J'aime le calme des nuits d'été à Rome. Même s'il y a toujours du monde dans les rues, c'est bien plus respirable. Seulement, ça garde ce côté un peu effrayant qui me rappelle pourquoi je dois m'acharner sur la maîtrise de mes pouvoirs. Je suis fatiguée d'être sans défense, parmi toutes ces créatures obscures, néphilims, et humain mal intentionnés. Même si pour le moment, j'ai réussis à me tenir éloigner des emmerdes de manière plus qu'efficace, je ne suis pas certaine que ça durera bien longtemps. Une chance, vivre avec les loups m'a permis de développer un peu plus ma magie défensive, instinctivement, ou bien aider par mes parents adoptifs qui essayaient de faire de leur mieux pour que leur mode de vie ne sois pas dangereux pour moi. Mes pas résonnent dans les petites rues désertes de la ville, alors que je prends le chemin du retour, vers l'appartement. Je rajuste mon sac sur mon épaule, avant d'accélérer le pas. Même si j'ai l'impression de gagner en confiance, d'être moins effrayée, seule, dans les ruelles. Un bruit sourd brise le silence, un peu plus loin, dans une rue parallèle sûrement. Je me fige un instant, bloquant ma respiration, pour entendre davantage ce qui se passe, à l'affût du moindre danger. Un grognement retentis à nouveau. Un loup. Je pousse un soupire, comme rassurée à l'idée de croiser la route d'un loup-garou et non d'une autre espèce. Les autres espèces ont bien trop de mystères pour moi, alors que les loups, je sais comment ils fonctionnent, je sais comment réagir. Je reprends ma route, accélérant tout de même un peu plus le pas. Si je suis rassurée à l'idée que ce soit un loup-garou, j'aimerai autant éviter un combat. Un nouveau grognement résonne. Différent des deux premiers. Je me fige à nouveau, pas certaine de la direction à prendre pour les éviter. Un loup est une chose, mais deux … ? Après un instant de réflexion je reprends ma route, le cœur battant toujours plus vite, avec l'espoir de tourner au prochain tournant, dans la direction opposée.  

Mon pouls pulse toujours plus vite, toujours plus fort, mais je ne m'arrête pas. « COURS ! NE T'ARRÊTES PAS !  » Merde. Je tourne la tête instinctivement, vers la ruelle d'où proviennent les cris. Les loups ne sont pas seuls. Je prends une grande inspiration, alors que l'angoisse me gagne. Merde. Fuir me paraissait la meilleure option, jusqu'à ce que cette voix ne me parvienne. Sans réfléchir un instant de plus, je me dirige vers la rue qui semble être le centre de l'action, prenant une ruelle perpendiculaire, pour la rejoindre, je ralentis à l'angle. Dans l'ombre j'observe la scène. Un type blond me passe devant, courant aussi vite que possible, sans me voir. Le loup ne tarde pas à poursuivre sa route, me passant lui aussi devant, sans prêter attention à ma présence. Mon cœur rate un battement alors que l'air me fouette le visage, provoqué par la vitesse du loup. Sans attendre, j'accélère à mon tour, visiblement d'humeur assez suicidaire pour me jeter dans le danger. Je vois l'homme prendre une ruelle sans issue un peu plus loin, et m'en bouffe la lèvre. Fait chier. Le con. J'accélère tant que possible, pour arriver derrière l'animal. Celui-ci s'avance doucement vers l'homme, visiblement trop occupé par celui-ci pour s'attaquer à moi. Je n'attends pourtant pas qu'il change d'avis, avant de me jeter vers le blond, peu de temps avant que le loup ne lui bondisse dessus, avant de percuter une barrière invisible.

Je pousse un long soupire, rassurée de voir que ma magie ne m'a pas lâcher ce soir, avant de me retourner vers l'inconnu. « Mais merde. DEUX LOUPS ? Vraiment ? » Comment peut-on se mettre deux loups-garou aux fesses au même moment bordel ? Je tente de reprendre mon souffle, consciente que la barrière ne me lâchera pas de si tôt pour en avoir déjà fait l'expérience. « T'as conscience d'avoir frôlé la mort ? » Ce qui se serait probablement passé si je n'avais pas décidé de changer de route au dernier moment. Je tente de mettre de l'ordre dans mes idées. On est pas sorti des emmerdes, loin de là. Sauf que maintenant, je dois trouver comment nous sortir de là pour de bon. Je cherches dans mon apprentissage, dans ce que mon père et ma mère mon apprit, avant de hocher la tête décidé, plus en réponse à mes propres pensées qu'à l'adresse de l'inconnu d'ailleurs. « Ok. Suis moi, n'essaye même pas de t'éloigner de quelques centimètres, ou je ne pourrai rien faire pour toi. » Encore une fois, la maîtrise de mes pouvoirs me fait défaut et la frustration est grande. J'ancre mon regard sur la bête, avant d'avancer en essayant de rester concentrée sur la barrière magique pour la garder devant nous. L'animal, grognant, recule doucement, visiblement prête à bondir à nouveau. Comment on peut le semer ? Je retourne vers l'inconnu « Si t'as une idée pour le faire fuir maintenant ? Ou pour le semer ? Je suis preneuse. Sinon tout ce que je peux te proposer c'est t'attendre qu'il se lasse, ou de partir en courant. Je pourrai pas nous protéger longtemps en courant. » Je marque une pause, avant de réaliser, que je dois sans doute le rassurer sur la suite. « Écoute, si on arrive à le semer juste un instant, je peux lui faire perdre notre trace définitivement. »