I. Eveil d'un ange.

Tes prunelles s'entrouvrirent lascivement et s'écarquillèrent, face à cette myriade d'iris dévalant le long de ton faciès. Des regards flamboyants de contemplations qui s'émerveillent à leur tour du bourgeonnement de ton existence. Frêle bébé dont les brisures rieuses carillonnèrent à travers la pièce tandis que tu brandis ta paume à travers les airs, le bout de tes petites phalanges en quête de consoeurs à ferventement étreindre. Tes bras s'élevèrent finalement vers ta mère, quémandant l'embrassement de ses bras autour de tes fébriles esquisses pour t'emporter dans son sillage. Mais elle ne te galvanisa que d'une délicate caresse au creux de ta soie capillaire.

Il y avait les figurines suspendues au dessus de ton berceau, frivolement tournoyantes à affrioler ton attention, dont les ombragées silhouettes se déhanchaient vivacement sur les parois murales, agrémentées d'un jeu de lumière égayant le plafond d'une fallacieuse toile emplie de mystiques constellations. Tes prunelles, engorgées d'émerveillement se dilataient, effervescentes d'admiration.

II. Notes pianotées.

La pulpe de tes phalanges tangua ardemment le long de la frange immaculée du piano, érigeant une lénifiante symphonie qui engouffra la pièce de sa douceur. Prunelles closes, tu te concentras sur la mélodie pour t'évader de la noirceur de son monde s'effritant peu à peu des guerres pour se gorger de vestiges, d'affligeantes ruines. Une escapade musicale qui t'apaisait lentement, ta propre imagination t'engouffrant au creux de ses méandres. L'obscure humidité des sous-terrains avait été enrobée par ses soins d'une luxuriante végétation où de noctulescentes nuées de lucioles batifolaient langoureusement à tes côtés, semblant se mouvoir au gré des notes. Lorsque tes iris se heurtèrent à cette désillusion, une esquisse embellie de béatitude cisailla tes lippes tandis que tes paumes se baladèrent davantage le long du lactescent clavier.

III. Petit soldat un jour.

L'entraînement avait dès ton plus jeune âge agrémenté ton quotidien. L'art du combat rapproché ainsi qu'à distance te furent enseignés par ton père mais il ne se heurta qu'à des échecs de ta part. Tes coups épargnant les zones vitales et tes balles n'essoufflant point les zones centrales des cibles, désireuses d'éviter les pulsants myocardes. Une compassion répudiée de ton paternel dont l'impatience se mua en gifle qui se déchaîna sur ta pommette droite au terme de quelques semaines à peine. Puis survint une séquestration parmi les quatre murs de ta chambre. Souffrance imposée pour t'endurcir et balayer tes empathiques desseins. Une pression parentale qui fit recroqueviller tes arabesques contre ta porte fermée à clefs de l'extérieur, ton crâne lové entre l'entrecroisement de tes bras. Lorsque le droit de t'extirper de cette pièce te fut à nouveau ouvert, ton psychisme ploya sous l'ardeur des attentes familiales et tu ripostas fiévreusement, témoignant de mouvements parfaitement maîtrisé durant les affrontement et du criblage des zones vitales de tes circulaires cibles du bout de ton magnum. Une véhémence qui s'exhiba avec redondance jusqu'à ce que la satisfaction conquisse le palpitant de ton père et qu'il estima que ton apprentissage était finalisé.

IV. Petit soldat toujours.

Catapulté au front pour engorger les rangs des chasseurs d'ombres et pourfendre discrètement tant les entités démoniaques que les créatures obscures vous barrant la route, tu ne pus te résoudre à abattre certaines que tu croisas sur ta route, persuadé de pouvoir changer leurs idéaux et de les faire basculer de votre côté pour vous appuyer davantage, les alliés symbolismes de précieuses denrées à tes iris accompagnées de leurs vies préservées. Et alors que tes balles n'eurent pour vocation que de les immobiliser et de cesser leurs tentatives d'alimentation du brasier vous écartelant pour épargner leur vitalité, d'autres chasseurs portèrent systématiquement le coup de grâce à ta place, leurs prunelles emplies de condescendance et de déni à ton égard flagellant tes esquisses qui chancelèrent à la vue des corps effondrés au sol. Tu n'avais rien d'un soldat ... Fardeau ternissant le nom des Grimaldi à chacun de ses pas parmi les décombres d'une guerre toujours crépitante de fiel, rabaissé par grand nombre de ses membres de part ta paradoxalité au coeur des conflits tandis que le regret d'avoir du sang sur les paumes pour avoir ôté la vie d'autres créatures obscures, te gangrénait le myocarde.