Morgan & Luna

We are the same

Soirée banale qui t’agace déjà. Tu détestes faire ça, tu détestes devoir te balader de nuit dans la ville. Rome, la belle Rome. Qui pourrait prétendre que tout n’est pas beau et rayonnant cette ville ? Les gens ne voient que ce qu’ils veulent bien voir de toute façon, tu le sais bien, l’a bien compris depuis le début Luna. Tu es à Rome depuis belle lurette, tu avais six ans quand tu es arrivée et jamais tu n’es repartit. Tu es bien ici il faut croire et même si tu voulais partir, tu n’es pas certaine de le pouvoir. Déjà parce qu’il y a ta famille qui se trouve dans la ville et puis, il y a ton parabataï et cousin, Ezekiel. Où irais-tu si un jour la folie te prenait de partir ? Tu ne serais en sécurité nulle part, ta condition de nephilim en est la cause. Il y a des moment où tu aimes ça, d’autre où tu voudrais juste être une terrestre des plus basiques. Ca aurait son lot de facilités au moins, tu n’attirerais pas le danger comme ça peut être le cas en étant une chasseuse d’ombre, en étant parmis les plus détestés de ceux de ta condition. Un monde difficile, trop parfois et si c’est souvent les politiques qu’on déteste de la sorte, c’est un peu la même chose pour ta famille et toi. Des choix ont été fait, des décisions ont été prise et tu les acceptes, ce n’est pas pour ça que tu es prête à dire amen à tout. Une pensée qui te fait rire, toi qui n’est pas croyante pour un sou. Tu as perdu toutes notions d’une quelconque croyance quand tu as réalisé dans quel monde tu vivais. Un monde sans pitié, pour rien ni personne. C’est triste et malheureux pour beaucoup, pour ceux qui ont encore la foi et l’espoir que les choses s’arrangent avec le temps, avec des discussions. Des mots qui seraient vain selon toi. Tu penses à ça alors que tu es seule, au milieu d’une ruelle un peu trop sombre. Il n’y a pas de visiblement, tu n’as comme arme que ta stèle et tes flèches bien dissimulées. Quelques couteaux également que seuls les plus fin chasseurs sauraient repérés tellement tu sais bien les cacher. Un jour, ça ne sera pas suffisant, quand cette guerre en sera réellement une, quand les nuages ne feront plus que planer au dessus de vos têtes, là il te faudra plus, il te faudra réfléchir avant tout. Un bruit sourd derrière toi te fait revenir à la réalité, te fait prendre conscience de là où tu te trouves également. Tu n’as pas le droit à l’erreur, s’il t’arrivait quelque chose, tu sais que tu te ferais engueuler, juste parce que tu ne fais pas assez attention, tu prends trop tout pour acquis. Mais rapidement, cet élan de peur est remplacé par un soulagement. « C’est qu’on voit toujours les mêmes traîner dans les rues en pleine nuit dis moi. » Rire que tu veux un peu trop naturel, il résonne dans l’obscurité alors que tu reconnais sans mal ce visage, à qui il appartient. Il avance dans la pénombre et toi, tu range ce couteau que tu venais à peine de sortir. A croire que ce n’est pas ce soir que tu t’en serviras, si vous veniez à avoir des problème, tu n’aurais qu’à le laisser faire, ta solution de facilité ça. « Bonsoir Morgan. Je t’ai manqué ? » Un air angélique sur le visage, ça ne te va pas du tout de feindre l’innocence et pourtant, c’est tellement plus simple que d’être sérieuse. Tu pourrais l’être c’est certain mais tu sais que ça finirais par t’ennuyer, c’est loin d’être ce que tu veux.

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Luna et Morgan

Marchant au hasard des rues, je me rends compte que je ne sais absolument pas où je vais, je me laisse porté et déambule dans ses rues que je ne connais que trop bien pour les arpenter depuis que je suis en âge de marcher. Seulement, depuis des années, les charmes nocturnes de la ville sont pollués par toutes ces créatures, les vampires principalement. Les autres peuvent marcher au grand jour parmi nous autres, pauvres humains. Depuis que j'ai intégré l'organisation à laquelle j'appartiens, j'ai l'impression d'avoir donné un sens à ce combat, à cette rage et à cette hargne qui m'habite. Je sais, ça peut paraître complètement stupide, je pourrais faire comme tant d'autres et accepter la situation et me résigner, sauf que je n'y arrive vraiment pas. Je soupire et lève les yeux au ciel. On ne voit pas beaucoup d'étoiles ce soir, dommage, je ne pourrais pas les admirer en attendant que la nuit avance et qu'il y a un peu d'action. Tout est calme ce soir, trop, sans doute à mon goût. Je laisse donc mes pensées vagabondées au grès de leur envie et tout s'emmêle plus ou moins dans un tout assez harmonieux. Il faudrait que je pense à prendre des nouvelles de Ghislain, ça fait un moment que l'on ne s'est pas vu tous les deux. Demain il faut que je fasse un rapport à Bambi, sur nos activités d'il y a quelques jours. Il faut aussi que je lui raconte comment ça s'est passé chez Onyx, vu que j'ai dû remplacé son garde du corps mis hors course à cause de moi. Trop de choses et peu de temps. Il faut aussi que je voie Georgie, j'ai des douleurs passagères au niveau des côtes et comme elle est infirmière, elle sera la plus apte à m'aider. Tous ces gens sont plus ou moins proches de moi. Il n'y a que Ghislain pour connaître mes côtés les plus sombres. Auprès de Bambi, je suis l'insolent, ce bras-droit qui ne sait pas rester à sa place et sur qui elle peut quand même compter. Pour Georgie, je suis juste ce voisin de pallier, un peu trop secret, qui trempe dans des trucs pas très nets. Et pour le reste du monde, je suis juste ce mec froid et violent. J'entends du bruit derrière moi et je me retourne rapidement. Je scrute les ombres, mais pas âme qui bouge, sans doute un rat ou un autre animal dans le même genre. Je soupire, comme si j'étais désespéré de cette soirée trop calme. J'avais besoin de me défouler, de taper une créature ou deux. Je reprends la route et je marche droit devant moi sans intention d'aller à un endroit précis. Du bout du pied, je pousse une bouteille de bière vide, par terre et elle heurte le trottoir avec fracas. Et une voix me fait relever la tête. Cette voix, je la connais. Et instinctivement, la pression se relâche, ce n'est pas une ennemie. Pas pour moi en tout cas. Mon regard se porte sur la Néphilim et un sourire amusé se dessine sur mes lèvres. "Je pourrais dire la même chose de toi, tu sais." Luna. Elle et moi, on se cherche, on se jauge, mais dans le fond, je l'aime bien. Et puis elle a ce côté angélique qui me pousse automatiquement à me ranger de son côté. Dans le fond, nous poursuivons le même combat, on lutte pour la même cause. " Je ne pensais pas voir âme qui vive cette nuit en tout cas. Ta soirée est-elle aussi mortelle que la mienne ?" Je fouille dans mes poches à la recherche de mon paquet de cigarettes, en sort une et la coince entre mes lèvres. D'un geste silencieux, je lui en propose une avant de le ranger. Je ne sais pas si elle fume ou pas. Je l'allume et je laisse la fumée s'échapper de mes lèvres. Mon regard se pose sur elle, tandis qu'elle range ses poignards. Des armes redoutables et très jolies pour la plupart. J'eus un sourire quand elle me demanda si elle m'avait manqué, je lève légèrement les yeux au ciel, mais c'est bien un sourire amusé qui se dessine. " Bien sûr ! Que serais ma vie sans toi... Je me le demande." Ironie quand tu nous tient. Je termine ma cigarette et lance le mégot un peu plus loin et regarde autour de nous. Il n'y a que le silence et je ne sens la présence de personne d'autre que la sienne et la mienne. Je pose de nouveau les yeux sur elle. " On reste ensemble ou on se sépare ? Personnellement, je ne dirais pas non à un peu de compagnie ce soir... Même la tienne." Et j'attends sa réponse, parce que je sais qu'elle va répondre, n'est-ce pas Luna ?

Morgan & Luna

We are the same

C’est une soirée comme une autre bien évidemment. Qu’est-ce qu’il pourrait bien se passer à Rome, on se le demande bien. Un rire sarcastique s’échappe de tes lèvres alors que tu continues d’avancer. La nuit ne te fait pas peur, toi, créature angélique. C’est une appellation tellement stupide quand on sait de quoi sont capables ceux de ton espèce. Tu ne veux pas t’en soucier, ne pas y penser ce soir. Tu es bien heureusement ramener à la réalité par un bruit qui te fait sursauter, des armes en main, prête à te battre si la situation l’exige. Si certains préfèrent parler avant d’agir, ce n’est pas ton cas, loin de là même. Mais par chance, tu reconnais cette personne se trouvant dans la rue et tu te trouves soulagée. Heureuse, c’est un autre détail. Avec Morgan, ça a toujours été une relation plutôt compliqué et difficile. Lui et toi c’est comme l’eau et le feu, vous n’êtes pas fait pour vous entendre et pourtant, vous pourriez vous compléter. Il n’est pas ton Parabataï, loin de là même et pourtant, il y a un petit quelque chose que tu ne saurais pas expliquer. Il porte le regard que tu connais si bien sur toi, il sourit, ça fait écho et toi même, tu viens en afficher un sur tes lèvres. Le combat est vain entre vous, il n’y aura jamais de vainqueur, ce n’est qu’une éternelle discorde qui ne veut rien dire alors que vous vous battez pour la même chose. Une distraction, voilà tout. « Ma soirée est tout ce qu’il y a de plus passionnant. Des souris par-ci, des rats par-là. A croire que la population a décidé qu’on avait pas le droit de se distraire un peu nous aussi. » C’est toujours ça quand tu es de garde, quand il te faut sillonner la ville au nom de la Brigade Nocturne. Tu t’ennuies les trois-quarts du temps. Tu ne sais pas ce qu’il en est pour les autres, tu n’as jamais demandé mais toi, moins tu fais ça, mieux tu te portes, c’est une certitude. « Encore une nuit qui promet d’être longue. » Tu regardes le ciel, il n’est pas encore minuit. Quand tu le regardes de nouveau, c’est pour décliner la cigarette qu’il te propose. Ca ne t’intéresse pas, pas ce soir et au lieu de ça, tu ranges tes armes, te sachant désormais en sécurité. Quelques pas dans la rue, ta main sur un lampadaire auquel tu t’accroches et tu te laisses entraîner dans le geste pour en faire le tour, telle une enfant qui ne cherche qu’à s’amuser. Tu fais d’ailleurs dans l’humour en le saluant, tu n’en attends pas moins de sa part. Entre vous c’est ainsi, c’est normal en fait, depuis toujours. « Oui franchement, je me demande bien comment tu fais pour te lever le matin sans que je ne sois à tes côtés. On pensera à résoudre ce détail, un jour, jamais. » Expression que tu veux écoeurer en t’éloignant déjà, sautillant comme une petite fille. Ce n’est pas dans tes habitudes mais ce soir, tu sais que rien ne peut t’arriver. Tu es, pour la première fois depuis longtemps, en sécurité. Il pose finalement une question qui te fait sourire, qui te fait rire même et tu hausses les épaules en te tournant vers lui, marchant à reculons sans te soucier où tu vas. « Comme si ma compagnie était déplaisante franchement. Tu n’es pas du tout crédible. » Tu secoues la tête sans pour autant perdre ton sourire. Amusée, tu es amusée par tout ceci et ce n’est pas prêt de se tarir comme sensation. « Bon tu viens, ou tu espères prendre racines ? » Sa compagnie ne peut pas te faire de mal, bien au contraire même. En réalité, tu y vois plutôt du positif dans cette rencontre, un moyen de te distraire ce soir, de ne pas te poser de question et de t’amuser aussi. « Tu cherchais quelque chose en particulier ? »

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Luna et Morgan

Je ne saurais pas décrire ma relation avec Luna, on est un peu comme chien et chat, pas vraiment fait pour s'entendre et pourtant, on se supporte bien. Il faut dire que je ne fais pas vraiment d'effort pour être aimable avec qui que ce soit. Je suis comme je suis, c'est à prendre où à laisser, il n'y a pas d'entre deux. Je sais qu'elle bosse pour la Brigade Nocturne et malgré tout... Je suis là, devant elle, ce soir dans cette rue déserte. Elle n'est pas sur ses gardes et je ne suis pas sur les miennes. L'idée même de me battre contre elle est... Ridicule. Je hoche la tête à ses dires, même pas une petite créature à se mettre sous la dent, quel dommage. J'aurais bien aimé pouvoir m'occuper un peu. Ces derniers temps, les nuits sont assez calmes, enfin pour ma part. Il faut croire que ce soir, on s'emmerdera à deux, ce n'est pas si mal. " Ouais, pas cool pour nous." Sortant un paquet de cigarettes de ma poche, j'en coinçais une entre mes lèvres et lui en proposa une, mais elle refusa. Tandis que je l'allumais, elle s'éloigna et joua avec un lampadaire. Ouais, décidément, je crois qu'on va vraiment, mais vraiment s'emmerder cette nuit. Je tire sur ma cigarette et recrache la fumée avec un léger sourire lorsqu'elle reprit la parole avec une pointe d'amusement. Je fis une légère grimace avant de répondre. " Manquerait plus que ça tiens... Désolé poupée, t'es pas mon genre." Je n'avais pas de genre de femme particulier, mais Luna... Non, définitivement non. Pour elle comme pour moi, ce qui était rassurant quelque part. Au moins, j'avais la quasi-certitude qu'on ne finirait pas dans le même lit. Rien que de m'imaginer me réveiller avec elle... Non. Elle était jolie, je ne disais pas le contraire, mais non. Puis, de toute façon, j'étais trop occupé pour avoir une vie privée. Il y avait bien ma voisine de pallier, mais c'était tellement aléatoire que je ne sais même pas comment on appelle ça en vérité. Entre mes obligations envers Bambi, la mafia, les vols que je pratiquais à l'occasion et l'organisation qui m'envoyais en balade nocturne plusieurs fois par semaine, j'avais à peine le temps de dormir cinq heures par nuit... " Je te rassure, ça n'arrivera jamais." Puis, lorsque je lui demande si on continue cette balade ensemble ou pas, elle se met à rire et marche à reculons en utilisant l'humour. Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres tandis que j'écrase mon mégot du bout du pied, recrachant la fumée dans la nuit. " Vraiment déplaisante, assurément." Après, il est certain que je pouvais avoir pire compagnie. Puis, même si on ne s'entendait pas sur tout, j'étais mieux avec elle que tout seul dans les rues. Il était rare que je recherche la compagnie des autres personnes, mais quand je croisais Luna, je ne sais pas, c'était comme si c'était plus fort que nous. Il fallait qu'on soit ensemble, pour se chercher, se taquiner, s'emmerder mutuellement. C'était comme ça. " Regarde où tu va. Si tu bouffe un poteau en pleine gueule, tu va en entendre parler jusqu'à la fin de ta vie." Puis je lui emboîtes le pas quand elle me demanda si je comptais prendre racine. En vérité, mes racines sont déjà plantées dans cette ville, vu que j'y suis né et que je ne comptais pas vraiment la quitter. Je ne sais pas, Rome, c'est mon terrain, je connais les rues presque par cœur pour y déambuler la nuit depuis que je suis gosse. Je m'échappais la nuit de l'orphelinat pour voir le monde extérieur. Forcément, j'étais puni à mon retour, mais je recommençais, encore et encore. Aujourd'hui, je ne me vois pas la quitter. Marchant côté à côte, elle me demanda si je cherchais quelque chose en particulier, je haussais les épaules.  " Pas vraiment, je suis là parce que c'est mon tour de garde." Il était normal que j'assume mon rôle de chasseur ou traqueur, mais mon rôle consistait à ça. Chasser les obscures. Et je dois bien dire que j'y prenais un certain plaisir, n'ayant jamais réussi à comprendre pourquoi on les laissait vivre parmi nous de la sorte. " Et toi ?" Je me doutais bien qu'elle ne rôdât pas dans le quartier par pur plaisir. Même si pour le coup, la nuit est bien calme. Je prierais presque pour que quelque chose se passe, n'importe quoi, mais un peu d'action. Mais, visiblement, ça sera pas pour ce soir.

Morgan & Luna

We are the same

La soirée promet d’être interminable. Tu serais mieux à ton appartement, dans ton lit même. C’est ce que tu penses en tout cas, toi la fille qui n’aime pas dormir, qui pourrait concurrencer les vampires avec si peu de sommeil. Mais par chance, en voyant Morgan, tu oublierais presque là où tu te trouves. Dans les rues de Rome, dans les rues à chasser, à traquer, à surveiller parce que c’est ce que le métier veut. Il y a des jours où tu détestes ta condition de Nephilim autant que tu l’aimes. Il y a beaucoup trop de contraintes, des contraintes avec lesquelles il te faut faire, tu n’as pas le choix. Le truc bien avec Morgan, c’est que vous ne vous entendez pas assez bien pour que ça en devienne ennuyant. C’est bien le contraire même, il suffit d’une étincelle pour mettre le feu au poudre et déjà tu es lancée. Tu lui parles de cette idée irréalisable de vous réveiller un matin côte à côte. Non, c’est pas faisable, tu ne le veux pas et lui non plus. « Poupée ? Essaye encore une fois de m’appeler comme ça et mon couteau, c’est sous ta gorge qu’il se retrouvera. » Tu souris en prononçant tes mots. Tu es sérieuse et pourtant totalement décontractée en même temps. C’est tout toi, tout dans la simplicité, pourquoi faire compliqué quand il n’y a pas de raison. Mais au moins, vous êtes sur la même longueur d’ondes, vous êtes d’accord avec le fait que c’est quelque chose qui n’arrivera jamais. Lui et toi, c’est simplement impossible, la dernière des choses que tu voudrais même si vous étiez les deux dernières personnes sur cette Terre. « Miracle, nous sommes d’accord sur quelque chose. » Ce n’est pas la première fois, c’est seulement quelque chose de rare à quoi tu ne veux pas trop t’habituer. Tu aimes bien trop le contredire sur à peu près tout pour ça. c’est lui qui reprend le premier la conversation avec plus de sérieux, cherchant à savoir ce que vous faites maintenant, si vous partez chacun de votre côté ou pas. Ca pourrait être sympa de ne pas être seule, ça l’est même si c’est avec lui. Vous pouvez le faire, tu en es convaincue, quelque part au fond de toi. Tu marches à reculons sans cesser de sourire. Quand tu es comme ça, tu ressembles un peu trop à une enfant. Parfois, ça te fait du bien de te sentir comme telle. Une gamine qui a oublié de grandir, qui a oublié comment on fait aussi et si pour certain, ça serait dérangeant un tel comportement, tu as appris avec le temps à ne plus te formaliser de ce que les gens peuvent penser. Tu rigoles encore quand il s’adresse à toi. « Le pire, c’est que je sais que tu le ferais. Tu te foutrais de moi sur une durée indéterminée et en plus, tu ne m’aiderais même pas à relever. » Faux airs dramatiques sur le visage, tu ne peux t’empêcher d’afficher un sourire en fin de compte. Tu n’aimes peut-être pas ce genre de soirée mais s’il y en a un qui pourrait te faire changer d’avis, c’est lui, c’est Morgan. « Toi, tu es là parce que c’est ton tour de garde, moi je suis là parce que je n’ai pas le choix. » Haussement d’épaules et tu prends place à côté de lui, arrêter de marcher à reculons comme il te l’a demandé plus tôt. Tu préfères rester simple, il a raison, tu serais bien capable de tomber ou de te prendre un mur ou poteau. « Je ne sais pas vraiment si je cherche quelque chose de particulier… je saurais si je trouve je suppose. » Tu relèves sur lui un regard plus enjouée alors que vous quitte enfin cette petite ruelle pour une artère un peu plus éclairée. Tu as l’habitude de vivre dans la nuit romaine et pourtant, tu es un peu plus rassurée d’être dans la lumière, Parce que tu n’oublies pas que Morgan est un humain, il n’est que ça et c’est d’autant plus dangereux pour lui, tu le sais. « Quoi de beau dans les organisations humaines sinon ? » Un peu provocante la question, c’est pas le genre de chose dont vous discutez normalement. Ce soir, tu n’as juste pas envie de trop réfléchir à ce que tu as le droit de dire ou non, tu en as assez de ça.

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Luna et Morgan

Poupée... Surnom plus que débile que je n'utilise que pour la faire enrager et ça marche plutôt bien, vu qu'elle me menace presque de mort. Je lève les yeux au ciel et pousse un léger soupir. En vérité, si elle voulait vraiment me tuer, je savais qu'elle en serait capable, mais elle sait aussi que je ne suis pas du genre à me laisser faire, et même si je rechigne à frapper une femme, je n'hésiterais pas une seule seconde. Je n'aime pas particulièrement ma vie, autant dire ce qui est, mais j'y tiens quand même. Mais visiblement, nous sommes vraiment d'accord sur le même point : toute promiscuité dans une pièce qui contient un lit n'est pas concevable et dieu merci. Même si elle était la dernière femme sur terre, je refuserais. Je sais même pas d'où ça vient, mais en tout cas, je sais que je refuse d'envisager toute possibilité de rapprochement, quel qu'il soit avec elle. On se supporte, on se cherche, ça nous fait passé le temps et ça s'arrête là. " Ouais, pour une fois..." Elle dit blanc, je dis noir, elle dit jour, je dis nuit. C'était tout le temps comme ça. Jamais d'accord sur rien, et ça en amusait plus d'un. Je mentionne ensuite le fait que si elle se mange un poteau en pleine face, parce qu'elle marche à reculons, je serais celui qui lui rappellera de cet épisode jusqu'à la fin de sa vie avec amusement. Elle se met à rire. Sa réponse me fit sourire. " Certainement pas, au contraire ! Je prendrais le temps de rire et d'immortalisé cette scène dans ma mémoire pour te la ressortir aux moments les moins opportuns..." Elle jouait la fille un peu offusquée par le fait que je ne l'aiderais pas, mais dans le fond, elle savait que ça se passerait de la sorte. Je soupire légèrement et on reprend la marche, l'un à côté de l'autre. D'un point de vue extérieur, ça pourrait sembler étrange, mais pas pour nous. On est juste deux chasseurs qui marchons dans la rue à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent en attendant que le temps passe. Parce que, malgré sa compagnie, c'est trop calme et la nuit promet d'être un poil longue. Je grimace légèrement quand elle dit qu'elle est là par obligation. J'aime croire que ceux de son espèce nous protègent, nous pauvres êtres humains, mais la réalité est quelque peu différente. Ils sont divisés, même dans leur propre camp, donc ça ne peut pas marcher correctement. " Quelle belle équipe nous formons ce soir..." Ironie, quand tu nous tiens. Elle ajoute qu'elle ne cherchait rien de particulier. Moi non plus, je cherche seulement à éliminer le plus de créatures possibles, pour que le monde qui est le mien, redevienne comme avant, rien de plus, rien de mois. En soit, je sais que les sorcières, les loups-garous et les vampires étaient des créatures de légendes et j'aurais préféré que ce soit toujours le cas. On aurait bien moins de problèmes sur les bras. On arrive dans une rue plus éclairée et je me sens un peu moins sur la défensive. Oh, je sais que la lumière artificielle ne leur fait aucun mal, aux créatures, mais pour moi, c'est plus rassurant et si combat, il doit y avoir, au moins, on verra mieux que la ruelle un peu sordide qu'on vient de quitter. Je lui jette un regard en biais quand elle me demande ce qui se passe de beau dans les organisations humaines. Je souris. Après tout qu'est-ce que je ferais là si ce n'était pas le cas ? Je serais comme la plupart des humains de cette ville, chez moi, en train de faire ma petite vie tranquille. Sauf que moi, je n'ai pas aimé qu'ils prennent possession de mon monde, pas de cette façon en tout cas. " Pas grand-chose, dans la mienne en tout cas." Ce qui est vrai dans un sens, mais je reste évasif exprès. J'ai beau connaître un peu Luna, je ne lui faisais pas assez confiance pour lui en parler.  " Et vous, vous avez fini de vous entre-tuer ou pas encore ?" Je sais qu'il y a des Néphilims rebelles, mon meilleur ami en est un et je m'inquiète constamment pour lui, bien que ce soit un grand garçon. Je fouille dans mes poches et coince une nouvelle cigarette entre mes lèvres. Je fume beaucoup trop ces temps-ci, mais c'est parce que la période est trop calme. Beaucoup trop calme pour que ce soit normal. " Tu trouve pas qu'il y a quelque chose qui cloche ces temps-ci ? Je sais pas pour toi, mais je trouve que c'est trop calme." Manquerait plus qu'on doive faire fasse à une grosse attaque ou quelque chose dans ce genre. Peut-être que je me fais des idées, mais mon instinct, me souffle que quelque chose se prépare.

Morgan & Luna

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Morgan et toi, c’est comme l’huile et l’eau, comme le feu et la glace. Incompatibles, des opposés et c’est très bien comme ça. C’est sans doutes ce qui fait aussi votre force à tous les deux, cette capacité que vous avez à ne pas vous supporter, à ne pas savoir comment faire. Toujours dans l’abus, dans l’excès mais tu as appris à t’y faire, c’est aussi pour ça que ça ne te surprend pas ce qu’il te dit, qu’il se foutrait ouvertement de toi si tu venais à rentrer dans un poteau, à chuter à même le sol, à te faire mal. C’est du Morgan tout craché et tu ne t’en formalises qu’à moitié. Tu as mieux à faire ce soir que de te vexer pour rien, c’est tellement habituel ce genre de comportement entre vous. Et rapidement, la conversation qui redeviens sérieuse, beaucoup trop. Lui, il est là parce que c’est le planning qui veut ça. C’est un peu le cas pour toi aussi, tu le vois simplement comme une obligation, tu n’as pas le choix que de faire ça et tu détestes ce sentiments de force qu’on exerce sur toi. Il a trop duré, tu voudrais y mettre fin. Tu hausses les épaules à sa réflexion, tu n’as rien à en dire, tu te contentes de lui faire savoir que non, tu ne cherchais rien en particulier et que si c’était le cas, tu le saurais en le trouvant. Le temps est long dans les rues, quand on a rien à faire, qu’on voudrait s’entraîner ou même dormir. Le dernier point n’est pas pour toi évidemment, dormir est une option que tu n’as jamais pris le temps de mettre en application, ça ne t’intéresse simplement pas, c’est pas plus mal, tu gagnes du temps sur beaucoup de choses ainsi. Tes doigts glissent sur le mur à côté duquel tu passes et tu l’interroges à nouveau sur les organisations humaines. Tu n’en sais pas grand chose, tu sais juste qu’il y en a, pour le meilleur et pour le pire sans doutes. Ils peuvent être dangereux comme bienfaiteur. Te vouloir du bien comme du mal. Impossible de savoir, il te faut garder à l’esprit que tu es là pour protéger tout le monde. Un soupir franchit tes lèvres en guise de première réponse à ses propos. Si seulement c’était aussi facile qu’une question de s’entretuer. « Si c’était aussi facile, tu en serais le premier informé, crois-moi. C’est devenu bien plus compliqué. Il est maintenant question de confiance. A qui peut-on se fier ? A qui peut-on parler ? » Tu ne sais plus toi-même et tu as appris à faire avec. Tu as Ezekiel, c’est tout ce qui compte en réalité et tu te fiches un peu du reste. Tu l’observes prendre une nouvelle cigarette, un regard un instant insistant et puis plus rien, tu te détournes pour simplement observer la nuit noir qui s’étend à perte de vu devant vous. Il y a quelques étoiles qui parsèment le ciel, il y a cette lune qui te fait sourire et te rappelle qui tu es et finalement, tu es ramenée à toi, à la raison quand tu l’entends te parler. Trop calme, il a raison et ça te tue. Tu es rassurée d’un côté de ne pas être confrontée plus que ça à des problèmes et à devoir te battre chaque soir pour défendre la ville. Mais tu n’oublies pas qu’à l’origine c’est tout de même ça ton travail premier, pas d’être libraire. « Tu penses à quelque chose en particulier ? » Ca te fait froncer les sourcils, la réponse te fait un peu peur en réalité. Tu ne veux juste pas de confirmation que ce que tu imagines est en train de se produire. Tu ne veux pas savoir que selon lui aussi, il y a quelque chose qui se prépare dans l’ombre, quelque chose qui pourrait bien trop rapidement vous échapper. La question première reste la même, toujours. « Les créatures ou les Nephilim selon toi ? » Il n’y a toujours eu que ces deux options, jamais plus. Inoffensifs sont les humains, c’est ce que vous croyez en tout cas.

We are the same

Luna et Morgan

Je suis bien content de la trouver ce soir, mais je sais aussi que je ne pourrais pas la supporter si d'aventure, on devait se croiser trop souvent. Une fois de temps en temps c'est juste parfait. Nous pourrions nous entendre sur bien des points, mais nos caractères ne sont clairement pas compatibles, sans compter que je passe trop de temps à la chambrer et elle me rend bien l'appareil. En d'autres circonstances, dans une autre vie, peut-être qu'on aurait de quoi devenir amis, mais pas là. Pas dans ce monde et encore moins dans cette vie. J'y crois au karma, au destin et je me dis que pour se chambrer comme ça, sans la moindre retenue, c'est qu'il y a bien une raison. Il y a toujours une raison, même si elle nous échappe sur le moment. Il y a toujours une raison derrière chaque action, derrière chaque cadeau que la vie nous offre. Enfin. Luna n'est pas un cadeau et je ne dois pas en être un à ses yeux et ça me va, le contraire serait très étrange. J'abordais ensuite un sujet assez sensible. Je sais que c'est le bordel dans le rang des Néphilims, qu'il y a les rebelles et les autres. À dire vrai, pour moi ça ne fait aucune différence, ils sont au même niveau. En revanche, entre eux, c'est une autre histoire et le soupire, qui franchit la barrière de ses lèvres en dit bien long sur ce qui se passe en réalité. C'est compliqué, je me doute bien. En plus d'affronter les créatures de l'Ombres, il faut aussi s'assurer que celui qu'on a à ses côtés n'essayera pas de vous tuer. Charmant comme situation. De mon point de vue, nous les humains, on est pas mieux. On aime s'entre-tuer, et ce, depuis la nuit des temps. Cela n'étonne donc personne que nous soyons aussi diviser en temps de crise. Entre ceux qui en ont rien à foutre, ceux qui les accueilles à bras ouverts et ceux, comme moi, qui lutte contre eux, on n'est pas sortis de l'auberge." Oh, ne va pas croire que les humains sont plus soudés. J'ai le même problème à vrai dire. A qui je peux me confier, à qui puis-je faire confiance, ce genre de questionnement quoi."Surtout, que je ne suis pas dans les petits papiers de la Grande Sorcière de Rome, depuis un incident survenu il y a peu. Moi, le mafieux, voleur à mes heures perdues, je me suis mis à dos la sorcière la plus puissante de cette ville parce que je me suis battu avec la mauvaise personne. J'eus un sourire amusé sur les lèvres. En vrai, je sais qu'elle pourrait me réduire en cendres en un claquement de doigts et je suis sûr qu'elle en a eut envie l'espace d'une seconde. Et il faut dire qu'elle m'avais bien fait peur sur le moment  En même temps, elle avait pas à intervenir, c'est vrai quoi et puis, même si elle était puissante, elle n'en restait pas moins une sorcière, donc une créature de l'Ombre. Mais intouchable. C'était la toute la différence. Et je n'étais pas assez dingue pour la toucher, je tenais tout de même à ma vie." Le pire, c'est que j'aurais cent fois plus confiance en toi qu'en la plupart des gens que je connais." Sauf Rosalina. Elle, elle a ma loyauté et ma confiance la plus aveugle. Les autres, ce n'est pas certain. J'eus un rire, bien conscient de l'ironie de la situation quand même. Puis, j'aborde un autre sujet, différent du premier, mais j'aimerais avoir son avis. Les rues sont calmes ces jours-ci, trop calmes à mon goût et forcément je n'aime pas ça. Je lui en fais part, histoire de voir si c'est juste moi qui deviens paranoïaque où, si c'était le calme avant la tempête. " J'en sais trop rien, j'ai juste cette impression qui me colle à la peau, c'est étrange." Il est tellement rare d'avoir des nuits aussi calmes. À moins qu'on soit tout simplement dans le mauvais quartier, mais j'en doute fortement. Je repose les yeux sur elle, tandis que je tire une taffe sur ma clope. Créatures ou néphilims ? Qui causera le désordre en premier ? Dur choix. Je garde le silence quelques secondes avant de répondre. " Je sais pas. J'aimerais pouvoir dire que le chaos viendra forcément des créatures obscures, mais ça peut tout aussi bien venir de chez vous." J'avais un ami qui était un néphilim rebelle et j'avais peur pour lui mine de rien. Je la regarde en silence, guettant une réaction de sa part.

Morgan & Luna

We are the same

Si on t’avait dit que c’était avec Morgan que tu te retrouverais ce soir, tu n’y aurais sans aucun doutes pas cru. Entre lui et toi, c’est bien trop compliqué et ce depuis le début. En réalité, tu n’as jamais vraiment su de quoi c’est venu, tu ne t’en souviens juste pas en réalité mais tu ne l’avoueras pas. Evidemment qu’il sait que chez vous, c’est le bordel, qu’on ne sait plus qui est dans quel camp parce que désormais, chacun à ses croyance. Même toi tu es perdue à ne pas savoir ce que tu as le droit de faire ou non. Ca devrait être facile en réalité, tu n’es pas n’importe qui et tu aimerais continuer d’y croire à cette supériorité de ton nom qui finalement est devenu banal pour tous. Lightwood et Santiago, ça a de l’importance à ton oreille, à celles de ta famille mais c’est tout. Tu as fait cette promesse pourtant, tu as juré que tu ferais tout ce que tu peux pour faire perdurer votre lignée. Il est vrai que ce n’est pas ce sang qui coule dans tes veines mais ça a si peu d’importance aujourd’hui, quand plus rien ne tourne rond. Alors non, ça ne te surprend pas qu’un simple humain sache que chez vous aussi ça ne va pas bien, à quoi bon le cacher de toute manière, les gens parlent, ils lancent des rumeurs et si tu pouvais au moins donner ta version des faits, ce serait sans doutes une bonne chose. mais tu étais loin d’imaginer que c’était pareil de son côté, que les choses ne vont pas si bien qu’elles n’y paraissent. Tu as sans doutes trop d’espoirs Luna, à te dire que tout ne peut pas être si horrible. « Je suis désolée d’apprendre ça. » Et tu es sincère, qu’il te croit ou non. En réalité, tu avais l’espoir secret qu’il n’y ait que chez vous que ça aille mal, histoire de limiter les dégâts. Y’a rien à dire, juste à subir ou encore à s’élever et à se rebeller. Ce n’est pas l’envie qui te manque franchement mais tu penses aussi et surtout à toutes les retombées qu’il pourrait y avoir si tu venais à avoir un mot plus haut que l’autre. Tu fais déjà un peu trop ce que tu veux, quand tu veux, il n’est pas temps d’en abuser, pas maintenant, dans ce climat tendu. « Parce que tu sais ce que je défend, pourquoi je le fais et ça aide. Je suppose. » Tu ne peux affirmer que tu aurais une confiance aveugle en lui. Ca, c’est réservé à ton parabataï, ton cousin et bien entendu à tes deux frères, quand ils ont décidé de suivre les règles. Vous n’avez pas été adopté ensemble pour rien, à croire que c’était le destin, qu’Izzy et Raphaël savaient que tous les trois, vous seriez bien trop semblables. Tu continues d’avancer, ne regardant pas vraiment où tu mets les pieds, Les pavés de la ville, tu les connais par coeur, autant que tu connais les ruelles et les souterrains. Tu as grandi ici, depuis l’âge de six ans et quand on te voit évoluer, il n’y a pas de doute quant à ton appartenance à cette ville. New-York t’a vu naître, Rome t’a forgé, elle est là la différence majeur entre ces deux villes. Tu l’écoutes te parler, sans répondre d’abord, réfléchissant juste. Quelque chose se prépare, il a raison, tu l’a ressenti toi aussi sans pour autant savoir mettre de mots dessus. Créatures, nephilim ou encore humain. Un combat sans fin il faut croire, dans lequel il est impossible de savoir par qui sera porté le premier coup. Tu voudrais tellement croire que pour une fois, ce ne seront pas ceux au sang angélique qui déclancheront les hostilités. Tu veux y croire parce que c’est important, ça voudrait dire que tu t’es trompé et qu’ils ne sont pas responsables de toutes ces figures parentales qui t’étaient si chères. Tu as même l’impression désormais que cet espoir est mal, qu’il est mauvais car il n’a pas de sens. Tu te fais des idées, il faut que tu arrêtes d’y penser et de trop réfléchir. « Et si… non c’est idiot. » Tu soupires en venant prendre appuies contre une barrière alors que vous vous apprêtez à traverser un pont. Tu ne sais pas vraiment où vous êtes, où vos pas vous ont mené mais vous y êtes, c’est certain. Tes mots restent bloqués dans ta gorge, il faudrait que tu parles mais ce n’est pas simple. « Et si pour une fois ce n’était ni les créatures, ni les nephilim… ? » Tu ne le dis pas, tu l’insinues. Et si cette fois-ci, ce n’était pas vous mais les humains ?

We are the same

Luna et Morgan

Je soupire ne disant rien de plus dans l'immédiat. Tout était si compliqué de nos jours, que je ne savais même plus à qui faire réellement confiance. Le monde tel que je l'avais toujours connu n'existait plus à proprement parler, tout était a présent différent. Il me fallait co-exister avec des créatures venues tout droit de l'enfer - si tant est qu'il existe un tel endroit - et ceux qui avaient du sang angélique dans leurs veines. Je savais que ça n'allait pas entre les anges, il y avait les rebelles et les autres et pour moi, ils étaient pourtant du même côté, je ne faisais pas vraiment de distinction. Je n'étais là que pour combattre les créatures et j'étais prêt à aider, quiconque irait dans ce sens. J'aurais aimé que l'unité règne chez eux et chez nous aussi, mais c'était loin d'être le cas, malheureusement. La nature humaine est complexe et les allégeances vont et viennent comme on change de chaussettes. Sans compter l'Église qui mettait son grain de sel sans qu'on lui demande son avis. Je n'avais jamais aimé la religion, je ne croyais pas en Dieu, et ce, depuis toujours. S'il existait réellement une entité supérieure, pourquoi ne nous aide t'elle pas dans ce chaos ? Preuve ultime pour moi que ce n'était que des foutaises. Je repris le cours de la discussion quand elle disait qu'elle était désolée. Le ton de sa voix indiquait qu'elle était sincère. Je lâche un léger soupir et pose les yeux sur elle. " Merci, et moi je suis vraiment désolé que votre camp ne soit pas plus unifié." J'étais sincère moi aussi. Tout ça, cette guerre ne verra jamais de fin si nous n'arrivons pas à nous entendre, mais à quoi bon, de toutes façons. J'ajoute que j'ai plus confiance en elle qu'envers d'autres gens que je fréquente assez souvent. Avec Luna, même si on se cherche, même si on se chamaille, je sais à quoi m'attendre. J'espère et je sens au fond de moi, qu'elle n'ait pas du genre à me planter un couteau dans le dos, et pourtant, une partie de moi se méfie et c'est sans doute pour cette raison que notre relation ressemble à ce qu'elle est... Et cela m'amuse presque. L'art de savoir faire confiance aux gens est quelque chose que je ne maîtrise pas. Il n'y a finalement que peu de gens envers qui j'aurais tendance à me sentir en confiance et aussi étrange que cela paraisse, elle fait partie de ce groupe de gens. Je souris à sa réponse. " Effectivement ça aide." Que dire de plus ? Tout était clair en vrai. Pour tout dire, j'ai l'impression qu'on est sur un échiquier ou chacun attend de savoir quel pion va avancer l'autre pour frapper plus fort que son adversaire. Que ce soit nous, les humains, ou bien les Nephilims ou encore les créatures obscures, on a tout un plan en tête. Moi ce que je veux, c'est récupérer le monde, qu'il soit comme avant les autres, j'en sais rien et j'ai un peu peur de le savoir. Tout ce que je sais, en revanche, c'est que je suis prêt à me battre pour ça, je l'ai déjà prouvé et je suis prêt à le recommencer sans aucun souci. Nous marchions en silence et elle commença une phrase qu'elle ne termina pas. Je la regarde de nouveau, les sourcils légèrement froncés. Elle pensait à quelque chose, c'est certain. " Et si quoi ? Je t'écoute..." Je ne savais pas ce qu'elle avait en tête et je ne pouvais donc qu'attendre en silence. Et elle avança l'idée que les embrouilles pourraient partir de chez nous. Les humains. Et quand on y pense, ce n'est pas stupide. Je sais qu'il y a plusieurs factions et qu'on a toutes un point de vue différent sur les créatures, ce qui n'aide vraiment pas à une coalition sérieuse. " C'est pas stupide..." J'avais envisagé cette hypothèse aussi, mais je préférais croire que ça ne viendrait pas de nous. S'il existe des distensions entre humains, il y en a aussi chez les anges et également chez les créatures obscures. Sorciers, vampires, fées, loups-garous tous ne s'entendaient pas et j'avais misé sur ça, mais force est de constater qu'elle puisse avoir raison. " C'est même fort probable, malheureusement." J'enfonce mes mains dans mes poches et reprends. " Tu n'es pas sans savoir qu'il y a plusieurs organisations humaines et qu'on a toutes un point de vue différent sur les créatures. Si on commence à se bouffer le nez entre nous, les créatures et les anges s'en mêleront certainement..." Et le pire arrivera. Nous humains, qui peuplent cette planète, seront responsables de tout ce qui arrivera ensuite. Et ça me faisait vraiment peur, parce que je ne voulais pas croire que nous étions à ce point stupide, mais force est de constater qu'on était bien mal partis.