel point tu ne crois pas ta parabataï. Bien sûr, elle est une mauvaise perdante. Depuis le temps que vous vous connaissez et vous vous entraînez ensemble, tu as appris à tout savoir d’elle. Luna, elle a de fortes capacités physiques ce qui fait que c’est une chasseuse redoutable. Et comme chaque chasseuse, elle a sa part d’orgueil ou peut-être est-ce autre chose. Vous êtes des orphelins, des enfants qui n’ont pas eu beaucoup de chance. Ses parents biologiques avaient été massacrés et ses parents adoptifs n’avaient pas été épargnés non plus. Tu penses dur comme fer que ces épreuves, la touchent plus que de raison. Si elle est s'entraîne d’arrache-pied, si elle désire devenir plus forte que jamais, c’est pour ne pas faillir. C’est pour montrer que malgré cette tragédie, elle arrive à surmonter les obstacles. Tu sais que les Lightwood ne sont pas énormément admirés au sein de la société néphilim actuelle. Déclarée comme ennemie par certains ou illégitime pour d’autres, le poids reposant sur vos épaules est bien plus grandiose que vous ne le montrez. Toi aussi tu souffres parfois de quelques racontars. Car, quand bien même vous n’avez pas ce sang pur coulant dans vos veines, vous faites partie de cette famille. Cependant, cette opinion générale, interfère sur vos vies et tu es conscient que Luna en est touchée aussi. Ce torrent d’émotions te pousse à lui tendre la main, loin d’imaginer que la leçon n’est pas encore terminée. Par terre, tu écoutes ses mots et tu ne peux empêcher une expression boudeuse de s’immiscer sur ton visage. « Mais tu n’es pas n’importe qui. » Si ça avait été un autre membre de la brigade nocturne ou un de tes cousins certes, tu ne te fatigueras pas à leur tendre la main mais elle … elle et ta soeur sont tout pour toi. C’est pour ça que tu t’entraines comme un malade. Pour diminuer cette faiblesse qu’est la fatigue subite mais aussi d’être plus fort pour elle. Si tu meurs, Luna en sera plus que touchée, elle ne surmontera pas cette perte. N’en parlons même pas de Brianna. Tu fuis ce genre de pensée, tu les détestes ces pensées même si elles restent ancrées en toi, dans les profondeurs de ton âme. Tu préfères plutôt rendre la situation dérisoire avec cette petite tape sur les fesses de ta cousine et tes réactions de gamin insouciant. Tu sais ce qu’elle marmonne d’ailleurs sans même l’entendre. Oui, Luna tu la connais tellement bien. « Ok je nous prépare ça. » C’est vrai, la brune ne change jamais ses habitudes. Après tout ce temps passé ensemble, tu as mémorisé ce qu’elle aime manger, comment elle aime son café. Tu sais au fond que s’il y avait une quelconque ambiguïté entre vous, vous serez probablement le couple le plus mirifique qui puisse exister. Ou le plus chaotique, cela dépend des points de vue. Alors que tu t’élances dans la préparation, tu ne peux t’empêcher de jeter des coups d’oeil à son visage tiré et les cernes sous ses yeux. Tu soupires. Sa question n’a pas lieu d’être. Bien sûr que cela se voit et toi, tu le remarques plus que d’autres. Colocataire et parabataï oblige. C’est à sa dernière question que tu arrêtes ta préparation. Tu ne veux pas l’accabler Luna mais c’est vrai que votre lien vous pousse à ressentir les émotions de l’autres mais aussi la fatigue, la dépression, l’euphorie. Un peu comme des jumeaux que vous ne l’êtes pas. « Tu veux la version sincère ou la version faux-cul ? » Tournant la tête vers elle, tu esquisses un petit sourire et lui tends une des tasses. Tu trempes tes lèvres dans la tienne non sans avoir soufflé dans le liquide noir, comme si ça pouvait changer quelque chose. « Un peu oui. Mais en fait, c’est plus ton état d’esprit qui m’affecte plus que la fatigue physique. » Tu traînes une chaise pour la poser juste en face d’elle. Tu la regardes intensément. « Tu ne vas pas aimer ce que je vais dire mais … ça reste une proposition comme une autre. » Commences-tu non sans avoir peur d’accueillir sa foudre. « Je pourrai demander à Brianna de te préparer un petit mélange qui t’aiderait à dormir plus longtemps ? A moins que tu ne désires que je joue au psy ? Chose qui me dérangerait pas cela dit ! » Tu sais comment te rattraper, comment éviter de la contrarier. En même temps, tu es juste inquiet. Inquiet et concerné par elle.  

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Chaque jour, tu te demandes si les choses arrivent pour une bonne raison. Tu te demandes pourquoi lesdites choses arrivent surtout et pourquoi à toi. Oui, pourquoi toi, pourquoi Ezekiel alors qu’il y a des milliard d’autres personnes sur cette Terre. Ironie du sort, tu n’as pas subit les foudres du destin une mais bien deux fois. Destin que tu détestes, il le sait très bien ton parabataï. Vous savez tout l’un de l’autre, comme le fait que tu sois une grande joueuse. Tu t’amuse de ce combat que vous menez parce qu’il n’y a pas d’enjeu. C’est un entraînement comme un autre, un truc en douceur, en théorie. Parce que la pratique a toujours été différente avec vous, vous n’êtes pas tendre, vous ne faites pas dans la dentelle parce que vos entraînements ont un but bien précis. La survie. Survivre dans un monde qui ne vous appartient plus. Vos noms ne sont plus rien, vos noms ne sont que des vestiges quand par le passé ils représentaient tout. Avant, être un Lightwood, une Santiago, un Bane, ça aurait eu son importance mais aujourd’hui, ça ne veut plus rien dire. Déchet de la société, ceux qui choisissent la voix de la facilité et sont ainsi laissés de côté par leur paire. La voilà la vérité, celle qui fait mal, celle qui ne te plait pas plus que ça et pourtant avec laquelle tu fais. Et pour tenir le coup, tu n’as qu’Ezekiel. Il est le seul à pouvoir te comprendre quand les autres ne font que te dire que les choses iront bien, qu’elles vont s’arranger avec le temps. C’est facile de parler, tu veux pourtant des preuves toi. T’as un sourire en coin quand tu le vois bouder, il est pas mieux que toi, c’est ce qui te plait dans cette relation que vous entretenez. l’un avec l’autre, vous pouvez être vous-même, naturel, sans filtre parce que vous savez tout l’un de l’autre. Vivre ensemble aide sans doutes, vous connaître depuis que vous êtes gamins également. Tu sais qu’il a raison, que tu ne devrais peut-être pas prendre tout ça autant au sérieux et pour une fois te décontracter. Il est raisonnable Ezekiel, il sait se battre et tu sais que si ça avait été n’importe qui d’autre face à lui, il n’aurait pas agit comme il vient de le faire avec toi. Tu te relèves, époussettes tes vêtements et prends finalement un air faussement offusqué quand il vient te donner une tape sur les fesses. Il est agaçant quand il est comme ça. Trop de bonne humeur quand toi tu tires la gueule. Un contraste parfait, un contraste qui vous rend plus fort ensemble. Il connaît tes habitudes et tu ne fais que murmurer ta réponse. Qu’il entende ou non, il sait, tu en es convaincue. Tu traînes des pieds quand tu le rejoins. Non pas par manque d’envie, tu aimes être à ses côtés, avec lui. Non c’est plus une lassitude générale. Chaque jour est un éternel recommencement, il ne se passe rien d'intéressant comme il pouvait se faire dans le passé. Tu les entends encore les histoires d’Isabelle et Raphaël, le soir avant de t’endormir et en devenant chasseuse à ton tour, c’était ça que tu imaginais comme vie. Des aventures, des rebondissements et pas seulement devoir te cacher, vivre dans l’ombre parce que les chasseurs ont perdu de leur superbe. Tu te mets à soupirer, tu sais que la fatigue se voit sur tes traits mais tu ne ressens pour autant pas l’envie, le besoin de dormir. Ce que tu ne veux pas, c’est qu’il en soit affecté. « Faux-cul ? Tu sais pas faire avec moi alors vas-y balance, je ne suis plus à ça prêt. » Une évidence prononcée alors que tu t’assois à la table. Tu sais comment ça fonctionne votre lien. Vous ne l’avez jamais pris à la légère, tu a pris le temps d’étudier tout ce que tu pouvais trouver sur les Parabataï. Le faire avec Ezekiel était une évidence, c’était normal car vous avez toujours eu cette connexion encore plus forte aujourd’hui. Et qu’il te dise que ton état d’esprit est ce qui l’affecte le plus ne te surprend pas. Tu baisses le regard, regarde tes mains, tes doigts avec lesquels tu joues l’air de rien. A cet instant, tu ressembles à une petite fille qu’on est sur le point de réprimander. Une enfant qui aurait fait une bêtises et qui ne sait pas comment se justifier. Tu fronces pourtant les sourcils en osant relever ton regard vers le jeune homme. Il te connaît si bien que tu sais qu’il a raison. S’il dit que tu ne vas pas aimer c’est que ça va être le cas et la théorie se confirme quand tu entends le prénom de ta cousine, sa soeur. Là, c’est une grimace qui barre ton visage. Une grimace qui devient finalement en sourire, puis un rire comme si tu ne le prenais pas au sérieux, comme si tout ça n’était qu’une blague. « Brianna vraiment ? Pardon de t’annoncer ça ainsi mais de mon vivant, non seulement je ne boirais jamais ses mixtures bizarres mais en plus de ça, jamais je ne prendrais le risque qu’elle m’empoisonne “par accident”. » Tu mimes les guillemets de tes doigts avant de reposer tes mains sur la table. Tu sais qu’elle ne le ferait pas, tu l’espères en tout cas car ta mort entraînerait une grande souffrance chez Ezekiel et au fond de toi, tu sais qu’elle tient assez à lui pour ne pas lui infliger ça. Tu observes la tasse de café devant toi et finis par la porter à tes lèvres sans te soucier de la chaleur, du fait que le liquide puisse te brûler la gorge. « J’ai l’impression d’être une paria dans un monde qui devrait nous appartenir. Je sais ce que tu penses, on est du côté des créatures obscures pour une bonne raison, on est comme nos parents mais… on est aussi des chasseurs, ceux sont des personnes comme nous qui ont assassiné Isabelle et Raphaël et tu ne te demandes pas pourquoi ? Ce sont soit disant des démons qui ont assassiné mes parents biologiques, une histoire dont je ne sais rien, comment est-ce que je peux être certaine que ce ne sont pas des vampires, des loups-garous ou des fées qui l’ont fait, faisant passer ça pour un acte démoniaque pour se faire bien voir. » Tu es perdue, tu parles trop et ça ne te ressemble pas toi qui est relativement calme en général bien que tu puisse littéralement bouillir de l’intérieur par moment. Il fallait juste que ça sorte, qu’il comprenne pourquoi tu vas mal et pourquoi tu ne voulais pas le déranger avec ce genre de chose qui peuvent paraître sans intérêt.

S’il s’agit de quelqu’un d’autre, t’aurais pas tendu la main. Ca, c’est clair et certain. Tu n’es pas une personne très compatissante Ezekiel. Tu n’as pas facilement pitié des autres non plus. Tu as une façon de voir l’univers d’une manière un peu drastique. Tu penses que si une personne perd son combat, c’est qu’elle n’est pas bien entraînée. Si quelqu’un fléchit face à l’ennemi, c’est qu’il n’a pas la force nécessaire pour survivre dans ce monde où la faiblesse n’a pas lieu d’être. Tu es rude avec toi-même et c’est pour cette raison que tu t'entraînes beaucoup au moins de ne plus ressentir ton corps. Au point de te tuer à la tâche. Parce qu’il faut le faire afin de protéger ta soeur et ta parabataï. C’est ton rôle dans cette famille. Tes parents adoptifs, t’avaient laissé cette legacie dont tu dois t’en occuper. Ce n’est pas une option mais une obligation. Certes, ça en fait trop pour un jeune homme de vingt quatre ans. Un jeune homme qui vient à peine de faire ses pas dans le monde. Mais tel est ton destin Ezekiel. Tel est ton devoir envers cette famille. Tu t’en fous de ce que les autres en disent. Cela ne t’affecte pas parce que ta place, tu sais où elle se retrouve et peu importe ce qui arrive, tu ne changes pas ta façon de voir les choses. Alors oui, si tu tends ta main, c’est parce que c’est elle, le miroir de ton âme. Celle pour qui tu dois et tu veux accomplir ton rôle. Sans plus y réfléchir, tu t’élances dans la pièce adéquate pour vous préparer un café. Tu ne le montres pas, tu ne le montres jamais mais tu es fatigué. Il suffit d’un entraînement acharné pour que tu sombres dans l’épuisement. Tu dois juste surmonter cet état et faire comme si tout allait bien. La meilleure chose à faire dans ces cas là, c’est de détourner l’attention de Luna ailleurs. Tu lui poses ainsi une question. Une question à double objectif ; comme ça elle ne se focalisera pas trop sur ton état et tu pourras aussi lui faire cette proposition. Celle qui te brûle les lèvres depuis longtemps. Sa réponse arrive et elle ne te surprend pas. Pourtant, tu t’autorises un petit soupir. Cette guéguerre entre ta soeur et ta parabataï n’est pas prête à prendre fin. Tu ne t’empêches pas d’ailleurs de faire une petite réflexion. « Jamais elle ne te ferait du mal. Elle connait les risques. » Administrer une blessure à Luna est similaire à te faire souffrir. A cause de votre lien, vous ressentez la douleur de l’autre, c’est comme ça et pas autrement. « Bon, peut-être pas Brianna mais quelqu’un d’autre alors ? » Cependant, tu n’as pas le temps d’entendre sa réponse, ce qu’elle dit après le paralyse. Elle ne peut pas parler ainsi et vous le savez tous les deux. Alors tu ignores si elle a terminé son récit, tu te dépêche de poser ton index sur ses lèvres non sans secouer la tête. Ensuite, tu te redresses pour aller vers la porte et glisser ton oreille contre celle-ci. Quand tu es assuré de ne rien entendre de suspect, tu reviens vers elle et tu parles bas, très bas. « T’es pas sérieuse de parler de ça ici Luna. Tu sais que les murs ont des oreilles. » Ses mots, peuvent être interpréter comme un acte de rébellion contre les créatures obscures. Et tu n’as aucune envie qu’elle se fasse emprisonner pour avoir dit ce qu’elle ressent. « Tu en as parlé à quelqu’un d’autre ? Dis-moi que non Luna. » Non, tu es sûr qu’elle n’osera pas faire une connerie pareille. « Tu sais que s’ils t’entendent, tu seras interrogée pour ne pas dire torturée. Et vois-tu ne j’en aucune envie que cela se produise. » Tu soupires. Tu glisses ta main dans tes cheveux. Tu regardes ton breuvage au couleur noire. Tu sais qu’elle se pose des questions légitimes. Que rien ni personne ne peut vous interdire d’avoir des doutes. « Tu veux qu’on mène une enquête ? Mais tu me promets de n’en parler à personne mais vraiment personne même pas ta fratrie. Et d’être aussi vigilante s’il te plait. » La simple idée de pouvoir la perdre te semble insupportable.

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Cette rivalité avec Brianna, il la connait évidemment. Vous ne vous êtes jamais caché il faut dire. A quoi bon. Elle ne te porte pas dans son coeur, tu l’as bien compris et toi, tu es juste quelqu’un qui a trop tendance à profiter de ce genre de chose. Tu t’en moques en réalité et tu ne te gêne pas pour jouer de cet agacement qu’elle éprouve sans doutes en te voyant. Oui, c’est devenu un jeu, juste un jeu pour toi parce que ça te plait de l’agacer encore plus. Tu n’es pas le diable, tu ne l’as jamais été. Brianna est ta cousine mais finalement, vous ne vous connaissez pas tant que ça. Elle ne sait rien de toi comme tu ne sais rien d’elle. Un regard tourné vers Ezekiel, tu souris en lui répondant, en lui parlant du fait que tu ne voudrais pas te retrouver empoisonnée bien malencontreusement par sa chère soeur. Tu soupires, tu sais bien qu’elle ne le ferais jamais parce que s’en prendre à toi revient à s’en prendre à Ezekiel. Il est un peu ton assurance de rester en vie, bien que tu détestes penser cela de lui. Il n’est pas que ça évidemment, il est bien plus, il est tout pour toi et il le sait depuis le temps. C’est aussi la raison pour laquelle tu ne peux sans doutes plus lui mentir, tu ne peux plus garder le silence. Des mots d’abord vague avant que tu n’entres véritablement dans le vif du sujet. Tu sais que ça n’es pas une bonne idée au fond de toi, tu le vois au regard qu’il te porte mais qu’est-ce que ça changerait d’attendre que vous soyez ailleurs. Pour toi rien, parce que tu pars de principe que plus rien n’est à vous. Ici, les murs ont des oreilles, dans la rue, vous pourriez vous faire surprendre, chez vous, on pourrait très bien vous écouter. On pourrait facilement dire de toi que tu es parano et avec le temps, c’est sans doutes devenu le cas. Tu te méfies de tout, tu as peur de tout aussi parce que tu ne sais plus en qui avoir confiance ou non. Même le plus simple terrestre pourrait avoir été perverti par l’un de ces maudits démons. Démons qui habitent les créatures obscures, c’est un tout, une réalité frappante que tu détestes de plus en plus de jour en jour, qui te fait t’interroge sur cette notion de bien et de mal dont tu entends parler depuis ta plus tendre enfance. L’index qu’il pose sur tes lèvres, tu sais ce qu’il veut dire. Tu en as trop dit Luna, tu es allée trop loin encore une fois mais là, tu ne regrettes pas, tu ne reviendras pas en arrière parce que ça ne sert à rien. Tu croises juste tes bras contre ta poitrine, non pas d’un air boudeur, juste parce que tu attends, tu attends qu’il revienne, qu’il vérifie que vous êtes bien seuls. Une chose qu’il t’aurait sans doutes fallu vérifier avant de parler mais faire les choses de la bonne manière n’a jamais été dans tes cordes. « Je sais je sais... » Tu aurais peut-être dû attendre, à quoi bon finalement. S’ils savaient ce que tu pensent réellement, cela ne serait peut-être pas si terrible. « Non, je n’en ai jamais parlé. Tu es le premier. Franchement, tu veux que je dise ça à qui, hein ? » Tu as ta fratrie et pourtant, tu ne te vois pas leur confier ce genre de choses. Trop fidèle, trop maléable, trop eux même pour que tu puisses prendre ce risque. Tu n’es pas totalement inconsciente et insouciante, tu tiens tout de même un minimum à ta vie aussi surprenant que cela puisse paraître. Tu as confiance en Ezekiel, en ton cousin, en ton parabataï. Tu sais bien que ce que tu peux lui dire restera entre vous et que tes doutes, vos doutes sont légitimes. Tout est sombres et mystérieux autour de vous, dans le monde auquel vous appartenez. Tu ne sais pas si c’est volontaire, si c’est venu par hasard ou non mais c’est quelque chose que tu détestes, ne pas savoir. « Une enquête ? » Tu l’interroges du regard en plus de tes mots alors que ton café est porté à tes lèvres. Tu ne sais pas où il veut en venir, tu n’es pas certaine que vous soyez les bonnes personnes pour faire cela mais après tout, vous ne feriez sans doutes de mal à personne. « Je pense que tu t’inquiètes beaucoup trop pour moi, tu sais mais merci, j’apprécie. » T’es debout, tu te rapproches de lui rapidement, tu te retrouves sur la pointe des pieds pour venir déposer un baiser sur sa joue. L’avantage qu’entre vous il n’y ait aucune ambiguïté, c’est que tu peux sans mal te permettre ce genre de marque d’affection. « J’ai essayé de faire des recherches de mon côté et je n’ai jamais rien trouvé. A croire que tout est codé, crypté, classé confidentiel, j’en sais même rien du terme adéquat. » Tu penses ta main dans tes cheveux, les ébouriffant assez pour que ça ne ressemble plus vraiment à quelque chose de présentable. Devant Ezekiel, tu n’en as juste rien à faire, il est ton cousin, pas ton amant. « Tu vas finir par me prendre pour une dingue ou une parano à voir le mal partout mais je suis certaine, je suis convaincue qu’on nous ment... » Tu le sais, tu ne sais juste pas comment le prouver et peut-être qu’Ezekiel est le seul à pouvoir t’aider finalement, le seul à pouvoir te sortir tout ça de la tête.

Ton coeur bat si vite. Il bat la chamade au point d’avoir l’impression qu’il va bien sauter hors de sa cage osseuse. Tu n’aimes pas ça Ezekiel. Tu n’aimes pas les scénarios catastrophiques qui s’imposent à ton esprit à cet instant précis. Luna n’a rien fait de mal et tu en es conscient. Elle s’est ouverte à toi parce qu’elle a confiance en toi. Tu es certain que t’aurais fait pareil de ton côté. Après tout, tu lui as confié ta vie le jour où la rune de votre pacte s’est dessinée sur vos chair. Alors lui parler de tes doutes est fortement possible. Cependant, tu ne peux t’empêcher de ressentir une pointe d’angoisse. Le monde dans lequel vous vivez a changé. La liberté d’expression n’existe plus sinon les rebelles ne seraient pas des rebelles. Là, soit vous êtes avec les créatures obscures, soit vous êtes contre elles. Et si vous choisissez la deuxième catégorie, vous serez dans la merde, dans le vrai sens du terme. Toi, tu penses que tes parents n’auraient pas désiré que tu te rebelles. Après tout, un de tes pères est un sorcier. Un sorcier juste, un sorcier bon et aimant. Tu commences sérieusement à te demander si toutes les créatures sont comme lui. La réponse est évidente bien sûr. La réponse, tu la connais par coeur. Il y a des bons comme des mauvais. Et malheureusement tu as l’impression que le gouvernement est entre les mauvaises mains. Face à Luna, tu lui dis ce que tu penses. Tu exposes cette peur légitime. En réalité, tu ne crains pas pour ta vie. Tu as promis de sacrifier la tienne s’il le faut pour protéger celle de ta soeur et de ta parabataï. Et justement, tu ne veux pas que celle de Luna soit en danger. Tu ne pourras jamais vivre avec cette possibilité. Elle te dit n’en avoir parlé à personne et te voilà entrain de soupirer. Oui, tu es rassuré. Tu ne veux pas que ça s’ébruite quand bien même, tu es certain qu’elle a confiance en sa fratrie. C’est juste que ce genre de confession … il vaut mieux les garder pour soi. Et puisque vous êtes une seule âme dans deux corps différents, tu comprends qu’elle t’en parle à toi et non à d’autre. En suivant cette logique, tu lui fais cette drôle de proposition. Enquêter. En silence. En toute discrétion. Tu parles tout en réfléchissant. C’est le stratège qui entre en scène. Tu ignores d’ailleurs si c’est la bonne démarche mais pour elle, pour Luna, tu es capable de faire les pires conneries qui puissent exister. Debout, elle vient s’accrocher à ton cou. Tu te penches naturellement, enroulant tes bras autour de sa taille. Elle bisoute ta joue et tu souris. Elle a ce pouvoir sur toi. La capacité à te tranquilliser par un simple petit contact. « C’est normal de m’inquiéter pour toi. Il faut que l’un de nous le fait non ? » Oui, même dans ce genre de situation, tu ne perds pas le nord. Tu arrives toujours et encore à faire des blagues. Mais rapidement, ton expression devient plus sérieuse. Tu écoutes avec attention ce qu’elle te dit non sans avoir les yeux baissés par terre. Soudainement, tu lui prends la main pour revenir vers la salle d’entrainement. Une fois à l’intérieur, tu fermes la porte. Ici au moins, vous aurez la possibilité de parler puisque la salle est insonorisée. « Je sais qu’il nous ment du moins, ils ne nous disent pas toute la vérité. » Une main dans tes cheveux, tu t’appuies contre un des murs, ton regard ancré dans celui de la brune. « J’ai, comment dire, j’ai moi aussi des doutes sur le décès d’Alec. Ceux qui ont été témoins de la scène étaient les créatures. Disons que les autres nephilims n’ont pas eu le temps de démentir l’accusation. » C’est peut-être pour cette raison que tu t’es rapproché de Jeremiah Grimaldi. Les Grimaldi sont responsables de la mort de ton père du moins, c’est ce que tout le monde dit. Et toi, tu te demandes si “tout le monde” ne cache pas la vérité. « Je sais que c’est scellé mais … rien n’est impossible. Il faudrait juste qu’on soit vigilants. » Tu te mordilles la lèvre. Tu ignores si tu prends la bonne décision. Tout ce que tu veux c’est de savoir les mensonges de la réalité, rien de plus rien de moins. « Partante pour devenir Holmes et Watson ? » Petit sourire angélique sur le visage, tu rattrapes son bras pour la coller à toi. Tu la serres contre toi. « Quoi qu’il arrive, je serai toujours là, toujours. »

AVENGEDINCHAINS

Ezekiel & Luna

You make me feel better

Ce n’est pas une vie pour des enfants. C’est ce que tu pensais quand tu étais toi-même pas plus âgée que huit ou neuf ans. Tu pensais à tes cadets, tu pensais à la vie qu’ils auraient si c’était déjà aussi compliqué pour toi. Papa et maman n’étaient plus là, Izzy et Raphaël n’étaient plus là. Il n’y avait plus que vous, il n’y avait plus que ceux qui avaient pour tâche de s’occuper de vous et de vous aimer comme si vous étiez leur progéniture. Mais vous étiez des Nephilims, ils étaient des créatures obscures. C’était ça le premier problème pour toi, sans que tu n’en disent pourtant jamais rien. Rien avant aujourd’hui. Tu n’en peux plus, tu en as assez de garder le silence alors que ça te pèse de plus en plus cette situation. Ezekiel, c’est définitivement le seul à qui tu peux réellement parler, avec qui tu peux être sincère. Mais tu sais aussi qu’il s’inquiète un peu trop pour toi, tu en es certaine mais tu ne veux pas lui reprocher, tu ne veux pas le vexer et le perdre. Pas lui, pas celui à qui tu tiens le plus. Mais avec Ezekiel, tu as au moins un avantage, tu ne peux pas t’ennuyer. Il te propose d’enquêter de faire comme les grands, de faire comme ceux qui n’ont que ça à faire parce que c’est leur métier. Tu es loin de tout ça Luna et pourtant, l’idée te plait, elle te séduit alors que tu te glisses doucement dans ses bras. Il t’assure une certaine protection, une sécurité à laquelle tu ne peux dire non. Lui, il ne te prend pas comme une enfant comme peuvent le faire tes frère. Il veut te protéger oui et pourtant, il ne cherche pas à t’évincer car il sait que tu ne te laisseras jamais faire. Un baiser sur sa joue, tu sais que c’est la solution, que tu as un certain pouvoir sur lui et ça te plait, tu en profites un peu trop parfois mais ça ne te dérange pas. Il y a des choses que tu n’es pas censée dire, tu ne peux parce que tu pourrais avoir des problèmes. Le soucis, c’est que tu les as déjà ces problèmes, tu es déjà dedans jusqu’au cou sans rien faire pour t’en défaire. Ca ne sert à rien, tu te le répètes comme une évidence. Ce qui te surprend en revanche, c’est qu’il partage ton avis, plus ou moins, qu’il sait qu’on vous cache des choses et c’est rassurant, c’est pour toi la preuve que tu n’es pas folle, que tu n’es pas parano à t’imaginer des choses irréelles. La salle d’entraînement te paraît si petite désormais. Si étroite alors que vos secrets prennent toutes la place. C’est déconcertant aussi, de voir le regard d’Ezekiel plongé dans le tien. Un message silencieux, celui des promesses. Les mots qui frappent, qui résonnent. Izzy, Raphaël, Alec. Tu comprends Luna. Tu n’es pas la seule à le penser mais aucun de vous n’osais vraiment en parler. Vous n’avez pas le droit, vous ne pouvez pas parce que c’est condamné, simplement. La torture n’est pas dans tes projets non, tu n’es pas une adepte de ce genre de pratique. « Il y a quelque chose. Il y a quelque chose c’est évident. » Les bras croisés sur ta poitrine, tu l’observes avec sérieux et attention. Il vous faut lever le voile de ce mystère, de tout ce qu’on vous cache. « Holmes et Watson… Je préfère Santiago et Bane. Ou Lightwood et Lightwood. » Tu te mets à rire face à tes mots qui n’ont pas beaucoup de sens. Santiago, Bane ou encore Lighwood, ce nom que vous partagez, c’est vous, c’est ce que vous êtes devenu tous les deux. Tu fais un pas en arrière, tu tournes sur toi-même pour quitter la pièce, pour aller faire autre chose mais il te rattrape ton cousin, il t’enlace et ça te met du baume au coeur, ça te fait du bien cet élan de tendresse si soudain. « Je vais aller dormir un moment si tu veux bien. Si on me demande, dis leur d’aller se faire voir. » Eclat de rire, dernier baiser sur sa joue et tu t’éloignes, tu gagnes la porte et pose ta main sur la poignée avant de te retourner avec un sourire sur tes lippes. « Merci Ezekiel. » Pour tout, pour être là, pour supporter tes folies mais surtout pour ne jamais te juger.