Ton coeur qui battait à toute allure, ton souffle qui sortait à rythme irrégulier de ta bouche. Il ne t’avait fallu qu’une seconde à peine pour le rattraper, du moins, pensé que tu y arriverais. La soirée était déjà bien avancée, tu avais bien trop mangé et tu faisais descendre le tout avec un apéritif. C’était bien trop tranquille pour toi, comme si tu avais besoin que quelqu’un se fasse éviscérer. Si un humain se faisait attaquer, tu pourrais te battre et le défendre, convaincre une bonne fois pour toutes à tous que vous étiez toujours les bons dans l’histoire. Il semblerait que quelqu’un ait entendu tes prières, car tu croisas son regard, au loin. Alceste. Tu aurais dû te douter qu’il viendrait à ce bal, lui qui adorait tous les évènements mondains. Tu n’entendis même pas la fin de la phrase d’Alice que tu étais partie à courir à sa suite, tu ne le laisserais pas partir de sitôt. Il était si rapide, il savait que la mort était à ses trousses! Ta respiration se met aussitôt au même ton que tes jambes foulant le sol, te rendant à l’extérieur de et immense château. Les minutes passent et tu commences un peu à te fatiguer, quand son ombre entre dans ce qui ressemble être un labyrinthe. Tu ne peux pas le perdre, tu dois le rattraper et lui faire payer de vous avoir vendu à la Brigade Nocturne. Tes deux mains se sont déjà rendues dans ton petit sac à main pour empoigner tes deux sabres, qui reprennent leur taille normale quand tu continues de courir. Tourner à droite, à gauche, encore à gauche. Puis, quand tu te rends compte que tu ne le trouves plus, tu laisses échapper un long cri de rage. Il savait très bien ce qu’il faisait en se rendant ici. Tu transferts un de tes sabres dans une de tes mains pour pouvoir agripper ton stylet, t’apprêtant à utiliser une rune qui te permettrait de le retrouver dans ce satané endroit. La colère qui brûle en toi, l’alcool qui te monte maintenant à la tête, tu as les sens qui sont atteints. Ta mâchoire qui se serre, tu n’es franchement pas la meilleure de toi-même. Tu te rends compte à peu près en même temps que tout ça n’est sans doute que ta propre imagination. Qu’Alceste n’est sans doute pas sorti de son trou. Ton stylet contre ta peau, tu observes ton avant-bras désormais dénué de toutes marques.

Cette soirée devenait étrange, particulière. Tu n’étais pas prêt à rencontrer autant de tête familière. Mais surtout, d’avoir autant de problème et de discussion au sujet délicat. Tu croyais pouvoir passer une agréable soirée, calme, buvant de l’alcool et oubliant tes problèmes, ne serait-ce que l’espace d’une soirée. Cependant, cela s’avère être chose impossible. Avec Vega, puis Jeremiah… Tout pour te garder bien réveillé, encore plus, bien dégoûté de ton statut de vampire. Tous ces gens qui ne parvenaient guère à passer outre ton statue. Tous ces gens qui posent sur toi des regards de dégoût, de haine, de colère, voir même de pitié parfois. Tu n’en pouvais plus. Il fallait que tu change d’air, il fallait que tu change d’endroit. Étant dans l’impossibilité de quitter les lieux, refusant de paraître comme un lâche, comme un fuyard. Tu te contente de prendre la direction de ce qui semble être un labyrinthe. Ainsi, tu allais être loin de tous ces gens, retrouvant une parcelle de solitude pour reprendre ton calme, pour retrouver tes esprits. Tu ne demandais rien de plus en ce moment. En dépit de la noirceur, en dépit de ton sen de l’orientation parfois douteux, tu te lance sans hésitation. Tu tourne à droite, puis à gauche, de nouveau à droite… Et tu perds le compte. Tu ne portes plus attention à rien outre le silence qui t’enveloppe et que tu trouve si agréable. Tu peux entendre le coeur des quelques rares personnes présentes dans le labyrinthe. Tu peux entendre leurs respirations s’accélérer. Avide de sang frais, tu pourrais sans doute approcher l’un d’entre eux, et boire une petite quantité. Mais tu n’en fais rien. Bien au contraire. Cela serait prouver qu’ils ont raison, tes anciens proches. Prouver que tu n’es qu’un monstre assoiffé de soif, qui n’est pas en mesure de se contrôler, qui est un danger pour la race humaine. Chose que tu refuse d’être. Quand bien même tu ne peux plus déambuler sous les rayons du soleil. Quand bien même tu erres telle une ombre chaque nuit. Tu reste le même homme au fond. Le même Paolo, fier membre de la famille Toscane, prêt à prouver sa valeur au combat. Soldat digne de ce nom, toujours prêt à affronter les monstres et les démons. C’est ainsi que tu te voyais avant ta transformation, et tu tente de garder la même image. Tu es seulement beaucoup plus fort, beaucoup plus rapide que tu ne pouvais l’être il y a encore un an. Il faut l’avouer, il n’y a pas que des désavantages à cette transformation. Les bons côtés sont peut-être rares, voir impossible à envisager. Mais, tu n’as pas le choix. Sinon, tu chercherais une manière de mettre fin à tes jours depuis déjà bien longtemps. Ce statut te répugne toi-même, te dégoûte. Peut-être est-ce avec tous ces regards, toutes ces pertes. Peu importe. Ce soir, tu ne compte pas te remettre en question. Ce soir, tu prévois rester calme et profiter de cette soirée mondaine ouvert à tous. Loin des yeux de la population environnante, tu effectue un bout de chemin rapidement, jusqu’à reconnaître une odeur. Tu connais cette femme, tu connais ce parfum. Assurément l’une des seules encore en mesure de t’adresser la parole, et qui accepte d’être vu auprès de toi. Guidé par ton sens de l’odorat bien trop développé, tu approche de son emplacement. Tu sens sa nervosité, tu entends les battements rapide de son coeur. Est-elle en situation dangereuse? N’hésitant plus, tu te retrouve auprès d’elle rapidement, mais il n’y a personne proche. Ni odeur, ni présence. Posant alors ton regard sur Skye, tu lève aussitôt les mains, affichant un air surpris. “On se calme madame la chasseuse… Ce n’est que moi!” Dis-tu, avant de t’approcher un peu plus, permettant aux quelques rayons de la lune d’éclairer ton visage. “Tu fou quoi ici au juste? On dirait que tu es prête à tuer tout le monde…” Lui demandes-tu, un brin nerveux. Tu n’as pas l’habitude de la voir ainsi positionnée. Encore moins lorsqu’il y a des humains dans les environs.

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AVENGEDINCHAINS

Tu laisses échapper un long gémissement, parce que tu sais que t’es dans l’erreur. Tu es prête te battre, à cran parce que tu crois avoir vu la silhouette d’Alceste. Là, la première chose qui te vient à l’esprit c’est que tu deviens folle, tu avais dû l’imaginer. Tu ne sais pas si c’est l’alcool ou encore les séquelles de la Brigade qui se répercutent dans ton cerveau. Alice t’avait pourtant prévenu de ne pas recommencer trop rapidement à faire des missions. Pourtant, tu finis par entendre des pas qui se rapprochent et aussitôt, tes sens se mettent à en marche. Ta robe rouge t’empêche de prendre une position d’attaque satisfaisante, mais tu te mets tout de même en joue. Ta respiration qui s’arrête au même moment où l’inconnu apparaît dans ton sillage. Aussitôt, ton corps se décrispe, surtout en entendant sa voix. Paolo. Tu n’étais pas de ceux qui avaient complètement arrêter de parler avec les Toscane après leur transformation. Au contraire, bien que tu détestais la majorité des créatures obscures, tu avais toujours été du genre à penser qu’ils n’étaient pas tous mauvais. Et que Paolo devienne un vampire en était l’exemple parfait, il restait ton ami, un partenaire de mission et quelqu’un en qui tu pouvais avoir confiance. C’était seulement son régime alimentaire et sa peau blanche qui était le plus grand changement. Néanmoins, si tu ne t’étais jamais vraiment pose de questions à son sujet, votre amitié était mise à rude épreuve depuis ton retour de la Brigade Nocturne. Tu l’évitais du mieux que tu le pouvais, parce que tu ne savais pas comment tu réagirais en sa présence. Tu t’étais toujours comporté comme si son statut de vampire ne t’avait pas dérangé auparavant, mais maintenant il y avait quelque chose qui clochait. Tu avais fait confiance à Alceste avant qu’il ne te balance, Alice et toi et où vous aviez failli perdre la vie. Cela ne faisait que te laisser penser que tu aurais dû agir comme les autres Chasseurs d’ombre, comme les Grimaldi par exemple qui n’aimaient pas du tous les créatures. Tu es tendue, pas autant que si c’étai Jeremiah qui était dans les parages, pas autant que comme auparavant. Tu te demandais si Paolo le remarquerait, tout comme s’il avait senti que votre lien n’était plus comme avant. « Est-ce que tu sens qu’il y avait un vampire, il y a à peine une minute de cela dans les parages? » C’est la première chose qui te vient à l’esprit, parce que tu dois en avoir le cœur net. Lui, avec ses sens décuplés et sans ton esprit de vengeance dérangé, il pourrait plus facilement t’éclairer. « J’pensais avoir vu quelqu’un. Et ce quelqu’un mériterait bien d’avoir mes deux sabres à sa gorge. » Sa voix est tendue, mais ses deux armes reprennent leur forme miniature et elle les remet dans son petit sac à main. « Bon, j’y retourne alors! » Wow. Beau changement de sujet, tu passes à côté de Paolo et t’avances de quelques mètres dans le labyrinthe jusqu’à une intersection. Et tu es là, arrêtée comme une idiote à regarder à gauche et à droite, par où étais-tu arrivée déjà?