Life is more fun if you play games - Giacomo

« Et merde » seule ma voix brise le calme qui m'entoure, entre ces murs faits de végétations. Un soupire effleure mes lèvres, alors que je balaye les alentour du regard, à la recherche d'une solution divine. On m'avait dit qu'il y avait de jolies choses à voir dans ce labyrinthe, j'étais loin d'imaginer qu'il serait si grand et qu'il me serait presque impossible de trouver la sortie. Et si la situation a quelque chose d'amusant, j'avoue que l'idée de rester coincée ici toute la soirée et de louper les festivités m'inquiète légèrement. Encore plus lorsque je pense à Kaled qui va finir par paniquer si je disparais trop longtemps. Je m'avance un peu plus dans la labyrinthe, espérant ne Pas m'enfoncer davantage dans les couloirs et me diriger vers la sortie. Parfois je maudis mes pouvoirs presque inutiles. Il est vraiment temps pour moi de trouver quelqu'un capable de m'apprendre à les maîtriser. Je retire mon portable de ma poche. Si seulement j'étais venue ici avec Kaled a aurait au moins eu le mérite d'être amusant. Je jette un œil à l'écran, avant de composer le numéro de mon frère. Je porte le téléphone à mon oreille, pour n'entendre qu'un bip indiquant un manque de réseau. Un léger grognement m'échappe, avant que je ne m'avance un peu plus rapidement, levant le bras et effectuant quelques acrobaties quelque peu étranges, dans le but d'obtenir ne serait-ce qu'un minimum de réseaux. Les yeux rivés sur mon écran, que je tente de maintenir dans les airs, je percute de plein fouet quelque chose. Je baisse aussi vite les yeux, écarquillés par la surprise, par le choc. Non pas quelque chose, mais, quelqu'un. Oops. J'abaisse le bras, après un court instant figée, pour ranger mon portable, l'air coupable. « Merde. Désolée. » Je le détaille du regard, avec cette même question qui me brûle les lèvres, mais que je me retiens de prononcer, puisque j'ai un minimum de tact, contrairement à certaines personnes. Qu'est-ce qu'il est ? Humain ? Loup ? Vampire ? Ou peut-être même sorcier. Je plisse légèrement le regard, comme si ça pouvait me suffire à percer ce mystère. « Je me suis paumée dans ce truc immense. Je ne doute pas que ça puisse être amusant à plusieurs, sauf que seule j'avoue que ça a un côté un peu flippant sur les bords. » Comme si ces mots pouvaient excuser, ou expliquer la collision. J'esquisse un sourire désolé, sans trop savoir quoi dire à cet inconnu dont j'ignore même l'espèce, m'excuser, continuer mon chemin, le suivre dans l'espoir qu'il connaisse le chemin ? « Tu ne connais pas un moyen de sortir, par hasard ? »

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Neiza & Giacomo

Autour de moi les hautes haies de verdures renvoient des murmures indéchiffrables, des rires lointains et une impression de calme. Le calme avant la tempête sans doute. Je bois un trait de la petite bouteille « d’eau » que j’ai à la main, l’alcool me brûlant agréable la gorge. Nul doute que certains trouveraient de quoi redire au fait que je me suis faufiler dans le labyrinthe pour me torcher, mais franchement je n’en ai rien à faire. Je déteste ce genre de soirée mondaine, et pour l’instant je n’ai rien entendu d’intéressant, pas le moindre ragot, pas la moindre information utile, juste des gens qui pètent plus haut que leur cul. Au moins ici, j’avais le droit à un peu de calme – et aucun regard pour me juger. Manquerait plus que quelqu’un partant pour baise rapide et ça serait le pied.
Alors que je déambule dans les chemins tout tracés – ouais je suis sûr qu’on pourrait une analogie judicieuse mais la flemme – je sens quelque chose qui me percute. Ma main glisse instinctivement vers ma poche, ou un poignard séraphique est planqué. Face à moi une jolie brunette aux yeux clairs tient en l’air un téléphone portable. Elle me regarde un moment en silence, pendant que je comprends qu’il n’y a aucune menace immédiate. J’abaisse donc lentement ma main, alors qu’un sourire vient orner mes lèvres. Quelque chose me dit que je vais m’amuser. L’inconnue s’excuse alors qu’elle m’observe attentivement. Je ne me gêne pas pour lui rendre la pareille, appréciant sa beauté, avant de lui répondre gentiment : « Pas de soucis, mademoiselle. ». La brune, dont la nature m’échappe pour le moment, m’explique s’être perdue et de commencer à s’inquiéter, avant de me sourire, comme pour se faire pardonner. Magnanime, je l’excuse bien entendu. A sa tirade, j’ajoute d’un ton amusé et espiègle : « En même temps, il parait qu’il y a créatures surnaturelles dans le coin. Des fées, des sorciers, des loup-garous et même des vampires. Il y a de quoi flipper, non ? ». Peut-être que cela pousserait la jeune femme à me révéler sa nature – ou pas. Je n’avais rien contre jouer un peu avec elle et devoir le deviner par moi-même.
Alors qu’elle me demande si je savais comment sortir de ce labyrinthe, je lui offre une mine contrite, avant de prétendre ne pas savoir. « Ah non, je crains d’être tout aussi perdu que toi. On pourrait croire qu’ils auraient distribué des flyers avec le plan des lieux mais non. Ou alors leur but c’est de perdre les invités avant le repas pour ne pas avoir à nourrir toutes ces bouches. ». Ce n’est pas totalement un mensonge, à l’instant présent je n’ai en effet aucune idée de l’endroit où je me trouve. Mais je me suis gardé de lui révéler que je peux aisément retrouver la sortir à l’aide de runes. Je ne suis pas pressé de retourner auprès des autres après tout et il faudrait que je sois plus fou que je ne le suis pour ne pas profiter de la compagnie d’une aussi jolie fille. A la place donc je fais mine de réfléchir, avant de lâcher une bêtise me passant par la tête : « Je crois avoir lu ou entendu quelque part que si on prend toujours à gauche dans un labyrinthe on finit par trouver la sortie. Peut-être que ça vaut le coup d’essayer ? ». En vrai après réflexion ce n’est même pas faux. Par contre vu la taille des lieux, on peut aussi bien mettre dix minutes que des heures à sortir avec cette technique. Puis, comme si j’étais soudainement soucieux des bienséances, je m’incline légèrement avant de me présenter : « Au fait je suis Giacomo Cornaro, et toi ? ». Qui sait peut-être que son nom me dirait quelque chose.

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«En même temps, il parait qu’il y a créatures surnaturelles dans le coin. Des fées, des sorciers, des loup-garous et même des vampires. Il y a de quoi flipper, non ? » Un rire jaune, presque gêné m'échappe. Est-ce que cela signifie qu'il est parfaitement humain ? Je suis loin d'être assez experte pour deviner la nature de qui que ce soit, et probablement trop poli pour me permettre de le demander directement comme le ferait Kaled. J'espère simplement que s'il fait partie des humains, il n'est pas de ceux qui souhaitent notre mort. Je réponds simplement, « Un peu, je l'avoue. » Hypocrite ? Pas tellement. Dans cette liste, seuls les loups ont mon entière sympathie et ma confiance. J'aimerais pouvoir l'accorder aux sorciers, seulement, je n'en connais pas assez à leur sujet encore. « Ah non, je crains d’être tout aussi perdu que toi. On pourrait croire qu’ils auraient distribué des flyers avec le plan des lieux mais non. Ou alors leur but c’est de perdre les invités avant le repas pour ne pas avoir à nourrir toutes ces bouches. » Un nouveau rire, file entre mes lèvres, plus sincère cette fois. Je ne suis pas certaine d'être fan de cette théorie ceci dit, mais l'idée m'amuse. S'il est hostile aux créatures, ce type le cache plutôt bien, puisqu'il n'est pas avare en humour, sans connaître mon identité. Je hausse simplement des épaules en guise de réponse. Après tout, on finira bien par trouver la sortie et je ne suis pas contre un peu de distraction loin de la foule angoissante et tiré à quatre épingles. On ne peut pas dire que j'ai eu l'habitude de ce genre de soirées coincées par le passé, plus adepte des fêtes de village à l'ambiance chaleureuse et conviviale.

« Je crois avoir lu ou entendu quelque part que si on prend toujours à gauche dans un labyrinthe on finit par trouver la sortie. Peut-être que ça vaut le coup d’essayer ? » J'ai déjà passé un bon moment à m'enfoncer là-dedans, la technique n'est sans doute pas si mauvaise, mais je commence à douter de retrouver mon chemin avant le repas. Il s'incline légèrement avant que je ne prenne le temps de répondre, pour se présenter, me rappelant au même moment, que je n'ai moi-même pas prit la peine de me présenter à l'inconnu. « Au fait, je suis Giacomo Cornaro, et toi ? » Je plisse légèrement les yeux, prête à lui poser cette question qui me brûle les lèvres, pour enfin savoir ce qu'il est, avant de le retenir. J'effectue une sorte de caricature de la révérence, plus par amusement que réel signe de politesse, avant de me présenter à mon tour, le sourire aux lèvres. « Neiza Fantinato, enchantée. » A jouer des manières, il pourrait presque penser que je fais partie de ces créatures anciennes, comme celles que j'ai pu croiser ce soir, alors que je n'en suis qu'à ma vingt-quatrième année sur cette terre. L'idée à quelque chose d'amusant, si bien que je ne dis rien quant à mon appartenance aux sorciers, ou mon âge. « Je sais pas toi, mais l'idée de louper le repas me dérange. Je suis pas une grande fan des grandes réceptions, mais elles ont au moins le mérite d'offrir de bons repas. » Ventre sur pattes ? Non. Seulement, avec le peu de temps passer à l'appartement, on ne peut pas dire que je prenne énormément le temps de cuisiner. Surtout avec un loup, tout juste sorti de l'adolescence à nourrir en grande quantité. Je dépose ma main gauche sur l'une des parois du labyrinthe, hésitant un instant, avant de reporter mon regard vers Giacomo. « On prend votre gauche ou la mienne ? Une chance sur deux de s'enfoncer. Je ne suis pas contre l'idée de passer plus de temps avec toi, tant que je suis de retour avant la fin du repas, mais je te laisse la décision. » En espérant que je ne me retrouve pas, une fois de plus, en compagnie d'une de ces créatures vieilles de plusieurs siècles et mal intentionnée cette fois, parce que je doute pouvoir utiliser mes pouvoirs. Je plisse le regard, avant d’enchaîner, dans l'espoir de lui soutirer quelques informations. « A moins que tu ne me caches quelques talent cachés capable de nous sortir de là. Toi qui parlais de loup-garous, sorciers et autres créatures obscures, tu n'en fais pas partie ? » Je doute qu'il ne réponde s'il est mal intentionné, mais dans le cas contraire, ça peut avoir quelque chose d'amusant de rencontrer une nouvelle créature. Dans tous les cas, il faudra bien un jour que j'apprenne à mettre de côté ma méfiance, si je veux me faire une place à Rome.

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Neiza & Giacomo

Un rire nerveux s’échappe de la bouche de la brune à ma blague sur la présence de créatures surnaturelles. Qu’elle soit humaine ou non, celle-ci est probablement aussi jeune qu’elle en a l’air, vu son manque de confiance en elle. Aussi mon instinct me pousse à penser que sa réponse est sincère. Réponse que je ne relève pas, préférant enchainer, lui mentant pour voir comment elle va réagir. Ma théorie inepte la fait rire, un moins nerveusement que précédemment, ce que je traduis comme un signe qu’elle se montre un peu plus à l’aise à ma présence – et pour cause, je ne lui ai pas sauté dessus, enfin par pour le moment. Elle n répond pas toutefois, sans doute parce qu’il n’y a pas grand-chose à dire face aux conneries que je sors. Aussi je lui propose une idée pour trouver la sortie. Pas l’utilisation de runes, non, ce serait trop facile, puis je n’ai pas encore envie de lui révéler ma nature. Non, on va le faire à l’ancienne, en marchant, ce qui nous donnera le temps de faire connaissance. Après tout cette brunette m’intrigue. D’ailleurs j’en profite pour me présenter, la regardant attentivement pour voir comment elle réagit à mon nom. Rien sur son visage n’indique l’avoir reconnu, alors qu’elle s’incline pour se présenter, ce qui me fait sourire. La petite a le sens de l’humour, ce qui me plait bien, et soit elle est aussi innocente que sa nervosité initiale laisse penser, soit elle particulièrement bonne actrice. En attendant son nom, Neiza Fantinato, ne me dit rien, ce qui veut dire qu’elle n’est pas une figure reconnue de la ville, ni sur le radar de la BN. Encore un point qui confirme mon hypothèse première.

Mimant sa révérence par humour, je lui réponds sur le même ton : « Enchanté mademoiselle, c’est un plaisir de te rencontrer ! ». Elle continue la conversation en me faisant savoir qu’elle ne veut pas rater le repas gratuit, ce qui me fait rire : elle vient pour la bouffe à volonté et moi pour l’alcool, ne faisons-nous pas la paire ? « Je suis bien d’accord avec toi, ça serait dommage de rater le plus intéressant de la soirée, c’est-à-dire la nourriture et les boissons. ». Parce que le reste du programme ne m’intéresse pas plus que ça, il faut le dire. Je vois la jeune femme hésiter en posant la main sur la haie et se tourne vers moi en quête de conseil. Encore un point qui confirme ce que je pense : soit elle jeune et n’a pas l’habitude de prendre les devants, soit elle est excellente comédienne. Je hausse donc les épaules, affichant un air perplexe, avant de lui dire : « Je n’en ai pas la moindre idée. Disons honneur aux femmes, et on prend ta gauche ? ». De toute façon si je vois qu’on prend trop de temps à revenir, rien ne m’empêche d’utiliser des runes pour nous faire sortir plus rapidement. Dans l’immédiat je ne suis pas pressé, alors je me fiche bien de la direction qu’on prend. Même si j’espère quand même qu’on ne va pas sortir dans les cinq prochaines minutes, ça ne serait pas drôle.

Comme si elle lisait dans mes pensées, Neiza me demande si par hasard je ne lui cache pas une nature non humaine, et donc une capacité à nous sortir plus rapidement de là. Je lui offre un sourire en coin en réponse. Si elle n’est pas une gamine avec une connaissance limitée sur les néphilims et les créatures obscures, je lui offre un oscar moi-même. N’ayant pas envie de lâcher le morceau tout de suite, une idée me vient et je m’entends lui rétorquer : « Ah mais je peux te retourner la question non ? Peut-être que tu es une vampire qui veut profiter de ma naïveté pour me sucer le sang à l’abri des regards ? ». Puis comme si j’avais eu une illumination, j’ajoute : « Puisqu’on va rester ensemble le temps de sortir d’ici, on a qu’à jouer à essayer de deviner ce qu’est la nature de l’autre. On a le droit à trois questions chacun et l’autre doit répondre sincèrement. Bien sûr demander la nature directement à l’autre ne compte pas ! Qu’est-ce que tu en dis ? ». Joueur moi ? Seulement quand je n’ai rien à perdre. Si elle ignore encore ce que je suis, entre mes runes et mon nom de famille, elle ne peut qu’inévitablement l’apprendre. Alors que de mon côté j’ai tout à gagner. Découvrir sa nature, découvrir plus sur elle en général, passer un moment amusant avec une belle jeune fille, et sur surtout passer le temps. Parce que bon, cette soirée n’est pas de celle que je préfère alors toute distraction est la bienvenue !

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