Pour trouver une main charitable, regarde au bout de ton bras.

Sélina et Nathan

La nuit avait été interminable, mais j'avais réussi à faire le tri dans mes dossiers, gardant les plus urgents et mettant de côté les autres pour mon associé. Tout ce qui concernait la Brigade était pour moi, on s'était mit d'accord sur ce point dès le départ, et Dieu sait que j'ai du boulot avec eux. Ce ne sont pas des anges, loin de là, mais au moins, je ne m'ennuie pas. J'avais aussi gardé quelques dossiers en plus, d'une parce qu'ils m'intéressaient et de deux parce qu'ils étaient presque bouclés. Notamment celui de la Grande Sorcière de Rome. Et je me voyais mal confié ce dossier à l'humain qui gérait le reste des affaires, surtout parce qu'il me poserait des questions et que je ne pouvais pas lui dire que j'avais couché avec elle dans ce bureau. Ca, il n'avait pas besoin de le savoir. Je secoue la tête et regarde l'heure, décidant de continuer à faire de la paperasse. Même si penser à la jolie blonde est toujours plus agréable, je ne suis pas payé à rêver. Mettant encore un peu d'ordre, je saisis des documents qu'on avait laissé à mon intention en début de soirée. Visiblement, Giacommo s'était encore fait remarqué et j'en eus un sourire aux lèvres. Cet imbécile allait se faire viré un jour s'il continuait ses conneries, heureusement que j'étais là pour veiller que ça n'arrive pas. Et puis c'était un bon élément. Sans compter que ça serait nettement moins drôle sans lui. Je pose les documents et me lève, décidant de régler cela demain, pour l'heure, je commençais à avoir faim. Traversant les couloirs quasiment déserts à cette heure, j'arrivais dehors assez rapidement. Je décidais de faire un crochet en ville, prendre un café avant de rentrer chez moi. L'aube allait poindre dans deux grandes heures, je savais que j'avais encore un peu de temps. L'air était frais, mais c'était agréable. De toute manière, ma température corporelle n'était pas plus élevée que l'air ambiant donc ça ne changeait rien pour moi. Je pourrais être en t-shirt et en short qu'ils seraient tous avec leur échappes et leurs bonnets, sans que cela ne me fasse quoi que ce soit. Je souris, en vrai ça serait stupide et ça attirerait de mauvaises personnes. Et clairement, je n'avais pas prévu de mourir. Du moins pas de manière aussi stupide. J'y avais déjà songé, à cette mort, que l'on m'avait ravi, faisant de moi ce que j'étais, mais à l'heure actuelle, ce n'était pas un sujet de préoccupation. De toute façon, j'étais mort une fois, la seconde sera juste définitive. Je rejoindrais alors mes parents, ma femme et mon fils. Ou pas. Qu'est-ce que j'en sais, je n'avais jamais été porté sur la religion. Enfin. Je relevais les yeux et constatai que j'étais devant mon café habituel. Celui qui ouvre de bonne heure pour les âmes charitables comme moi. Charitables... Bien grand mot. Je commandais un grand café noir avec trois sucres comme souvent et alla m'asseoir à la fenêtre. C'était mon petit plaisir du matin, resté la quinze, vingt minutes à regarder cette ville s'éveiller doucement. Je n'aurais jamais cru penser un jour que cette ville puisse être mon chez-moi. Je m'y suis habitué, à cette ville, cette langue, ces gens, cette atmosphère particulière. Je termine mon café et me lève, j'en recommande un autre et retourne m'asseoir. C'est à ce moment-là que la rouquine entra. Elle aussi avait ses petites habitudes. Elle aussi était une vampire. Un sourire échangé et je retourne à ma contemplation de la ville. Elle était jolie, mais je préférais les blondes. Un bruit attira mon attention et je tournais la tête. Visiblement, elle avait fait tombé son café. J'eus un sourire et pose les yeux vers elle. " Quand ça arrive, c'est qu'il est généralement l'heure de partir se coucher, n'est-ce pas ?" En tout cas, c'était vrai pour moi. Elle semblait toute penaude et je lui fis signe de s'asseoir à ma table, après tout la compagnie d'une congénères ne faisait pas de mal, moi qui vivais entouré de néphilims, d'humains et de sorciers. Je fis signe à la serveuse qui apporta un autre café pour la jeune femme. Je posais de nouveau les yeux sur elle. " Dure nuit ?" Je ne la jugeais pas, bien au contraire. Je portais ma tasse de café à mes lèvres en attendant sa réponse.