Contraint à égayer les drastiques attentes parentales, en particulier celles sanguinolentes de ce paternel t'ayant répudié depuis bien des années tant tu n'étais plus que le fardeau entraînant les Grimaldi dans les abysses à ses iris, tu t'étais présenté à contre-coeur une énième fois à la salle d'entraînement. Un affrontement sans merci y déflagrerait ardemment quand bien même il était indésirable pour ton palpitant. Mais le bonheur des parents était une denrée que tu désirais légèrement préserver, qu'importe s'il craquelait inexorablement le tien. Tu t'engouffras à peine au creux de la pièce que la stature immobile de ton paternel s'exhiba à tes prunelles. Quelques palabres s'éclipsèrent glacialement d'entre tes lippes pour annoncer le début des hostilités à mains nues. Une discipline au sein de laquelle il savait pertinemment que tu étais défaillant, tes poings guère satisfaisants pour assujettir l'ennemi.

Quelques coups de sa part vrillèrent dans les airs que tu paras avec un soupçon d'indolence, agrémentés de provocateurs reproches, frôlant l'insulte à ton égard. Flot de torpeurs que tu contras pourtant avec aisance jusqu'à ce que l'autre homme aiguisa ses tentatives de sournoiserie et te contourna vivacement pour pourfendre tes étendues dorsales d'un flamboyant affront qui t'écroula au sol. Tu n'eus point le temps de te relever qu'il te cribla de coups de pieds, quelques uns balafrant fiévreusement ton faciès, le ruinant de rutilantes acrimonies, tes lippes submergées de carmin et ta mâchoire engorgée de douleur. Tu avais encore une fois animé la déception au creux des entrailles du plus âgé qui, une fois satisfait de toute son ardeur suintée à ton encontre, vous délaissa froidement ta mère et toi, l'amertume au coin des lèvres.

Tes esquisses se relevèrent difficilement et tu te hâtas pour te lover dans les bras de ta mère, ta pulpe essoufflée comme jamais, mutilée d'une myriade de frêles saccades tant tes blessures maculaient ton porcelain derme. La remarque balbutiée d'entre les lèvres de ta génitrice éveilla un fébrile amusement de ta part, quelques brisures rieuses pourtant écorchées d'affliction bourgeonnant d'entre les tiennes avant que tu ne te réfugias contre elle, tes bras s'échouant doucereusement autour de ses hanches et ton menton s'avachissant sur son épaule.

Ce n'est rien Mamma ... Ca passera dans quelques jours, sans doute.

Faiblard murmure qui ruissela de tes rosacés et ensanglantés croissants pulpeux tandis que la somnolence s'éprit progressivement de ta conscience tant les esquisses maternelles étaient lénifiantes. Les conseils de la femme, désireux d'atténuer tes maux fusèrent soudainement parmi les airs et ton crâne abandonna son trône épidermique, s'éclipsant légèrement pour ensevelir ses prunelles des tiennes.

J'en suis capable mais je n'ai pas l'animo d'un soldato et mon instinct me dit qu'on n'est pas si différent au fond tu et me. Tu sais te battre à merveille Mamma mais la guerra ne t'a jamais véritablement intéressée, n'est-ce pas ?

Affaissé contre les maternelles esquisses, les prunelles closes, ton énergie se revitalisait silencieusement, bercée de la doucereuse et réconfortante pétulance exsudée des pores de Maddalena. Quelques cendrés et capillaires panaches se heurtèrent à la pulpe des doigts de ta génitrice qui y balbutia brièvement puis sa paume cascada pour embrasser le dos de ta nuque de sa poigne. Une revigorante plénitude qui vrilla en mille éclats lorsque tes arabesques s'éclipsèrent de la voluptueuse étreinte et que tes palabres déferlèrent. La femme engorgea les tiennes de l'afféterie de ses dires, balafrant la guerre de son amertume. Pratique paraissant barbare et insensée à ses iris tandis que les quelques mots qui auraient pu ornementer la fin de sa phrase de leur présence te parvinrent pourtant, à l'instar d'échos s'enrobant progressivement d'évanescence, tant vous partagiez les mêmes opinions.

Il est bien trop obnubilé par la guerra mais c'est sans doute une cause perdue. Elle l'a déjà érodé jusqu'à la moelle ... Heureusement que la guerra prend du sens lorsqu'il s'agit d'une cause juste même si elle n'est que fléaux. On s'en sortira avec de la persévérance Mamma et nos alliés également qui sont un important soutien malgré les méthodes bien trop rudes utilisées par cette rébellion. Combattre le sang par le sang n'est pas toujours synonyme de victoire et peut-être que nous perdrons plus que nous gagnerons une fois les hostilités éteintes ...

Une fallacieuse rudesse anima subitement sa gestuelle qui t'emporta sur une chaise gisant à proximité puis la femme t'abandonna quelques minutes pour s'emparer d'un maigre monticule de glace, entravé d'une tissulaire barrière qu'elle fracassa âprement contre ta mâchoire épuisée de ses quelques acrimonies qui ne tarderaient pas à se muer en invisibles vestiges au fil du temps écoulé, contrairement à ton palpitant semblant se maculer de craquelures au rythme des journées. Des maux qui se heurtaient désormais à ta silencieuse accoutumance. Ta paume s'apposa ferventement contre la frigorifique poche tandis que quelques rieurs éclats déflagrèrent subitement et égayèrent les airs.  

Ma mâchoire va trop s'engourdir si je ne parle pas et tu sais que j'aime énormément discuter avec toi. Ce n'est pas de ta faute, personne ne pouvait prévoir ce retournement de situation à Rome alors ne t'en veux pas. Je suis désolé de te voir si malheureuse. Papa ne te mérite pas ...

Le croissant suintant de plénitude avachi le long de tes lippes s'effrita légèrement, le peu de bonheur vous embrassant préservé par la surprise que tu lui avais ramenée, engouffrée dans les tréfonds de la poche de ton pantalon. Cette atmosphère emplie de désolation était l'occasion propice pour embellir le monde trop terni de ta mère de quelques truculentes teintes grâce à ce précieux présent lové dans sa boîte en velours d'un profond bleu nuit que tu extirpas de ton vêtement et déposas tendrement au creux d'une de ses paumes. Une somptueuse paire de boucles revêtues d'un charbonneux diamant.

C'est un cadeau pour toi. J'espère qu'il te plaira et qu'il te redonnera un peu le sourire Mamma.